Un premier roman à 83 ans pour Estelle Demers

Il n’y a pas d’âge pour réaliser un rêve. Estelle Demers, 83 ans, a lancé le 23 février à Saint-Jean-sur-Richelieu, son tout premier roman intitulé « Et si c’était toi…! ». L’histoire met en scène le personnage d’une infirmière qui, confrontée aux événements de la vie, doit prendre son destin en main.

Écrire pour Estelle Demers est une bagatelle. Enseignante de français à la retraite, elle a consacré 35 années de sa vie à expliquer les règles de grammaire et l’importance de la syntaxe à ses élèves. Son parcours professionnel lui a permis de travailler dans plusieurs établissements scolaires de la région. « Quand j’ai commencé, c’était dans une école de rang. J’avais 16 ans et il y avait un garçon de 18 ans dans ma classe! », se souvient Mme Demers.

Il y a 14 ans, elle a toutefois quitté la région pour s’établir à Sherbrooke. Depuis, elle revient fréquemment à Saint-Jacques-le-Mineur, son village natal, afin de rendre visite à son fils unique et sa famille. Ce sont d’ailleurs ses petites-filles qui, trouvant que leur grand-mère avait une belle plume, lui ont conseillé d’écrire un roman. L’idée a fait son chemin et Mme Demers a décidé de consacrer ses temps libres au projet. L’hiver seulement. L’été, il y a trop à faire!

Le projet a nécessité trois années de travail. L’auteure n’a rien planifié, laissant à l’inspiration du moment le loisir de guider son histoire. « J’étais très inspirée! Écrire neuf pages de texte me prenait environ 30 minutes », raconte-t-elle. Et fait très particulier, Mme Demers a rédigé la totalité de son ouvrage à la main. Elle a ensuite retranscrit son histoire à l’ordinateur afin d’être en mesure d’envoyer le manuscrit à quelques maisons d’édition.

Roman de notre époque

L’histoire de « Et si c’était toi…! » est une fiction se déroulant à notre époque. Elle met en scène le personnage de Jade, une infirmière très dévouée à son travail qui vie des situations professionnelles la forçant à réfléchir sur sa propre vie. « C’est un roman qui concilie le quotidien au spirituel. Il n’y a pas de morale, mais je passe des messages. La lecture va amener les lecteurs à se poser des questions sur eux-mêmes », explique Estelle Demers.

Le livre se veut également un hommage aux infirmières. « J’ai une dette de reconnaissance envers ces personnes-là. Elles font preuve de dévouement dans leur travail sans jamais recevoir beaucoup de gratitude ou de reconnaissance de la part des patients qui tiennent souvent cela pour acquis », mentionne Mme Demers. Cette dernière confie d’ailleurs s’être beaucoup attachée au personnage de Jade pendant le processus d’écriture. « Me séparer d’elle m’a causé une blessure intérieure », dit-elle.

L’auteure espère maintenant que son texte saura rejoindre le public. « Au départ, j’écrivais seulement pour ma satisfaction personnelle, mais si plusieurs personnes veulent lire mon livre, tant mieux. J’espère que mon histoire sera une porte ouverte pour entrer dans l’univers personnel des lecteurs et toucher leurs fibres les plus délicates et secrètes », mentionne Mme Demers. Le roman, disponible à la Librairie Moderne de Saint-Jean-sur-Richelieu, est publié aux éditions Pour Tous.

Habile avec l’Internet, Mme Demers se rend disponible pour répondre aux questions des lecteurs via cette technologie. Les personnes qui souhaitent la rejoindre peuvent lui écrire au demers.estelle@videotron.ca.

Y aura-t-il un deuxième livre? « Peut-être. Je ne suis pas encore fixée », répond l’auteure. Écrire sur sa vie ne semble toutefois pas l’intéresser. « En faisant cela, je toucherais à la vie des gens de mon entourage. La fiction me permet de ne pas avoir de restrictions », explique-t-elle.

Sa belle-fille, qui l’accompagnait lors de l’entrevue et qui l’aide dans toutes les démarches d’écriture, avait toutefois une petite confidence à nous livrer. « À Noël, ses petites-filles lui ont offert un nouveau cahier et un stylo », dit-elle. Le message était clair et il a bien été entendu.