Saint-Jacques-le-Mineur: un vieux camion Citroën unique au Canada

PORTRAIT – Passionné de mécanique et collectionneur de véhicules de marque Citroën, Anatole Blain possède le seul exemplaire au Canada d’un camion U23, datant de 1947. Il n’est pas peu fier de cette pièce unique et il compte bien lui donner une seconde vie.

Ce mécanicien d’origine française se passionne pour les voitures Citroën depuis une vingtaine d’années. Dans son atelier, une vieille grange située à Saint-Jacques-le-Mineur, il répare des Citroën pour des clients qui viennent d’un peu partout au Québec.

Les murs et le plafond sont chargés de pièces de remplacement. Au travers d’autres voitures qui attendent d’être réparées, on trouve un vieux camion, qui ressemble à un pick-up. C’est le U23, un camion fabriqué par Citroën de 1935 à 1952. À l’arrière, une grande cage en bois servait à transporter des animaux.

«On appelle ça une bétaillère, explique M. Blain. On mettait les gros cochons en bas et les petits cochons en haut.» Ce véhicule servait surtout aux commerçants et aux agriculteurs.

Ce camion lui appartenait déjà en France, avant même qu’il ne s’installe au Québec, en 2000. À son arrivée, un ami de Saint-Lazare qui louait des véhicules pour tourner des films cherchait ce modèle de camion.

«En 2001, je l’ai fait venir par bateau, dans un conteneur de 40 pieds et je lui ai vendu», explique M. Blain. Dernièrement, cet ami en question a pris sa retraite et il voulait se départir de tous ses véhicules. M. Blain lui a donc racheté son camion.

Valeur

En Amérique, ce type de camion n’a que très peu de valeur, même pour les collectionneurs, estime M. Blain.

«Ici, il n’y a pas d’intérêt pour les camions et les tracteurs. En Europe, tout ce qui fait partie de l’histoire automobile, on le collectionne. Ce n’est pas dans la mentalité américaine.»

Anatole Blain, collectionneur de Citroën

Si ce véhicule est si rare en Amérique, il en est tout autrement, de l’autre côté de l’Atlantique. «En France, ce camion n’est pas rare, explique M. Blain. On en trouve encore plus en Allemagne. Pendant la guerre, les Allemands ont volé les plans pour en produire.»

Des journalistes français sont débarqués chez lui, il y a quelques mois, pour tourner un reportage à propos de collectionneurs de Citroën, au Québec. L’équipe de l’émission Petites observations automobiles (POA) nous fait visiter l’atelier d’Anatole Blain.

On peut d’ailleurs revoir ce reportage sur YouTube intitulé: POA au Canada 5/8 : Les enfants d’André Citroën. La portion portant sur M. Blain débute à 6 min 30 s.

M. Blain a maintenant l’intention de remettre son camion en état de fonctionner, de façon à pouvoir circuler en toute légalité. «De mon vivant, jamais il ne sera à vendre», promet-il. La carrosserie est en très bon état, malgré son air vieillot. Il ne reste plus qu’à y installer un moteur fonctionnel. «Je vais laisser la carrosserie comme ça, dit-il. Je veux garder une trace de son vécu.»

Les clignotants, appelés flèches, sont faits de deux petits bâtons, situés sur chaque côté de la carrosserie, près des portières avant. Ils se déploient grâce à un électroaimant.

Le camion Citroën U23

  • Le moteur d’origine avait quatre cylindres d’un volume 1911 cm³ et développait 50 chevaux-vapeurs.
  • Ce camion pouvait atteindre une vitesse maximale de 57 km/h.
  • Ce véhicule pèse deux tonnes lorsqu’il est vide. Il peut supporter une charge de deux tonnes.
  • Le réservoir à essence est situé sous le siège du passager.
  • La banquette avant est rembourrée avec du crin de cheval.
  • Les clignotants, appelés flèches, sont faits de deux petits bâtons, situés sur chaque côté de la carrosserie, près des portières avant. Ils se déploient grâce à un électroaimant.