Projet éolien Les Jardins de Kruger Énergie: la MRC des Jardins-de-Napierville veut participer financièrement à hauteur de 25 %
Actualité. La MRC des Jardins- de-Napierville souhaite investir à hauteur de 25 % de la valeur du projet éolien Les Jardins, pour lequel Kruger Énergie a déposé une soumission auprès d’Hydro-Québec, le 12 septembre. Si le projet est retenu, la MRC pourra ainsi toucher 25 % des profits qu’il générera.
Kruger Énergie investirait 50 %, puis le Conseil mohawk de Kahnawake financerait la différence.
Cette façon de travailler est la recette parfaite parce qu’elle permet d’assurer que la communauté retire les bénéfices de ces projets qui se font sur leur territoire.
Viviane Maraghi, Kruger Énergie
Des rencontres se sont tenues entre les parties tout au long de l’été. Une résolution autorisant ce partenariat a été votée à la MRC le 29 août. Les trois parties ont conclu une entente de promesse de créer une société en commandite si le projet est retenu par Hydro-Québec, selon les termes et les conditions négociées au cours des derniers mois.
L’annonce des projets choisis par la société d’État devrait être faite en décembre. La future société en commandite serait alors officiellement créée quelques mois plus tard, soit lors de la signature du contrat d’approvisionnement avec Hydro-Québec.
Le Projet
Kruger Énergie, qui opère déjà 50 éoliennes dans la région, a répondu à un appel de projets lancé par Hydro-Québec le 31 mars pour la production de 1500 mégawatts (MW) d’énergie éolienne.
Le projet déposé par Kruger implique la construction de 21 éoliennes, d’une puissance de 7 MW chacune, pour une puissance totale de 147 -MW.
Les éoliennes seraient réparties sur le territoire des municipalités de -Saint-Édouard, Sherrington et Saint-Michel, tandis que le poste d’interconnexion serait situé à Hemmingford.
Il s’agit d’un projet dont la valeur est estimée à 500 M$, selon Viviane Maraghi, directrice Responsabilité sociale d’entreprise chez Kruger Énergie.
Analyse du risque
À ce point-ci, les revenus escomptés ne sont pas rendus publics par Kruger Énergie. Ces chiffres seront connus seulement si le projet est accepté et qu’un contrat d’approvisionnement est conclu avec Hydro-Québec, ces contrats étant publics.
Par contre, la MRC et le Conseil mohawk de Kahnawake ont eu accès à ces données.
La Fédération québécoise des municipalités a offert ses services à ces deux organisations, par le biais de la firme comptable -Deloitte, qui a pris connaissance du montage financier du projet.
« On ne nous signe pas un chèque en blanc, assure Mme Maraghi. Nous avons fourni tous les chiffres à Deloitte, qui agit à titre de tierce partie. Cette firme a réalisé une analyse indépendante, puis elle a ensuite conseillé la MRC et le Conseil de bande. »
D’ici la fin du mois d’octobre, Kruger Énergie doit partager tous les documents de l’appel d’offres soumis à Hydro-Québec avec la MRC et le Conseil mohawk. Si son projet est retenu, ces deux organisations auront l’opportunité, toujours par le biais de la firme comptable, de réaliser une deuxième analyse financière plus précise du projet.
« Comme dans n’importe quel autre contrat, il existe des clauses pour se retirer », insiste Mme Maraghi.
Retombées économiques
Si la MRC investit 25 % dans le projet, cela lui permettra de toucher 25 % des profits générés.
À cela s’ajoute la compensation qui est versée, comme dans tous les projets éoliens, aux municipalités qui accueilleront des éoliennes sur leur territoire. Cette compensation, qui est garantie peu importe le niveau de rendement du projet, est de l’ordre de 6227 $ par MW installé, soit 43 589 $ par éolienne de 7 MW.
Dans ce cas-ci, le canton de Hemmingford recevrait aussi une compensation du fait qu’il accueillerait le poste d’interconnexion.
De plus, les propriétaires terriens qui accueillent des éoliennes sur leurs terres reçoivent eux aussi une compensation, dont les montants sont similaires à ceux qui sont versés aux municipalités, précise Mme Maraghi.
Argent neuf
Pour le préfet de la MRC des Jardins- de-Napierville, Yves Boyer, ce projet représente une opportunité pour les municipalités d’avoir accès à de l’argent neuf pour réaliser leurs projets.
« Il faut entretenir nos infrastructures et nous ne voulons pas baisser notre niveau de service, explique-t-il. Nous sommes les jardins du Québec. Nous ne pouvons plus développer, mais on veut alléger le fardeau des familles. Voilà une opportunité. »
Délégation de compétence
À ce jour, 8 des 11 municipalités de la MRC des Jardins-de-Napierville ont voté en faveur d’une résolution pour déléguer leur compétence sur les projets éoliens à la MRC.
« Selon la Loi sur les compétences municipales, les municipalités et les MRC ont déjà la compétence sur les projets éoliens, précise M. Boyer. Par contre, le fait pour les municipalités de déléguer leur compétence à la MRC permet ensuite de partager les revenus au niveau régional. »
Il reviendra ensuite au conseil régional de la MRC, où siège un représentant de chacune des 11 municipalités, de déterminer de quelle façon ces revenus seront distribués parmi les municipalités participantes.