Richelieu et baie Missisquoi: le niveau d’eau nettement au-dessus de la normale

ENVIRONNEMENT – Le niveau du Richelieu et de la baie Missisquoi est nettement au-dessus des normales saisonnières, mais il demeure à un mètre sous le seuil d’inondation mineure.

Pendant une bonne partie de l’été, le lac Champlain et la rivière Richelieu ont flirté avec les bas niveaux records. Certaines journées, ils en ont franchi un minimum quotidien jamais atteint en près de 50 ans.

Jusqu’au début de novembre, le niveau a été nettement sous la normale. Durant la première semaine de novembre, il a bondi d’un pied pour rejoindre le niveau médian. Il s’y est maintenu pendant tout le mois de novembre. En décembre, il a commencé à grimper à la faveur des redoux et pluies abondantes qu’on a connus. Depuis un mois, le niveau monte et descend au gré des précipitations et de la direction du vent, tout en se maintenant nettement au-dessus de la normale.

Le niveau a connu un pic le 8 janvier, vers 6 h du matin. À Saint-Jean, les appareils de mesure d’Environnement Canada ont enregistré un niveau de 29,65 m au-dessus de la mer. C’est 30 centimètres au-dessus de la normale saisonnière tant à Saint-Jean qu’à Philipsburg, dans la baie Missisquoi. On reste loin d’un record. Le niveau a déjà été 50 centimètres plus élevés à cette période-ci de l’année. Ce pic a duré moins de 24 heures, en raison d’un vent du sud.

Seuil

Si le niveau est élevé à ce stade-ci de la saison, ce n’est pas nécessairement annonciateur d’une forte crue printanière. Il est essentiellement attribuable aux fortes précipitations tombées sous forme de pluie. En plus d’alimenter le bassin, elles ont provoqué la fonte de la neige accumulée au sol. En fait, l’eau qui passe actuellement dans le Richelieu n’aura pas à passer plus tard au printemps.

Rappelons que la réserve d’eau printanière prend principalement la forme de neige accumulée au sol et de glace du lac Champlain. Le 9 janvier, la Pourvoirie Courchesne, située à la baie Missisquoi, indiquait sur son site Internet que la glace a actuellement une épaisseur de 10 pouces. Au mont Mansfield, la couche de neige était de 53 pouces en date du 4 janvier.

Cette réserve d’eau est surtout du côté américain, où se trouve 80 % du bassin, dont une bonne partie est montagneuse. Ce n’est pas anodin. Il arrive qu’une pluie dans la vallée du Richelieu et du lac Champlain tombe sous forme de neige dans les Montagnes-Vertes et les Adirondacks. Alors que la neige fond dans la vallée, elle s’accumule en montagne.

Facteurs

Au printemps, plusieurs facteurs à court terme influencent la rapidité de la crue et l’importance des inondations. La pluie en est le principal. C’est ce qui s’est produit en 2011.

À cette période-ci de l’année, il est arrivé à deux reprises que des inondations se produisent depuis 40 ans, notamment pendant la crise du verglas. Dans les deux cas, il s’agissait d’embâcles de frasil. Il fallait cependant une conjonction de facteurs, notamment un niveau élevé, une température glaciale et un couvert de glace dans le goulot de l’île Sainte-Thérèse. Le secteur éprouvé se trouvait à l’aval du rapide des Mille-Roches.