Prochain défi: pédaler de Vancouver à Montréal en 40 jours
PORTRAIT – Pour Réjean Gélineau, la vie est belle sur deux roues, les yeux fixés sur la route, mais l’esprit concentré sur les beaux paysages. Infatigable et insatiable, le passionné de vélo vient de conclure l’année 2018 avec 31 550 kilomètres à son compteur.
Ce chiffre est énorme, sauf pour le principal concerné. Par le passé, le résident de Saint-Blaise-sur-Richelieu a déjà franchi le cap des 50 000 kilomètres en douze mois. Il l’a aussi frôlé à quelques reprises.
Réjean Gélineau a ralenti le rythme depuis deux ans, mais il se passionne toujours autant pour la bicyclette qu’il pratique uniquement à l’extérieur. «J’ai maintenant 70 ans, annonce-t-il. Lorsque je pars, je fais 130 à 175 kilomètres de vélo en une journée. J’ai ralenti la cadence. Ça me prend plus de temps.»
Celui qui roule à 25 kilomètres à l’heure ne pédale pas nécessairement moins vite. Le verbomoteur prend davantage de temps pour saluer les gens, se réchauffer autour d’un bon café ou simplement admirer les beautés de la région.
Sans arrêt
Également, il a été plus tranquille au début de l’année 2018. Il avait besoin de recharger ses batteries. L’achat d’une monture mieux adaptée à son gabarit lui a redonné le goût de rouler à temps plein.
«Mon ancienne bicyclette était un peu grande. Le nouveau vélo a été une source de motivation. J’ai roulé plus de 21 000 kilomètres depuis le 10 juillet», souligne le retraité.
La chaleur de l’été ne l’a pas ralenti. Il a pédalé tous les jours en juillet, 30 jours en août, 29 jours en septembre et 28 jours en octobre. Autrement dit, il n’a pris que quatre journées de pause en quatre mois.
Les gens me demandent souvent quel est mon secret. Pour moi, c’est la passion. J’ai du plaisir à faire ce que je fais. Si je n’en avais pas, j’aurais un gros problème!
Réjean Gélineau
Extra-terrestre
Pour réussir cet exploit, Réjean Gélineau s’impose une discipline rigoureuse. Il part toujours à l’aube, après avoir engouffré un copieux déjeuner. Il file souvent vers Napierville, où il s’arrête pour un premier café. Si le cœur lui en dit, il prend la direction de Saint-Jean-sur-Richelieu au retour. Généralement, il revient à la maison en milieu d’après-midi.
«Je suis un extra-terrestre pour les gens. À ce temps-ci, on me dit: «Tu n’es pas parti de Saint-Blaise par un frette de même!». Pour moi, il n’y a rien là», souligne l’ancien dessinateur.
À cette époque de l’année, le cycliste glisse souvent quelques feuilles de journal dans son manteau. Elles sont idéales pour absorber l’humidité.
Défi
Pour 2019, Réjean Gélineau s’est fixé un objectif de taille. Il veut rallier Vancouver à Montréal en vélo. Il s’agit d’un trajet de 4500 kilomètres qu’il souhaite franchir en 40 jours.
Pour le passionné, ce n’est pas la distance à parcourir qui l’inquiète, c’est la logistique de l’opération. Pas question de traîner ses bagages et sa tente comme les jeunes aventuriers.
«J’ai 70 ans, rappelle-t-il. J’en aurai 71 en juillet. Il faut que je mange, que je lave mes guenilles et que je dorme. Je vais donc partir avec un ami qui va me suivre en voiture.»
Le voyage s’annonce déjà un succès. Avec sa bonne humeur et sa détermination, Réjean Gélineau en fera certainement une partie de plaisir.