De nouvelles fonctions au conseil des ministres pour Pascale St-Onge

FÉDÉRAL. La députée fédérale de Brome-Missisquoi, dont Noyan et Clarenceville font partie, Pascale St-Onge, s’est vu confier un nouveau ministère à la suite du remaniement de la semaine dernière à Ottawa. Elle devient ministre du Patrimoine canadien.

Avant de se lancer en politique, Mme St-Onge avait été présidente de la Fédération nationale des communications et de la culture, affiliée à la Confédération des syndicats nationaux.

Le ministère du Patrimoine canadien est d’ailleurs concerné directement par le dossier de la loi C-18, qui force les géants des web à s’entendre sur des compensations financières avec les médias d’information.

Le conflit a pris de l’ampleur dans les dernières semaines alors que Meta, la maison-mère de Facebook et d’Instagram, compte mettre fin à l’accès aux nouvelles sur ses plateformes en riposte à l’adoption de la loi.

À Patrimoine Canada, elle succède au député Pablo Rodriguez, qui se trouve de son côté aux Transports.

Mme St-Onge avait accédé au conseil des ministres dès son élection en 2021. Elle occupait alors les postes de ministre des Sports et ministre responsable de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec.

À titre de ministre des Sports, la députée de Brome-Missisquoi a dû composer avec plusieurs dossiers houleux, que ce soit les inconduites sexuelles dans le monde du sport, le boycottage diplomatique des Jeux olympiques de Pékin ou encore l’exclusion des athlètes russes et bélarussiens aux compétitions internationales, en réaction à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

C’est Carla Qualtrough, ancienne nageuse paralympique et députée de Delta en Colombie-Britannique, qui obtient le ministère des Sports et de l’Activité physique, en remplacement de Mme St-Onge.

Pour ce qui est de la responsabilité de l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, ces fonctions seront maintenant remplies par la nouvelle venue au cabinet, la députée d’Hochelaga, Soraya Martinez Ferrada.

Premières réactions

La nouvelle ministre du Patrimoine canadien accueille sa nomination avec beaucoup d’enthousiasme et se dit honorée de la confiance que lui témoigne le premier ministre Justin Trudeau.

« C’est un retour à mes premières amours. J’ai travaillé dans les médias pendant cinq ans (1997 à 2012) et passé neuf ans à défendre la culture avec la Fédération nationale des communications et de la culture – CSN », signale celle qui détient un certificat en journalisme de l’Université de Montréal.

La politicienne de 46 ans affirme que son gouvernement se fait un point d’honneur de défendre les intérêts des créateurs canadiens et des médias d’information de ce pays.

« L’adoption de la Loi sur la diffusion continue en ligne (C-11) et de la Loi sur les nouvelles en ligne (C-18) témoignent de l’importance que notre gouvernement leur accorde », ajoute-t-elle.

Mme St-Onge rappelle que la loi C-18 a reçu la sanction royale en juin dernier et doit prendre effet en décembre prochain.

« Nous sommes actuellement en consultations au sujet du processus réglementaire, mais c’est clair que la loi va entrer en vigueur. Les grosses compagnies ne sont pas au-dessus des lois. Comme gouvernement, on ne peut pas accepter un attitude hostile comme celle de Meta, la société mère de Facebook et Instagram », affirme la ministre.

Pascale St-Onge est d’avis que « les pays démocratiques ont besoin d’une presse forte, libre et indépendante ».

« Mon prédécesseur, Pablo Rodriguez, a eu de nombreuses discussions avec les pays alliés et tout indique que d’autres gouvernements vont déposer des projets de loi similaires au nôtre dans la prochaine année. Tout le monde regarde avec attention ce qui se passe au Canada », poursuit notre interlocutrice.

Préoccupations des citoyens

La ministre dit avoir passé beaucoup de temps dans son comté au cours des dernières semaines et multiplié les rencontres avec les maires, les entrepreneurs et les responsables des associations de lac.

« Il est important pour un député ou une députée d’aller sur le terrain afin de mieux cerner les besoins et attentes des citoyens », rappelle la porte-parole des électeurs de Brome-Missisquoi à la Chambre des communes.

Mme St-Onge signale que les gens de son comté ont « des préoccupations légitimes » au sujet de la hausse du coût de la vie et de la crise climatique « dont on perçoit les nombreux effets cet été ».

L’état de santé du lac Champlain et du lac Memphrémagog, deux importantes sources d’approvisionnement en eau potable, les interpellent tout spécialement, ajoute-t-elle.

En collaboration avec Claude Hébert