Alain Lavallière, véritable passionné des fonds marins:il présentera son sous-marin au Festival nautique
MARINE – Enfant, Alain Lavallière rêvait d’aventures, de pirates et de pièces d’or. Inspiré par «Le trésor de Rackham Le Rouge», il s’imaginait enfiler son scaphandre et plonger à la découverte des fonds marins. Des décennies plus tard, le résident de Napierville n’a pas oublié son rêve. Au contraire, il le vit pleinement! Si bien qu’il est récemment devenu l’heureux propriétaire… d’un sous-marin!
Non, l’engin n’a pas une forme de requin comme dans le 12e album de Tintin. Mais il ne passe pas inaperçu pour autant! «Je l’ai mis devant la maison juste une fois. Je n’ai pas travaillé de la journée! Tout le monde arrêtait pour se photographier devant», raconte en riant le passionné de plongée.
Il faut dire que le sous-marin est dur à manquer, même s’il est considéré comme un petit engin. Ses 17 pieds de long, d’un bleu éclatant, attirent l’attention. «J’ai réalisé à quel point un sous-marin, c’est mythique. Je ne pensais pas que ça ferait jaser à ce point», confie le propriétaire de l’entreprise AL Marine. Chaleureux, il n’hésite pas à laisser les curieux grimper à l’intérieur.
À bord
Il ne faut pas être claustrophobe ou trop imposant pour être à l’aise à bord du sous-marin. Avec trois personnes à l’intérieur, il est ardu de s’y déplacer. Des bombonnes d’oxygène, des cadrans et plusieurs boutons inconnus du commun des mortels occupent une partie de l’espace. Un siège est installé à chacune des extrémités et quelques hublots permettent d’y voir clair.
Tout y est fonctionnel. «C’est un sous-marin qui a été construit pour la plaisance. Ici, il n’y a pas d’intérêt à le mettre à l’eau parce qu’il n’est pas puissant. Il ne peut pas naviguer dans le courant», explique Alain Lavallière. Ce dernier compte tout de même l’utiliser pour sillonner la rivière Richelieu. «Je vais sûrement l’essayer l’été prochain», admet-il, sourire aux lèvres.
Le Napiervillois fera aussi partie des exposants qui prendront part au Festival nautique de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix, du 8 au 10 juillet. Il permettra aux visiteurs de descendre à l’intérieur de son sous-marin. Le public aura aussi l’occasion d’admirer plusieurs objets de sa collection, dont des scaphandres anciens.
Restauré
Le sous-marin que les visiteurs verront au Festival nautique est bien différent de celui qu’a acheté M. Lavallière en décembre. C’est que le passionné l’a entièrement restauré. «Il était à l’abandon dans une cour à scrap près de Mont-Tremblant. Il était complètement rouillé. Les arbres l’avaient envahi et il y avait de la glace à l’intérieur», se souvient-il, photos à l’appui.
L’engin a été construit dans les années 1970. Alain Lavallière l’a déniché sur Internet. «Quand il est devant son ordinateur en silence, avec un crayon et du papier, ce n’est jamais bon signe, lance à la blague sa conjointe, Brigitte Déry. Je lui ai dit: "Tu ne vas pas acheter un sous-marin!?" Mais il était trop tard.»
Malgré l’état de l’appareil et l’ampleur des travaux à effectuer, le collectionneur était décidé à l’acheter. Une grue a été nécessaire pour extraire des broussailles le sous-marin de dix tonnes (22 000 livres). Trois mois de restauration ont ensuite été nécessaires pour redonner à l’engin son lustre d’antan.
Collection
Si la cour d’Alain Lavallière ressemble à un port, sa maison, elle, s’apparente à un musée. Impossible d’y passer en coup de vent. «La dernière fois que je suis venu, je devais faire un aller-retour. Finalement, je suis reparti trois jours plus tard», rigole Robert Labrie. Le président du Festival nautique de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix n’est certainement pas le seul à s’y être accroché les pieds.
Par endroits, le rez-de-chaussée a des airs de cale. Les cordages reposent lourdement sur d’antiques coffres de bois. De nombreuses pièces de monnaie trônent ici et là, semblant sortir des meilleures histoires de pirates. Des hublots sont accrochés au mur, près des phares, des voiliers miniatures et des gouvernails.
L’endroit recèle de trésors qui ne sont pas à vendre. Leur propriétaire a parfois du mal à estimer leur valeur. Certaines pièces de sa collection ont été récupérées sur des épaves et restaurées. D’autres ont été dénichées sur le Web ou lui ont été données.
Scaphandres
Sans aucun doute, les scaphandres de M. Lavallière sont parmi les objets les plus impressionnants de sa collection. «Celui-là, c’est celui qu’on a vu dans le film Des hommes d’honneur. C’est un scaphandre de la US Navy de 1941», précise fièrement son propriétaire.
Tout y est, du casque qu’on fixait à l’aide de boulons aux impressionnantes bottes. Chacune d’entre elles pèse environ 17 livres. Le casque, lui, en pèse 65. Comme quoi les scaphandriers étaient lourdement équipés! «Quand tu le portes, tu as 200 livres environ sur le dos», confirme celui qui l’a lui-même déjà enfilé.
Le passionné possède deux autres scaphandres complets, en plus d’un casque japonais daté des années 1930. Son scaphandre russe des années 1980 fait sa fierté. Il l’a assemblé au fil du temps, se procurant des morceaux ici et là. Il possède même la fameuse ceinture de plomb. Mais sa plus belle pièce de collection, dit-il, est son scaphandre montréalais John Date de 1880. «Je l’aurai avec moi au Festival nautique», annonce-t-il.
Réplique
Le garage d’Alain Lavallière cache lui aussi un trésor. Il s’agit d’une réplique de l’intérieur d’un bateau de travail des années 1930. Entièrement démontable, il est composé de pièces et objets récupérés sur des épaves. Pour ce projet, le collectionneur a entre autres mis la main sur divers morceaux du Chaulk Determination, le remorqueur qui a coulé en 2014 près de Trois-Rivières.
Encore une fois, ceux qui visiteront le Festival nautique de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix pourront voir cette réplique qu’Alain Lavallière a pris deux mois à assembler. Des hublots au phare en passant par le téléphone, la porte, les cordages, les lampes et les cadrans, rien n’a été laissé au hasard.
«C’est vraiment une passion, chez lui. Il ne lui manque que des branchies», lance à la rigolade Brigitte Déry. Il faut bien admettre que l’enthousiasme de son conjoint est sans limites. Depuis toujours, il rêve de trésors. En a-t-il déjà découvert un? «À toi, je vais juste répondre oui», réplique-t-il, mystérieusement. Le sourire qu’il affiche laisse croire qu’il est vraiment tombé sur le trésor de Rackham Le Rouge!
Festival nautique
Les curieux qui souhaitent monter à bord du sous-marin, voir les scaphandres antiques ou rencontrer Alain Lavallière sont invités au Festival nautique de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix, du 8 au 10 juillet. Pour toute information sur l’événement, on consulte le site ileauxnoix.com ou la page Facebook de l’événement.