Deux mairesses s’impliquent pour accroître la place des femmes en politique

MUNICIPAL – La mairesse de Saint-Jacques-le-Mineur, Lise Sauriol, et la mairesse de Saint-Georges-de-Clarenceville, Renée Rouleau, font partie du comité Femmes et politique municipale. Mis en place il y a un peu plus d’un an par la Fédération québécoise des municipalités (FQM), l’objectif de ce comité est d’accroître la participation des femmes en politique municipale.

Mme Sauriol et Mme Rouleau font partie des six membres qui forment ce comité, qui est né à la fin 2016.

«La place des femmes et les revendications du féminisme ont toujours été des objets d’étude dans les recherches que j’ai faites, explique Mme Sauriol. Je me suis présentée en politique pour aider les gens de la communauté et leur redonner une voix. Les citoyens ne sont pas suffisamment écoutés et c’est ce que je voulais mettre de l’avant.»

«Faire le saut en politique, c’est faire un saut dans le vide, pense Mme Rouleau. J’ai bénéficié de groupes de femmes qui m’ont beaucoup aidée. Je leur dois ça, de m’impliquer pour encourager les femmes.»

Mme Sauriol et Mme Rouleau représentaient ce comité, le 29 juin 2017, lors du lancement de la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes vers 2021. Dotée d’un budget de 80 M$ sur cinq ans, cette stratégie du gouvernement québécois vise à réduire les inégalités entre les sexes.

Sondage

Les deux mairesses de la région ont aussi participé à l’élaboration d’un mémoire intitulé: La place des femmes en politique.

Ce mémoire, présenté lors d’une commission parlementaire à l’Assemblée nationale, au mois de décembre, contenait les résultats d’un sondage réalisé au printemps 2017, auprès de 679 maires, mairesses, conseillers et conseillères.

Les résultats de ce sondage ont mis en lumière quatre problématiques rencontrées par les femmes en politique municipale, soit la difficulté à concilier famille et travail, les doutes quant à la capacité à bien faire son travail, l’aspect conflictuel de la politique, ainsi que la discrimination et les autres types de violence.

Les auteurs du mémoire concluent ceci: «En résumé, dans les petites municipalités, être une femme augmente très fréquemment la probabilité de vivre une situation problématique.»

«Ce que nous avons constaté, c’est qu’encore en 2017, les problèmes d’exclusion, de discrimination, de harcèlement et d’intimidation affectent toujours beaucoup plus les femmes, précise Mme Rouleau. Il faut que le gouvernement mette en place une structure pour recevoir les plaintes des élu(e)s, tant les hommes que les femmes, qui subissent des violences psychologiques.»

«Il y a du bullying dans les écoles et c’est inacceptable. Dans le milieu municipal, c’est la même chose.»

Renée Rouleau, mairesse de Clarenceville

Témoignages

Mme Sauriol a été confronté à ces difficultés lorsqu’elle s’est présentée lors de la dernière élection municipale, en novembre 2017.

«Quand j’ai voulu former une équipe pour mon second mandat, j’ai dû solliciter au moins dix femmes, mais seulement deux ont répondu à l’appel, explique-t-elle. Je fais partie de ce comité parce que je voulais participer au débat. On a lancé les premières bouées, mais maintenant il faut aller au-delà. On va avoir du travail à faire et j’ai le désir de participer à faire changer les choses.»

De son côté, Mme Rouleau dit avoir hésité à se présenter à nouveau lors de la dernière élection, notamment en raison de l’intimidation dont elle dit avoir été victime. «L’intimidation, ça existe chez les mairesses, assure Mme Rouleau. J’ai même failli ne pas me représenter. Mon conjoint m’a vraiment encouragée. Je me suis dit que si je rentrais, que j’allais en faire mon cheval de bataille.»

Proportion d’élues au poste de conseiller et à la mairie

Élection 2013

32,1 % d’élu comme conseillère et 17,6 % d’élus comme mairesse.

Élection 2017

34,5 % d’élus comme conseillère et 18,8 % d’élus comme mairesse.

Source: FQM.