Une pétition contre les éoliennes déposée à Saint-Cyprien

Politique municipale – Près de 60 citoyens s’étaient déplacés lors de la séance du conseil municipal de Saint-Cyprien-de-Napierville, le 11 novembre, pour dévoiler les résultats d’une pétition qui vise à signifier aux élus leur refus de voir des éoliennes s’installer dans leur cour.

Cette pétition, initiée par le regroupement de citoyens qui s’opposent à la venue d’éoliennes «Le vent tourne», rassemble près de 1750 signatures de citoyens de Saint-Cyprien-de-Napierville, mais aussi de Saint-Bernard-de-Lacolle, de Saint-Valentin et d’autres municipalités environnantes. Elle sera éventuellement déposée à l’Assemblée nationale. La pétition réclame au gouvernement d’annuler le projet ou, à défaut, de le déménager ailleurs que sur des terres agricoles et dans des communautés où il sera accueilli favorablement par la population.

Rappelons que le promoteur du parc éolien, Kahnawake Sustainable Energies (KSE), a remporté un appel d’offres lancé par Hydro-Québec pour l’installation de huit éoliennes de trois mégawatts chacune, sur les terres agricoles de la municipalité.

Argumentaire

Brigitte Schoemans, du regroupement Le vent tourne, s’est adressée aux élus en leur rappelant que les citoyens n’ont jamais voulu de ce projet depuis le tout début de cette aventure. «Soyons clairs, dit-elle, Le vent tourne ainsi que la majorité des signataires de la pétition ne sont pas contre les éoliennes, pas plus qu’ils ne sont racistes parce qu’ils luttent contre un projet autochtone défendu par KSE. Lorsque ce projet était piloté par TCI, les populations étaient contre et elles le sont toujours.»

Mme Schoemans a énuméré plusieurs raisons pour lesquelles Le vent tourne s’oppose à ce projet. Elle a aussi fait état du lieu choisi pour installer les éoliennes. «Il ne reste au Québec que 1,8% de terres arables, une ressource, rappelons-le, non renouvelable.» Mme Schoemans a tenu à rappeler que le maire de la municipalité, Normand Lefebvre, est en conflit d’intérêts dans ce dossier.

Élus

Plusieurs citoyens présents lors de la séance ont interpellé les élus pour connaître leur position dans ce dossier. «Qu’est-ce que vous allez faire maintenant pour nous supporter?», a demandé un citoyen. La directrice générale de la municipalité, Nancy Trottier, a expliqué que le rôle du conseil n’était pas de se comporter comme un groupe de pression.

«Le gouvernement local se doit d’accorder la même attention à toutes les parties. À partir du moment où le conseil prend parti, il pourrait y avoir des poursuites. L’industrie éolienne est légale en zone agricole et souhaitée par le palier provincial», rappelle-t-elle.

Les citoyens ont réclamé du conseil, à défaut de pouvoir prendre parti, qu’il fasse valoir la position d’une majorité de citoyens qui s’opposent au projet auprès du gouvernement, d’Hydro-Québec et de KSE. «Je le reconnais comme un fait qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale», affirme le conseiller Jean-Marie Mercier, en réaction au dévoilement des résultats de la pétition.