La prévention de l’Alzheimer, ça commence maintenant

Les cas de maladie d’Alzheimer vont plus que doubler en 30 ans. Même si les troubles de la mémoire demeurent incurables, il est possible de retarder leur apparition. La prévention, ça commence maintenant, insiste Nathalie Mercier, directrice générale de la Société Alzheimer Haut-Richelieu. Même les personnes déjà atteintes trouvent des avantages à stimuler leurs neurones.

Le Québec compte 170 000 personnes qui vivent avec la maladie d’Alzheimer. D’ici 2050, on prévoit qu’il y en aura 360 000. Cela représente une augmentation de 145 % par rapport à 2020, selon une nouvelle étude de la Société Alzheimer du Canada en septembre dernier.

« Aujourd’hui, on ne peut pas guérir les troubles neurocognitifs. On sait qu’il existe des facteurs de risque non modifiables tels que le sexe et l’âge, mais aussi des facteurs de risques modifiables. L’étude démontre que des mesures prises pour réduire les facteurs de risque associés à ces maladies pourraient faire une grande différence dans le nombre de personnes touchées. Si l’apparition de la maladie pouvait être retardée d’un an, 114 000 cas pourraient être évités d’ici 2050. Nous avons tous un rôle à jouer pour préserver notre santé cognitive », déclare Sylvie Grenier, directrice générale de la Fédération québécoise des Sociétés Alzheimer.

Ralentir les symptômes

« À tout âge, si on change certaines habitudes, on améliore la santé de notre cerveau et on peut réduire nos risques et ralentir la progression des symptômes. Il existe plusieurs choses à faire telles que s’occuper de sa santé cardiaque, prendre soin de son audition ou entretenir son réseau social. Il est essentiel d’être cognitivement actif et stimulé intellectuellement », affirme Dre Sylvie Belleville, neuropsychologue et ambassadrice scientifique de la Fédération québécoise des Sociétés Alzheimer.

La santé globale du corps a aussi une incidence sur les risques de développer un trouble de la mémoire. « Une saine circulation sanguine permet l’oxygénation de tout le corps, y compris le cerveau, explique Nathalie Mercier, directrice générale de la Société Alzheimer Haut-Richelieu. Si le cerveau n’est pas nourri, c’est sûr qu’il va s’atrophier. »

Réseau social

Les relations interpersonnelles sont un gage de protection, assure-t-elle. Avoir des conversations avec son entourage permet de cultiver son vocabulaire et de maintenir ses compétences à argumenter ou à donner son opinion. Même les personnes atteintes de la maladie gagnent à stimuler leur cerveau. « Ça aide à garder ses acquis, explique Nathalie Mercier. Quand on arrête de faire certaines tâches, on oublie. »

Mme Mercier insiste sur l’importance d’adopter de saines habitudes de vie pour repousser l’Alzheimer. « Si on ne le fait pas aujourd’hui, qui va prendre soin de nous? De plus en plus de gens seront atteints et il y aura de moins en moins de gens pour nous aider », prévient-elle.