Exposition l’Aquarelle en poésie: Pierre Sigouin dompte l’eau et les pigments

ARTS – Nul ne peut prédire le résultat de l’aquarelle. Le chemin des pigments broyés dans l’eau qui glisse sur la feuille ne dessine jamais deux fois la même forme. Le peintre Pierre Sigouin tente de dompter ces sillages colorés depuis plus de 25 ans.

«Ce n’est pas un médium facile! C’est de l’eau sur une feuille de papier sur laquelle on ajoute des pigments. Il faut contrôler tout ça. Un aquarelliste est quelqu’un qui contrôle l’eau. Il y a beaucoup de surprises. On joue avec le hasard», philosophe l’artiste de son atelier de Saint-Bernard-de-Lacolle.

La translucidité est aussi l’un des grands maîtres de cette technique picturale qui a fasciné Pierre Sigouin en raison de la lumière qu’elle laisse filtrer dans ses couleurs. Le photographe y a retrouvé cet aspect à travers la pratique de l’aquarelle.

«C’est le papier qui donne la lumière à la couleur, explique-t-il. On utilise le blanc du papier lorsqu’on ne veut pas avoir de couleur. On joue ensuite avec la quantité de pigments pour que la lumière passe au travers de la couleur ou non.»

Exposition

Pierre Sigouin propose avec Aquarelle en poésie quelques nouvelles toiles au public. Le vernissage de l’exposition du Salon Rouge de la bibliothèque Saint-Luc, le 1er mars, a permis d’observer les nouvelles sources d’inspiration de l’artiste.

«J’ai participé l’an dernier à l’exposition collective Place aux mots qui nous demandait de s’inspirer de la poésie de Rina Lasnier. J’ai peint deux aquarelles à partir de ça. C’est la recherche de qui on est.»

Les nombreux voyages de l’artiste natif de Drummondville ont aussi forgé ses toiles au fil des ans. Celui qui enseignait le français à la Garnison Saint-Jean affectionne particulièrement la nature et les personnes comme sujet.

«Je ne fais pas beaucoup de natures mortes et de fleurs, lance celui qui a exposé dans de nombreuses galeries aussi loin qu’en Roumanie. Je suis un coloriste. Mes couleurs sont franches, raconte celui qui a peint quelques paysages d’automne.»

Poésie

Réunies sous le thème de la poésie, les aquarelles évoquent de nombreux sentiments pour Pierre Sigouin et les membres d’art[o] qui lui ont proposé le titre de l’exposition Aquarelle en poésie.

«En effet, on a comparé les tableaux que j’ai proposés à de la poésie et, depuis, plus je les regarde, plus j’en découvre, raconte M. Sigouin. J’y ai exprimé ce que je ressens, j’y ai inscrit mes racines, mais chacun peut en faire une lecture personnelle. C’est là une des beautés de la poésie: son ouverture.»

La technique de l’aquarelle offre également une belle fluidité dans l’image et la mixité des couleurs qui est vaporeuse. Le médium cadre donc parfaitement avec la référence à la poésie. «Les gens peuvent ressentir diverses émotions en regardant mes toiles. Il est facile de s’imaginer ce qu’on souhaite en regardant les toiles. Tout est là. C’est une liberté difficile à décrire.»

L’exposition présentée au Salon Rouge offre une belle vitrine à l’artiste-peintre en raison de l’achalandage de la bibliothèque. Aquarelle en poésie se terminera le 20 avril.

La galerie est d’ailleurs ouverte uniquement durant les heures d’ouverture de la bibliothèque Saint-Luc (347, boulevard Saint-Luc), soit le lundi, mercredi et vendredi de 13 heures à 20h30, le jeudi de 10 heures à 20h30 et le samedi et dimanche de midi à 17 heures.