Vente d’objets appartenant à l’église Saint-Blaise

Le rideau tombe sur l’église Saint-Blaise, un an après sa fermeture. Les portes s’ouvrent une dernière fois, alors que la paroisse procède à une vente des objets inventoriés. La bâtisse pourra ensuite être démolie.

«On n’a plus le choix, on doit vider l’église, annonce Louis-Charles Fontaine, président de la fabrique Saint-Jean-l’Évangéliste. La toiture coule et le plâtre tombe du plafond. On devra bientôt condamner le bâtiment comme à Saint-Gérard.»

Il n’y a donc plus d’espoir de sauver le lieu de culte, construit en 1893. Au printemps, on annonçait pourtant qu’il pourrait être éligible à une subvention fédérale. Cette aide ne viendra finalement pas.

«Il faudrait trouver près d’un million de dollars pour réparer l’église, rappelle l’administrateur bénévole. La paroisse ne peut pas sauver tout le patrimoine.»

Vente

Au début du mois de septembre, le temple et le presbytère ont été mis en vente, au coût de 386 000$.

«Nous avons déjà des offres pour le presbytère, afin d’en faire un duplex ou une résidence pour personnes âgées. Ces acheteurs ne veulent pas l’église. Nous songeons à les séparer. Nous pourrions la démolir et vendre le terrain», annonce Louis-Charles Fontaine.

Le maire de Saint-Blaise-sur-Richelieu penche d’ailleurs en ce sens. «On ne s’opposerait pas à la démolition. C’est vraiment dommage, mais le bâtiment peut devenir dangereux. On pense qu’il faut plutôt sauver le presbytère», explique Jacques Desmarais.

Ce dernier rappelle que la municipalité possède déjà un centre communautaire, une bibliothèque, des installations sportives et une coopérative santé. Il n’y a pas de besoins immédiats pour la collectivité. La transformation du temple en salle de spectacle a été étudiée, mais les démarches n’ont pas abouti.

«Grégory Charles est venu visiter l’église. Il n’était pas intéressé, car le plancher n’est pas en béton. La sonorisation n’aurait pas été bonne», indique Jocelyne Saint-Jacques, une citoyenne bénévole qui a accueilli l’artiste.

Objets religieux

Les décisions étant prises, la fabrique procède maintenant à une vente d’objets. Luminaires, lampions, cierges, prie-Dieu, bancs, chaises, peintures et statuettes seront proposés. La paroisse veut prioriser les fidèles, ceux qui ont fréquenté l’église et les habitants de la municipalité.

On cherche aussi preneurs pour les tableaux des autels latéraux, œuvres du peintre italien Cesare Porta, mises en place en 1896. Elles représentent la Vierge et la Sainte Famille. On offre également la toile de Saint Blaise peinte par Jules-Bernardin Rioux, qui se trouve dans le chœur. On espère intéresser le Musée du Haut-Richelieu.

Le lustre en cristal, un luminaire offert par la municipalité de Saint-Blaise-sur-Richelieu en 1894, sera transféré à l’hôtel de ville. À l’origine pourvu de chandelles, il fut électrifié en même temps que l’église en 1926.

L’orgue Casavant, datant de 1903, sera mis en vente sur le site de petites annonces Kijiji. On estime qu’il en coûte 60 000$ pour le déplacer.

Vente

Il n’y aura pas d’encan. La paroisse mise sur une formule conviviale en demandant des donations. En guise d’exemple, les bancs sont évalués à 50$. Il y en a plus d’une centaine de disponibles.

La première journée de la vente, hier, était réservée exclusivement aux citoyens de Saint-Blaise-sur-Richelieu. La population des environs pourra se choisir un souvenir à partir d’aujourd’hui. Les portes sont ouvertes vendredi et samedi, entre 10 et 15 heures. L’église est située au 840, rue Principale.