Un gin forestier conçu et distillé de façon artisanale

Actualité. Terre à boire, c’est non seulement une ferme qui fait pousser différentes variétés de grains, mais c’est aussi une brasserie, une distillerie et un pub. Après s’être lancée dans le marché de la bière artisanale à partir d’ingrédients biologiques poussant sur ses propres terres, voilà que l’entreprise de -Saint-Blaise–sur-Richelieu produit désormais un gin forestier qui est en vente à la -SAQ depuis le mois de décembre.

Le gin de -Terre à boire est conçu selon la même philosophie que les bières artisanales brassées par l’établissement : de la terre au verre !

Il n’y a pas d’autres fermes brassicoles comme la nôtre au -Québec. On part du grain et on se rend jusqu’à la distillation. Tous les ingrédients viennent de nos champs.

Jason -Audette, copropriétaire de -Terre à boire

Les grains de maïs et d’orge biologiques, qui servent à la production du gin, sont cultivés sur les terres situées tout juste derrière la ferme familiale, avant d’être cuits et fermentés sur place afin de finalement produire le liquide qui remplira les divines bouteilles.

Les aromates du gin de -Terre à boire, soit des bourgeons de cèdres et de sapin, proviennent du boisé qui a été préservé sur la propriété, d’où la dénomination de gin forestier. Des baies de genévrier font aussi partie de la recette pour donner au gin toute sa saveur.

Triple distillation

Les terres couvrant une superficie de 102 hectares permettent la culture biologique du maïs, de l’orge, du blé, de l’avoine, du sarrasin, du seigle, de l’épeautre et du houblon.

L’entreprise produit environ 300 tonnes de maïs par année. De cette quantité, environ dix tonnes servent à produire l’alcool fort, dont le gin -Terre à boire.

« -Nous passons du travail au champ jusqu’à la fermentation, avant d’effectuer trois distillations pour fabriquer notre propre gin. Il y a peu de distilleries qui font cela au -Québec », explique -Samuel -Oligny, brasseur et copropriétaire de l’entreprise avec son père -Jean-Guy -Oligny, sa mère -Linda -Nadeau et son -beau-frère -Jason -Audette.

« -Ce qui est intéressant, c’est qu’on distille une première fois pour enlever l’éthanol avant de procéder à une deuxième distillation dans l’alambic qui donnera de l’alcool neutre à 93 %. Neuf distilleries sur dix au -Québec achètent l’alcool produit à cette étape ailleurs en -Ontario. On pourrait produire plus de gin si on sautait cette étape, mais on veut uniquement des ingrédients d’ici », explique -Antoine -Godin, l’un des brasseurs et distillateurs chez -Terre à boire.

Un investissement de 2 M$

Les terres ont été acquises par la famille -Oligny en 1977. L’étable a été démontée pour faire place au bâtiment actuel de 5000 pieds carrés, qui a été construit en deux ans. Seul l’imposant silo qui se dresse à l’entrée a été conservé.

Les matériaux de la ferme ont été récupérés pour construire et donner du cachet aux nouvelles infrastructures du bar, du pub et de la terrasse, d’où l’on peut admirer les champs de céréales situés juste à côté.

La salle de brassage est équipée de cuves de fermentation de 1000 litres et d’un alambic à la fine pointe. Les installations ont nécessité des investissements d’environ deux millions de dollars, mentionne -Jason -Audette.

Une équipe composée d’une dizaine d’employés assure le brassage, la distillation et le service aux clients dans l’établissement.

Bientôt une vodka

En plus du gin, l’équipe de -Terre à boire a concocté une vodka agricole qui est vendue uniquement sur place à -Saint-Blaise–sur-Richelieu. Le processus est en cours pour que des bouteilles de vodka de -Terre à boire se retrouvent sur les tablettes à la -SAQ.

« -La -SAQ est sévère avant de permettre la vente de vodkas québécoises dans ses succursales. Les grandes marques de vodkas russes n’ont pas à répondre à tous les critères qui nous sont exigés », indique -Antoine -Godin.

La vodka représente actuellement le tiers des ventes de gin chez -Terre à boire. Le permis d’alcool ne permet pas de boire de gin ou de vodka sur place. Il est toutefois possible de goûter avant d’acheter.