Une Nuit des sans-abri à Saint-Rémi
ÉVÉNEMENT – Pour la première fois en cinq ans, l’événement de sensibilisation à l’itinérance appelé la Nuit des sans-abri aura lieu dans les Jardins-de-Napierville, plus précisément à Saint-Rémi, vendredi.
Les quatre premières éditions se sont tenues dans la MRC du Roussillon. Cette année, les organisateurs s’installent dans un secteur plus rural, qui est aussi confronté au problème de l’itinérance, mais avec un visage différent.
«L’itinérance en région, c’est un problème de plus en plus présent, explique Linda Gervais, du comité organisateur de la Nuit des sans-abri. Il y en a même si elle est cachée. Les sans-abri ne sont pas nécessairement dans les rues, mais ils s’installent dans des voitures, des granges ou des garages.»
Selon Mme Gervais, il y aurait au moins trois itinérants connus des travailleurs de milieu à Saint-Rémi.
«J’ai une famille avec cinq enfants qui campe dans une tente à Châteauguay, relate Mme Gervais. Ils ont un revenu de 955$ par mois et ils ont besoin d’un 6 ½. Est-ce que ça existe? Non. Et avec ça, ils n’ont pas encore mangé.»
Mme Gervais précise qu’une personne seule qui bénéficie de l’aide sociale reçoit 623$ par mois.
«L’aide sociale, c’est un droit, mais quand tu y as droit, tu dois choisir entre te loger ou manger, dit-elle. Si tu choisis de manger, tu n’as plus d’adresse. Donc, plus de chèques d’aide sociale.»
Petits milieux
La situation des sans-abri dans les petites communautés est encore plus dramatique que dans les grands centres en raison de l’absence de ressources pour leur venir en aide.
«S’il y a un conflit ou un problème de santé mentale, ces gens se retrouvent souvent coupés de leur famille, affirme Mme Gervais. En région, les itinérants qui sont visibles sont souvent embarqués par les policiers et amenés en prison ou de l’autre côté du pont, à Montréal, parce qu’il y a des ressources pour eux.»
L’absence de moyens de transport en région représente un autre problème pour les itinérants.
«Il y a seulement un centre d’hébergement à Valleyfield et un autre à Longueuil, déplore Mme Gervais. Parfois, les gens pourraient y aller, mais ils n’ont pas de transport.»
Informations pratiques
Placé sous le thème «L’itinérance, pas dans ma cour», cette vigile de solidarité aura lieu de 18 h 30 à 24 h sous un chapiteau dans le stationnement de la caisse Desjardins des Moissons située au 810, rue Notre-Dame.
Sur place, les participants pourront entendre des témoignages de personnes qui vivent de l’itinérance ou qui sont à risque. Il y aura des activités de sensibilisation, des performances d’artistes locaux et une distribution de soupe. De l’information sera donnée aux gens qui veulent aider et à ceux dans le besoin.
Le comité organisateur de cet événement est formé de plusieurs organismes communautaires de la région, dont Sourire sans fin et le Campagnol.
Aide financière pour lutter l’itinérance
Le gouvernement fédéral annonce l’ouverture de deux appels de propositions dans le cadre du programme Solutions novatrices à l’itinérance. Ce programme permet d’obtenir une aide financière pour prévenir et réduire l’itinérance.
Un premier appel de proposition concerne les projets à petite échelle qui peuvent recevoir une subvention s’élevant jusqu’à 25 000$. La date limite pour postuler est le 21 octobre.
Le second est destiné aux projets pouvant obtenir un financement maximal de 500 000$. Cet appel de proposition prendra fin le 14 novembre.
Pour obtenir plus d’information ou pour soumettre une proposition de projet, il suffit de consulter le site Internet www.edsc.gc.ca/fr/financement/sans_abri/solutions_novatrices/index.page.