Commission scolaire des Grandes-Seigneuries: La taxe scolaire augmente de près de 4%
Éducation – En raison des compressions budgétaires imposées par le gouvernement du Québec pour une sixième année consécutive, la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries (CSDGS) doit augmenter la taxe scolaire de 3,97%.
C’est la décision qu’a prise le conseil des commissaires lors de l’adoption du budget pour l’année scolaire 2015-2016, le 30 juin. «Pour une maison dont l’évaluation foncière s’élève à 250 000$, l’augmentation de la taxe scolaire sera de l’ordre de 28,38$», explique Marie-Louise Kerneïs, présidente de la CSDGS.
Ce calcul ne tient toutefois pas compte de la fluctuation de la valeur foncière des résidences qui seront réévaluées cette année dans certaines municipalités, prévient Mme Kerneïs.
L’an dernier, la hausse de la taxe scolaire était de 5,5%. La construction de nouvelles résidences et l’augmentation de l’évaluation foncière sur le territoire de la Commission scolaire expliquent la différence entre l’augmentation de cette année et celle de l’an dernier, explique la présidente.
Déficit
Malgré cette augmentation, le conseil a été contraint d’adopter un budget déficitaire. Pour l’année 2015-2016, la CSDGS prévoit des revenus de 246,7 M$ et des dépenses de 247,3 M$, ce qui laisse un manque à gagner d’environ 666 000$.
La Commission scolaire devra demander au ministère de l’Éducation l’autorisation d’adopter un budget déficitaire, qu’elle compte combler à même un surplus d’environ 600 000$ qu’elle a réussi à dégager l’an dernier.
Pour la seule année 2015-2016, la CSDGS a dû faire face à des compressions budgétaires de l’ordre de 6,7 M$, imposées par le gouvernement du Québec. Son budget a été amputé de 29,3 M$ depuis l’année 2010-2011.
Solution
Mme Kerneïs assure qu’aucun poste n’a été coupé. L’objectif étant de préserver la qualité des services directs aux élèves, l’effort a plutôt été fait du côté des dépenses administratives, qui ont été réduites de plus de 2,1 M$ depuis l’année 2010-2011.
La marge de manœuvre est plutôt mince. La masse salariale de la CSDGS représente à elle seule 79% des dépenses, soit 176,2 M$. Le coût de l’administration de la Commission scolaire ne représente que 3,8% de son budget, soit 9,4 M$.
Parmi les solutions retenues pour renflouer les coffres de la Commission scolaire, on compte le non-remplacement des gens qui partent à la retraite, mais qui n’offraient pas de services directs aux élèves. Autre exemple, une personne qui décide de travailler quatre jours par semaine ne sera pas remplacée lors de son absence. On a aussi réorganisé certains services administratifs en déplaçant des agents de bureau d’un établissement où le nombre d’élèves est en baisse, vers un autre où il y a plus d’élèves.
Impacts
Des impacts se feront sentir tant par la population que par les élèves et même le ministère, croit Mme Kerneïs. «C’est impossible qu’il n’y ait pas d’impacts. Il va y avoir du retard dans certains dossiers», dit-elle.
Elle assure que le nombre de spécialistes qui travaillent auprès des enfants n’a pas diminué. «Les besoins, les attentes, les demandes sont illimités, remarque la présidente. On doit prioriser.»
Ministre
Lors d’une récente rencontre privée avec le ministre de l’Éducation, François Blais, Mme Kerneïs a précisé que l’abolition récente des élections scolaires ne signifiait pas pour autant la fin des Commissions scolaires, encore moins la fin de la taxe scolaire.
«Le gouvernement ne voit pas d’un œil favorable le fait d’augmenter les impôts directs des citoyens, révèle Mme Kerneïs. La taxe scolaire est là pour rester. La façon dont ils vont le faire, on ne le sait pas encore. Ça va être déterminé cet automne.»