La passion du hockey… au féminin

Aréna de Napierville, dimanche soir, 21 heures.  La Zamboni termine son tour de piste, la partie peut commencer.  Lambert et Labrecque sautent sur la glace, question de se réchauffer avant le début du match.  Leur équipe ne porte pas de nom, mais si chaque aréna a ses «Boys», Napierville a ses «Girls».

«Il y a toujours eu des filles à Napierville.  Ça fait au moins 30 ans qu’il y a des ligues de filles», raconte Christian Gagnon, le gérant du Centre sportif régional Louis-Cyr.  Michelle Lambert, 40 ans, de St-Bernard et Pascale Labrecque, 44 ans, de Sherrington, sont deux passionnées de hockey. 

«Ce n’est pas tellement connu, dit Mme Labrecque.  Les gens cherchent des endroits pour jouer, mais ce n’est pas toujours annoncé.»  Toutes deux jouent dans une ligue de garage depuis plusieurs années.  La ligne compte quatre équipes et les joueuses sont âgées entre 17 et 60 ans. 

C’est une façon pour elles de se retrouver entre «girls», tout en pratiquant un sport exigeant, qui permet de garder la forme.  «Je joue depuis que j’ai 16 ans, confie Mme Labrecque.  À l’époque, il n’y avait pas de hockey féminin dans le mineur.  J’ai commencé directement dans une ligue de garage.»  Mme Lambert a commencé à jouer à l’âge de 36 ans.  «Je patinais à peine quand j’ai commencé», explique-t-elle.  «Chez les adultes, les gens n’osent pas, dit Mme Labrecque.  C’est plus gênant quand on commence à jouer alors qu’on est adultes.»

Comment leur est venue cette passion?  «À force d’avoir des chums qui jouaient au hockey!», raconte Mme Labrecque.  Quant à Mme Lambert, elle a trois garçons âgés de 16, 18 et 19 ans, qui jouent au hockey et elle a décidé d’essayer à son tour de relever ce nouveau défi.

Énergie

Si elles ont choisi le hockey, c’est parce que cette activité permet de garder la forme, mais aussi pour l’aspect social d’un sport d’équipe.  «Ce que j’aime dans le hockey, c’est le social, se retrouver tout le monde.  Il y a les discussions de chambre, des folies, de la bonne humeur», souligne Mme Labrecque.  Le hockey sert aussi d’exutoire.  «Ça me permet d’être dans un milieu autre qu’un milieu de gars, confie Mme Lambert, à la blague.  J’aime les sports d’équipe, ça rassemble les gens.  C’est comme une minisociété.  Le hockey, c’est aussi l’énergie que je vais chercher pour moi-même.»

Tout comme dans le hockey masculin, il arrive que les esprits s’échauffent certains soirs.  «Un sport d’équipe reste un sport d’équipe, féminin ou pas, dit Mme Labrecque.  Des accrochages et des malentendus, ça arrive.»  Certaines joueuses jouent de manière plus physique et sont plus compétitives que d’autres.  «Parfois, une joueuse adverse s’excuse de m’avoir accrochée.  Écoute, on ne joue pas à la Barbie!» raconte Mme Lambert.

Tout comme dans le hockey masculin, on ne parle pas seulement de hockey dans la chambre des joueurs.  «Moi je parle de motocross, explique Mme Lambert, qui pratique aussi ce sport que l’on associe plus souvent aux hommes.  Personnellement, je n’aime pas magasiner, alors je parle de ma «clutch» qui ne fonctionnait pas lors de ma dernière course ou encore d’un beau pneu que j’ai reçu à Noël pour mon motocross!» 

Et comme les boys, les femmes aussi se prennent parfois une petite bière dans le vestiaire, après la partie.