Projet éolien à Saint-Cyprien: le grand chef mohawk rencontre le premier ministre
SAINT-CYPRIEN – Le grand chef du Conseil mohawk de Kahnawake, Joe Norton, a rencontré le premier ministre Philippe Couillard. Le projet éolien de Saint-Cyprien-de-Napierville figurait à l’ordre du jour.
La rencontre s’est déroulée au début de l’année. Plusieurs sujets y ont été abordés, dont celui du projet éolien de Saint-Cyprien-de-Napierville. «On voulait s’assurer que le premier ministre était au courant de ce projet», explique Joe Delaronde.
«M. Norton a dit au premier ministre que ça pouvait être parce que des Mohawks sont impliqués dans le projet qu’il y a de la résistance. C’est l’interprétation du grand chef», poursuit M. Delaronde.
Le premier ministre Couillard aurait affirmé qu’il serait inacceptable que l’opposition soit sur cette base, rapporte Joe Delaronde.
Ce dernier fait remarquer que le projet éolien voisin, dont le promoteur est l’entreprise Kruger, ne suscite aucune opposition. «On aimerait espérer que la résistance ne provient pas du fait que le promoteur est Mohawk», ajoute M. Delaronde.
Ce dernier assure que le grand chef Norton a pris connaissance du rapport du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).
Quant au projet lui-même, M. Delaronde soutient que le promoteur est toujours dans l’attente d’une décision. «Nous pouvons seulement attendre, dit-il. C’est dans les mains de Québec.»
Opposants
Quelques jours avant cette rencontre, des opposants au projet éolien ont fait parvenir une lettre à Philippe Couillard pour lui expliquer leur position.
Les signataires précisent qu’ils s’opposaient à ce projet avant même qu’Énergies durables Kahnawake n’en soit le promoteur.
«Nous sommes soucieux de préserver notre région au développement économique sain et florissant, lit-on dans cette lettre adressée au premier ministre. Nous l’avons toujours fait savoir aux promoteurs désireux de s’y imposer, et ce, bien avant que KSE [Énergies durables Kahnawake] soit de la partie.»
Dans ce document signé par dix citoyens des municipalités de Saint-Bernard-de-Lacolle, Saint-Cyprien-de-Napierville, Lacolle, Saint-Valentin et Napierville, les opposants au projet réfutent les accusations de racismes.
«Pour nous, la nationalité du promoteur est sans importance. Nous ne voulons pas d’une industrie éolienne dans notre région pour toutes les raisons déjà évoquées au BAPE et que vous connaissez déjà», peut-on y lire.