La Cité des jardins : projet d’un complexe alliant tourisme, savoir et environnement

PROJET – La région des Jardins-de-Napierville veut se doter d’un complexe d’envergure qui comprendrait une usine de biométhanisation, un poste d’accueil pour les touristes, une station-service multicarburants avec un lien de transport vers la région métropolitaine ainsi qu’un pôle d’innovation et de recherche en agriculture qui regrouperait des bureaux d’entreprises oeuvrant dans ce secteur.

Ce projet, piloté par le maire de Sherrington, Daniel Lussier, est encore sur les planches à dessin. Le plan d’affaires n’a pas été élaboré. Sa valeur n’a pas non plus été évaluée.

S’il se concrétise, ce projet devrait voir le jour d’ici quelques années sur un terrain de 12 hectares situé à l’entrée de Sherrington, près de l’autoroute 15. Son propriétaire, Gilles Lamoureux, cherche une façon d’exploiter sa terre qui est située en zone verte, mais qui est impropre à l’agriculture. Il a demandé conseil à Samuel Comtois, un agronome qui travaille pour Pleine Terre, une entreprise de service-conseil en agroenvironnement de Napierville.

Au printemps, M. Comtois a élaboré le projet la Cité des jardins, auquel s’est greffé celui de la construction d’une usine de biométhanisation. Cette idée vient des agriculteurs de Sherrington, principalement les transformateurs maraîchers, qui produisent une grande quantité de rebuts organiques. Cette usine permettrait d’utiliser ces rebuts, de même que ceux générés par les ménages, pour produire du biogaz.

Le gouvernement provincial entend bannir l’enfouissement des matières putrescibles d’ici 2020 dans le cadre de sa Politique québécoise de gestion des matières résiduelles.

L’usine de biométhanisation est le premier élément qui verrait le jour, puisque des subventions sont présentement offertes pour de tels projets. La demande d’aide financière devra d’ailleurs être déposée au plus tard en décembre 2017, date à laquelle le programme d’aide gouvernementale prendra fin.

«C’est un besoin dans notre région, soutient le maire de Sherrington. On veut y aller par phases. On veut débuter par l’usine et ensuite bonifier le projet. Comme le terrain est zoné vert, on a besoin de l’appui de tous pour soumettre une demande à la CPTAQ (Commission de protection du territoire agricole du Québec, qui octroie les autorisations pour un usage non agricole des terres situées en zone agricole).»

Le comité de démarrage du projet s’est réuni une première fois le 29 novembre. Il est composé d’une dizaine de personnes, dont les mairesses de Napierville et de Saint-Rémi, du préfet de la MRC, du directeur général du CLD, du maire et d’un conseiller de Sherrington et de représentants des entreprises de transformation maraîchère Vegpro et Vegco.

«Nous avons eu une très bonne rencontre, explique M. Lussier. On va commencer par embaucher un chargé de projet en janvier. Il devra faire une étude pour connaître quel tonnage de déchets de légumes est produit. Il devra aussi visiter des usines de biométhanisation qui existent déjà et chercher du financement.»

Les composantes de la Cité des jardins

L’usine de biométhanisation permettrait de produire du biogaz grâce aux déchets organiques. Ce gaz pourrait servir à chauffer la Cité des jardins et à alimenter les véhicules qui transporteraient les matières putrescibles des entreprises de transformation maraîchères vers l’usine. Outre de l’énergie, ce procédé génère du compost qui peut être utilisé comme fertilisant.

La station-service multicarburante permettrait d’atteindre les objectifs de la politique énergétique provinciale. Québec voudrait implanter un réseau de ces stations d’ici 2030 afin de faire la transition vers l’électrification complète des transports. Un lien de transport en autobus électrique serait aussi instauré vers Montréal, pour permettre de se rendre au train de banlieue de Candiac ou à la station de métro de Longueuil.  Ce lien répondrait aux besoins de nombreuses entreprises de la région dont la main-d’œuvre est située à l’extérieur du territoire.

La Cité des jardins abriterait un pôle d’innovation et de savoirs agricoles, qui regrouperait les bureaux de différentes entreprises qui œuvrent dans ce domaine, comme il en existe dans le milieu de l’aérospatial ou des jeux électroniques. Ces entreprises pourraient être propriétaires de leurs bureaux-condos, mais ils partageraient certains lieux, du matériel et des ressources, comme des garages, les véhicules ou des serres de recherche.

Le site d’accueil touristique permettrait de faire connaître la richesse agricole de la région aux visiteurs, dont les Américains qui entrent au pays par le plus important poste frontalier du Québec situé à Saint-Bernard-de-Lacolle. On leur présenterait notamment le Circuit du paysan, pour que les touristes aient le goût de le visiter plutôt que de seulement passer. On trouvait à l’accueil un comptoir de vente de produits agricoles de la région, un centre d’interprétation de l’agriculture, un centre d’exposition, un restaurant qui servirait également de cafétéria pour les entreprises installées du complexe et un centre multimédia permettant aux passants de visiter différents attraits du Québec grâce à des casques de réalité virtuelle, question de leur donner envie de se rendre sur place.