Lacolle: dossiers litigieux au conseil municipal

La cession d’un terrain appartenant à la municipalité pour y établir un CPE, l’avenir de la vieille gare appartenant au CP et la suspension de deux pompiers sont autant de dossiers chauds que les élus de Lacolle peinent à régler.

«Peut-être que je joue ma carrière politique présentement, mais pas mon intégrité», affirme le conseiller Stéphane Rousseau, qui accuse le maire Duteau de vouloir tout contrôler, sans informer ni consulter les conseillers, qui doivent voter des résolutions de façon à ce que les décisions se prennent au conseil municipal.

M. Rousseau reproche aussi au maire de contourner les règles et d’outrepasser ses pouvoirs.  Présentement, une crise secoue le service des incendies de Lacolle.  Le 27 juin, le directeur général (DG) de la municipalité, Jacques Mireault, a suspendu deux pompiers, dans une affaire de harcèlement psychologique, en attendant les résultats d’une enquête.  

«Lors de la séance du conseil du 9 juillet, le maire a décidé de son plein gré qu’il réintroduisait les deux pompiers suspendus», raconte M. Rousseau. 

Dès le lendemain, le maire Duteau avait dû se raviser puisque ce pouvoir incombe au DG et non pas au maire.  «Le maire ne laisse pas les pleins pouvoirs au DG et au chef des pompiers.  À ce jour, il n’a pas encore parlé au directeur du service des incendies à ce sujet», déplore M. Rousseau. 

Questionné à ce propos, Sean Maigar, le directeur du service des incendies, se refuse à tout commentaire pour le moment afin de ne pas nuire à l’enquête qui est en cours.

Quant à M. Duteau, il affirme avoir agi de la sorte afin de faire baisser la pression dans la salle, alors que plusieurs citoyens manifestaient leur soutien envers les deux pompiers suspendus.  «La pression montait dans la salle.  Je savais que ma décision pouvait être contestée puisque je n’avais pas quorum, mais je voulais éviter que ça dégénère, a affirmé M. Duteau dans une entrevue téléphonique qu’il nous a accordée.  Tout de suite le lendemain, j’ai communiqué avec le ministère des Affaires municipales et on m’a recommandé de me retirer.»

Un enquêteur est nommé par la municipalité

Lors de la séance spéciale du conseil municipal, qui s’est tenue le 30 juillet, les conseillers ont voté en faveur d’une résolution voulant que la municipalité retienne les services d’un expert en ressources humaines afin de faire enquête dans cette affaire.  Depuis, les deux pompiers suspendus ont déposé une plainte à la Commission des normes du travail (CNT) afin de contester leur suspension.

Le conseiller Martin Lebrun a proposé que les pompiers soient réintégrés en attendant les résultats de l’enquête de la CNT et il remettait en question la nécessité de faire appel aux services d’un enquêteur par la municipalité. 

Cette proposition n’a reçu aucun appui de la part des autres conseillers présents.  «En tant que maire, je dois être le plus neutre possible, a expliqué M. Duteau, lors de cette séance du conseil municipal du 30 juillet.  C’est pour ça que j’ai appelé le ministère et qu’ils m’ont recommandé de faire affaire avec quelqu’un de l’extérieur.»  L’enquêteur bénéficiera d’une quarantaine d’heures pour mener son enquête, au coût d’environ 8000$, qui sera défrayé par la municipalité.