Projet de loi sur l’immigration: «On est sur la bonne voie» – Michel Milot

EMPLOI – La Chambre de commerce et de l’industrie du Haut-Richelieu (CCIHR) souligne le dépôt récent du projet de loi 9 visant à accroître la prospérité socio-économique du Québec et à répondre adéquatement aux besoins du marché du travail par une intégration réussie des personnes immigrantes, sans pour autant le saluer.

«On est sur la bonne voie, mais il y a encore beaucoup de travail à faire», réagit Michel Milot, le directeur général de la CCIHR, en entrevue avec Le Canada Français.

Parmi les bons coups, il relève la volonté du gouvernement Legault d’avoir une meilleure adéquation entre la sélection des nouveaux arrivants et les besoins des entreprises.

Michel Milot rappelle que les employeurs du Haut-Richelieu doivent faire face à une pénurie de main-d’œuvre combinée à un taux de chômage historiquement bas.

S’il ne connaît pas le nombre exact d’emplois vacants, il soutient que de nombreuses entreprises d’ici tentent continuellement de recruter de nouveaux employés. «Tout le monde cherche de la main-d’œuvre. C’est un cri alarmant. Ça empêche les entreprises de progresser», dit-il.

Le projet de loi déposé par le ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Simon Jolin-Barrette, ne limite toutefois pas les seuils d’immigration, tel qu’avait promis le gouvernement Legault. Celui-ci s’était engagé à réduire de 20% le nombre d’immigrants admis annuellement.

«Si le gouvernement limite le nombre d’immigrants entrant au Québec, ça va avoir des impacts sur nos démarches à nous», croit M. Milot.

Comité

Michel Milot relate que la CCIHR siège sur un comité, en compagnie du Conseil Économique du Haut-Richelieu (CEHR) et d’Accueil et accompagnement des nouveaux arrivants et conseils en recherche d’emploi (ANCRE).

«Depuis environ trois mois, on travaille à trouver des avenues pour aider les employeurs de la région avec la pénurie de main-d’œuvre. On est très actifs là-dessus», mentionne Michel Milot.

Outre l’accueil de nouveaux arrivants, il souligne que le comité est conscient que des efforts doivent être mis sur trois variables majeures, soit la qualité de vie, la rétention de la main-d’œuvre et la productivité.

«C’est hyper important que les employeurs analysent le volet de la rétention. Ça coûte cher à l’employeur quand un employé quitte son emploi. C’est un enjeu prioritaire. Il faut aussi travailler sur la qualité de vie des employés, en offrant par exemple, des horaires de travail flexibles», dit-il.

Les employeurs sont aussi invités à analyser leur productivité afin «que le bon employé soit à la bonne place», enchaîne M. Milot.

Les retraités qui souhaitent rester sur le marché du travail à temps partiel et les personnes ayant des limitations physiques et intellectuelles peuvent aussi faire partie de la solution pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, avance Michel Milot.

Plan d’action

Le comité travaille également à définir un plan d’action pour être en mesure d’attirer de nouveaux arrivants dans la région. Mais encore faut-il avoir des appartements abordables pour les loger.

«Actuellement, il y a une pénurie de logements. Ça ne nous aide pas», poursuit le directeur général de la CCIHR, alléguant que le comité est conscient de ce problème.

Rappelons que le récent bilan dressé par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) révélait que le taux d’inoccupation des appartements à Saint-Jean-sur-Richelieu se situait à 1,3%.

Délégation

En outre, des mesures seront prises pour aller à la rencontre des nouveaux arrivants. «On ne peut pas attendre qu’ils viennent s’établir à Saint-Jean-sur-Richelieu», enchaîne Michel Milot.

Ainsi, le comité souhaite qu’une délégation, notamment composée de membres de Tourisme Saint-Jean-sur-Richelieu et région, du CEHR, de la CCIHR et de l’ANCRE, participe aux salons de l’emploi majeurs de Montréal en 2019. «On doit aller leur vendre la région, leur dire que notre région est accueillante», souligne notre interlocuteur.

Dans un deuxième temps, le comité aimerait pouvoir accueillir les immigrants directement à l’aéroport. Enfin, selon les moyens financiers disponibles, une délégation pourrait participer à un salon de l’emploi à l’international afin de rencontrer les futurs immigrants dans leur milieu.