Les Van Winden reçoivent le titre de Famille agricole de l’année 2013

La famille d’Arie et Cisca Van Winden, de Napierville, a remporté la 57e édition du concours de «La Famille agricole de l’année», organisé par la Fondation de la famille terrienne. «C’est comme un rêve.  C’est vraiment très bien», confiait Mme Van Winden, dans une entrevue téléphonique accordée au Coup d’œil. 

L’annonce a été faite le 4 décembre à Québec, dans le cadre du congrès général de l’Union des producteurs agricoles.  Ce concours vise à honorer une famille qui se démarque tant au niveau professionnel que social et communautaire.  Un prix de 2 000$ leur est remis et une fête sera organisée au printemps, afin d’honorer la famille gagnante.

Éric Van Winden, un des enfants de Arie et de Cisca qui a pris la relève de l’entreprise familiale de production maraîchère Delfland inc, était lui aussi très heureux.  «C’est un honneur, c’est un prix prestigieux.  Ce prix est remis par nos pairs, c’est très valorisant.  Mes parents étaient pas mal contents.  C’est la consécration de leur vie.  C’est toute leur vie qui est honorée.  Ils sont arrivés pauvres, mais croyants en l’avenir et ils ne se sont pas découragés.  Il faut croire à nos rêves!»

La compétition était relevée cette année avec plusieurs candidatures de grande qualité.  «Ça n’a pas été facile cette année.  Il y avait des familles de haut niveau, indique Jacques Janelle, secrétaire de la Fondation de la famille terrienne.  Les délibérations du jury ont duré tout près de deux heures.»

Selon Stéphane Billette, député de Huntingdon et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’agriculture, la famille Van Winden est un modèle à suivre tant sur le plan de la production maraîchère, de l’innovation technologique, de l’esprit d’entrepreneuriat, de l’esprit coopératif, que de la préoccupation pour la protection et la sauvegarde de l’environnement.  «Voilà une distinction pleinement méritée pour une famille qui apporte une contribution remarquable à l’évolution du secteur maraîcher du Québec, et ce, depuis plus de 60 ans», a souligné M. Billette.

Histoire

Arie et Cisca se marient en Hollande le mardi 27 avril 1954.  Le samedi suivant, ils s’embarquent à bord d’un navire en direction du Québec, afin de réaliser leur rêve de posséder une terre.  «C’était comme notre voyage de noces», dit Mme Van Winden.  M. et Mme Van Winden ne parlent ni français ni anglais à leur arrivée.  «On a suivi un cours de français avant de partir, raconte Mme Van Winden, mais à notre arrivée, on ne comprenait rien.»  Malgré tout, elle se souvient avoir été très bien accueillie. 

Ils ont d’abord travaillé aux côtés de Pierre et Jean, les deux frères d’Arie, qui s’étaient installés à Sherrington, quelques années auparavant.  Puis, en 1958, le couple achète sa première terre qu’ils défrichent, draient et cultivent. 

Le défi était de taille puisque tout était à faire.  Les terres noires n’étaient pas exploitées au Québec, mais en Hollande, on avait l’habitude de travailler avec ce type de sol.  «Ils ont commencé à faire du maraîchage dans les terres noires dont personne ne voulait, note M. Janelle.  Il faut être courageux et avoir de l’audace.  Ils ont drainé les terres noires et ils ont tellement bien travaillé qu’aujourd’hui, elles sont parmi les terres les plus convoitées au Québec.» 

Avenir

Aujourd’hui, la ferme familiale cultive 425 hectares et produit annuellement 6 millions de têtes de laitue, 6 500 tonnes d’échalotes françaises et 2 000 tonnes de carottes.  En haute saison, Delfland inc. emploie 150 personnes, dont une vingtaine sont des membres de la famille.

La ferme intègre continuellement de nouvelles technologies et des pratiques respectueuses de l’environnement.  De plus, chaque année, elle participe à de nombreux projets de recherche.  En 2012, Delfland inc. a obtenu la médaille d’argent au niveau national de l’Ordre national du mérite agricole.  En 2011, AGRIcarrières lui remettait le prix «Ma ferme, mon monde», destiné aux fermes qui offrent un milieu de travail favorable au bien-être de tous ses travailleurs.

Cette année, Gabriel est le premier des petits-enfants d’Arie et Cisca Van Winden à posséder des parts de l’entreprise.  «La 3e génération est déjà active et d’autres s’en viennent, explique Éric Van Winden.  Le partenariat entre Arie et ses frères a débuté il y a 60 ans et se poursuit aujourd’hui entre cousins au sein du groupe Vegco et Veg Pro International.»