Éoliennes à Saint-Cyprien: Des citoyens demandent à la MRC de revoir ses distances
Règlementation – Des citoyens interpellent la MRC des Jardins-de-Napierville pour qu’ils harmonisent la règlementation sur les distances séparatrices entre les éoliennes et les bâtiments avec celle de la MRC voisine du Haut-Richelieu, qui est plus restrictive.
Une trentaine de citoyens de Saint-Valentin, Napierville, Saint-Bernard-de-Lacolle et Saint-Cyprien assistaient à la dernière séance de la MRC des Jardins-de-Napierville, le 8 juillet. Ils dénoncent aussi la règlementation qui prévoit une distance minimale plus grande pour le périmètre urbain (2000 mètres) par rapport aux zones rurales (750 mètres).
«C’est très discriminatoire, soutient Joane McDermott, porte-parole du groupe de citoyens Le vent tourne, qui s’oppose à l’implantation d’éoliennes sur des terres agricoles. Cela en fait des citoyens de deuxième zone.»
Demande
Les citoyens demandent que s’appliquent ce principe de réciprocité de manière à protéger les citoyens des municipalités du Haut-Richelieu. La MRC du Haut-Richelieu a récemment fait parvenir une telle demande à la MRC des Jardins-de-Napierville, qui s’est contentée de transmettre un accusé de réception.
La mairesse de Saint-Jacques-le-Mineur, Lise Trottier, fait partie d’une minorité d’élus à la MRC des Jardins-de-Napierville qui demandent de revoir le règlement sur les distances séparatrices pour le rendre plus restrictif.
«Depuis plusieurs mois, je suis revenue souvent à la charge au sujet des distances séparatrices, explique Mme Trottier. Notre règlement a neuf ans. M. Viau [le préfet de la MRC] a toujours contourné ma demande.» Mme Trottier rappelle que les MRC du Haut-Richelieu et du Haut-Saint-Laurent ont apporté de telles modifications qui ont été approuvées par le gouvernement.
Le préfet de la MRC des Jardins-de-Napierville, Paul Viau, affirme que le règlement actuel sur les distances séparatrices reflète la volonté d’une majorité des maires. «Ça fait plusieurs fois que c’est présenté à la table des maires, dit-il. La MRC a déjà passé des votes et la restriction de 750 mètres a été maintenue.»
Le préfet dit ne pas vouloir s’ingérer dans le projet en cours, à Saint-Cyprien. «Ça ne changerait rien pour le projet de Saint-Cyprien parce qu’il est déjà en marche», ajoute-t-il.
Réciprocité
Le projet éolien à Saint-Cyprien, tel que présenté par le promoteur Énergies durables Kahnawake, prévoit l’implantation de huit éoliennes industrielles sur des terres agricoles.
Les sites d’implantation de ces éoliennes doivent respecter les distances séparatrices prévues à la règlementation de la MRC des Jardins-de-Napierville, où elles doivent être installées. Une distance minimale de 750 mètres de toute habitation, de deux kilomètres par rapport aux zones urbaines et de deux kilomètres par rapport à certains immeubles protégés comme les écoles ou les églises, doit être respectée.
Le site visé de certaines des éoliennes se trouve à la frontière de la municipalité de Lacolle, qui appartient à la MRC voisine du Haut-Richelieu. Dans cette MRC, la réglementation prévoit une distance minimale de 2000 mètres entre les résidences et des éoliennes qui seraient implantées sur le territoire du Haut-Richelieu. Certaines résidences de Lacolle se trouvent à moins de 2000 mètres des éoliennes de Saint-Cyprien.
Le promoteur n’est pas tenu de respecter les distances prévues à la règlementation du Haut-Richelieu, à moins que les deux MRC appliquent un principe de réciprocité et qu’elles harmonisent leurs règlements.