Sécurité nautique: un bilan peu reluisant pour la Montérégie

SÉCURITÉ – La Montérégie «est la région la plus meurtrière sur les plans d’eau au cours des 10 dernières années», alors que 24 personnes y ont perdu la vie, selon le site examenBATEAU.com.

par Arnaud Koenig-Soutière

Le site Internet ainsi que la Croix-Rouge appellent donc les Québécois à la prudence lorsqu’ils pratiquent des activités aquatiques, alors que la saison estivale bat son plein.

«Ça varie chaque année, mais il y a effectivement des années où la Montérégie n’a pas fière allure. Cependant, il y a aussi plus de gens qui y font des activités aquatiques», nuance la coordonnatrice senior au département de secourisme, natation et sécurité nautique de la Croix-Rouge, Sylvie Santerre.

Alcool et VFI

Toutefois, une tangente se dessine lorsqu’il est question de décès de plaisanciers: dans seulement 12% des cas, les victimes portaient adéquatement une veste de flottaison individuelle (VFI); dans 38% des cas, les victimes avaient consommé de l’alcool; et dans 88% des cas, il s’agissait d’hommes de 15 ans et plus.

Si la consommation d’alcool à bord d’une embarcation est déjà proscrite et de plus en plus respectée, le port du VFI demeure pour l’heure le nerf de la guerre, selon Sylvie Santerre.

«C’est souvent le classique des jeunes adultes qui ne portent pas de gilets de sauvetage, déplore-t-elle. Le port du VFI dès qu’on est sur l’eau devrait être naturel. C’est comme lorsqu’on est en auto pour conduire; on ne met pas sa ceinture en se disant qu’on va avoir un accident, c’est seulement par précaution.»

À la maison également

La Montérégie n’est pas une région plus dangereuse que les autres: les statistiques peu élogieuses sont plutôt dues au plus grand nombre de plans d’eau et de piscines résidentielles que d’autres régions du Québec, estime Sylvie Santerre.

«Si l’on prend les chiffres de 2014 en Montérégie, il y a un ratio d’environ 50-50 entre les noyades en milieu résidentiel et sur les plans d’eau, affirme Sylvie Santerre. C’est une région où il y a évidemment plus de piscines résidentielles que, par exemple, sur l’île de Montréal, mais il s’agit également d’une région très populeuse.»

L’experte croit que les propriétaires de piscine se doivent d’être autant, sinon plus vigilants que les plaisanciers, notamment en clôturant adéquatement le bassin d’eau et en le surveillant de façon assidue.

«S’il n’y a pas d’adultes qui surveillent de manière omniprésente, ce devrait être le port du VFI pour tout le monde. C’est la chose dont il faut le plus être conscient: même s’il ce n’est jamais rien passé, il n’y a rien qui dit que ça n’arrive pas.»