Programme d’aide aux vignerons: le gouvernement recule et honorera l’entente
VINS – Après avoir annoncé des coupes dans le Programme d’aide au positionnement des alcools québécois (PAPAQ) il y a quelques semaines, le gouvernement s’engage maintenant à honorer l’entente conclue en 2013 avec les vignerons qui vendent leurs bouteilles à la Société des alcools du Québec (SAQ).
En vertu de ce programme, les vignerons dont les produits possèdent la dénomination «Vin du Québec certifié» – ce qui signifie qu’ils sont fabriqués à partir de raisins 100% québécois – recevront une compensation d’environ 4$ pour chaque bouteille vendue à la SAQ, explique Yvan Quirion, président de l’Association des vignerons du Québec et propriétaire du vignoble Domaine Saint-Jacques, à Saint-Jacques-le-Mineur.
Les bouteilles de vin québécois non certifié recevront 1$ l’unité.
Contrairement à la majorité des quelque 15 000 produits étrangers vendus à la SAQ, les vins québécois ne sont pas subventionnés.
La SAQ dégage une marge de profit d’environ 50% sur toutes les bouteilles qu’elle vend. Le PAPAQ permet aux producteurs québécois de mieux faire face à la concurrence, rappelle M. Quirion.
«Le programme va être remis en place rétroactivement selon les conditions initiales de 2013 et sera en vigueur jusqu’au 31 mars 2017», se réjouit M. Quirion.
Environ 95% des vignerons du Québec bénéficient du PAPAQ. À titre d’exemple, son abolition représentait un manque à gagner d’environ 200 000$ pour Yvan Quirion.
Le député de Huntingdon et whip en chef du gouvernement Stéphane Billette a réagi positivement à cette annonce. «Nous envoyons aujourd’hui un signal clair que nous soutenons notre industrie québécoise des boissons alcooliques qui est en pleine croissance et qui contribue à la vitalité de notre région», a-t-il déclaré M. Billette. Il se dit déterminer à appuyer les vignerons dans leur développement.
Permanent
Yvan Quirion souhaite néanmoins que le gouvernement ait une vision de développement à long terme et qu’il mette en place un programme permanent.
«Ces aides existent partout: en Ontario, en Colombie-Britannique, en Nouvelle-Écosse, mais aussi en Nouvelle-Zélande, en Allemagne, en France et en Australie», poursuit M. Quirion.
Selon le vigneron, le développement de l’industrie vinicole serait bénéfique pour l’économie des régions du Québec.
«On crée de la richesse dans les trois secteurs de l’économie, primaire, secondaire et tertiaire. On cultive le raisin, on le vinifie, puis on l’embouteille et le commercialise», conclut-il.