Pilote de course: Daniel Mercier vit sa passion à 311 milles à l’heure
COURSE – Le sport motorisé, Daniel Mercier est tombé dedans quand il était petit. Son père l’amenait voir les régates de Valleyfield dès l’âge de 5 ans. Aujourd’hui à 50 ans, il est le propriétaire de l’écurie Mercier Racing et sillonne les États-Unis au volant de sa voiture de dragster avec laquelle il atteint des vitesses vertigineuses de plus de 445 km/h.
Ingénieur civil de formation, Daniel Mercier s’est toujours intéressé aux sports motorisés. Fraîchement sorti de l’université, il fonde l’entreprise Groupe ABS en 1993.
«J’ai parti ça ici, à Saint-Rémi. Il n’y avait que moi et une secrétaire», se rappelle-t-il.
Aujourd’hui, son entreprise qui se spécialise dans la surveillance de chantier, le contrôle des matériaux et l’environnement compte environ 400 employés répartis dans une dizaine de bureaux à travers le Québec. Son équipe travaille notamment sur les chantiers du nouveau pont Champlain et de l’échangeur Turcot.
En 1993, il se lance aussi dans l’aventure des régates à titre de propriétaire de sa propre équipe: Mercier Racing. Il connaîtra beaucoup de succès.
«En 2001, après avoir tout gagné ce qui existe en régates en Amérique du Nord, j’ai décidé que je voulais piloter, confie M. Mercier. Je voulais être le plus rapide sur quatre roues.»
Dragster
C’est lors d’un voyage à Dallas, où M. Mercier assiste à une course d’accélération, que lui vient l’idée de suivre des cours dans une école de drag aux États-Unis. Le pilote a ensuite poursuivi ses activités dans les courses d’accélération de la série Top-Alcohol.
L’équipe de M. Mercier compte aujourd’hui sept membres, dont son père, âgé de 73 ans, avec qui il entretient une relation bien particulière.
«C’est mon meilleur ami, confie M. Mercier. Il est toujours avec moi aux courses. Il m’attache et c’est aussi lui qui plie mon parachute [NDLR: qui sert à freiner la voiture à l’arrivée]. C’est tout un rituel. Je suis très superstitieux.»
Québec
Il y a deux ans, Daniel Mercier a mis sur pied une série de courses d’accélération québécoise, la Unlimited Drag Racing Association (UDRA). Cette série compte quatre courses, dont une se déroule au Napierville Dragway. Contrairement à la série Top-Alcohol, les voitures qui coursent dans la UDRA doivent être munies de portes et d’une suspension.
«La UDRA, ça aide à faire connaître le sport et à aller chercher des commanditaires, dit M. Mercier. Aux États-Unis, les courses d’accélération sont plus populaires que le Nascar ou la F1. Lors de nos courses, il peut y avoir 40 000 personnes dans les estrades.»
Son initiative commence à porter ses fruits, puisque de plus en plus de gens suivent son parcours.
«Depuis 12 ans, je passe la moitié de ma vie aux États-Unis à représenter le Québec, dit M. Mercier. Aujourd’hui, quand je vais courser à Las Vegas, il y a quelques centaines de personnes d’ici qui viennent me voir.»
Objectif
L’équipe Mercier Racing réussit à tirer son épingle du jeu sur le circuit américain. Cette année, M. Mercier terminera sa saison de 12 courses au 5e rang parmi 40 équipes.
Le passionné souhaite poursuivre sa progression et atteindre le plus haut niveau de course d’accélération au monde: la série Top-Fuel. Les voitures de cette série franchissent la distance de 402 m (quart de mille) en 3,95 s et atteignent des vitesses dépassant les 500 km/h (plus de 300 mph).
M. Mercier possède déjà son permis pour conduire ces voitures. Il est le seul au Québec à le détenir et un des trois au Canada.
C’est d’ailleurs au volant d’une de ces voitures qu’il a établi son record absolu en atteignant la vitesse de 500,5 km/h (311 mph), ce qui fait de lui le pilote le plus rapide au Québec sur quatre roues.
«C’est même plus vite qu’un pilote de 747 au décollage», affirme-t-il.
C’est la hausse de la valeur du dollar canadien qui a ralenti ses démarches visant à gravir cet ultime échelon. Il souhaite toutefois y parvenir d’ici trois ans.
«Pour courser en Top-Fuel, ça me prendrait une équipe de 20 personnes», remarque M. Mercier.
Quelques données à propos du dragster
50
50 secondes, c’est le temps d’utilisation après lequel les pneus doivent être changés sur la voiture de M. Mercier. Cela représente environ dix courses de cinq secondes chacune.
0,06
Le temps de réaction moyen au départ de M. Mercier est de 0,06 s. Selon lui, un bon départ se joue en 0,035 s.
200 000
Une voiture de dragster comme celle de M. Mercier vaut environ 200 000$ américains.
2500
Il s’agit du nombre de bougies d’allumage que M. Mercier utilise sur sa voiture de course chaque année.
3500
Il en coûte environ 3500$ après chaque course de cinq secondes pour l’entretien de la voiture et sa remise à niveau.
5
La voiture de dragster de M. Mercier brûle près de 19 litres (cinq gallons) de carburant, du nitrométhane, à chaque course d’environ cinq secondes.
250 000
Le budget annuel de l’écurie Mercier Racing est d’environ 250 000 $. Ce qui permet à M. Mercier de vivre pleinement sa passion, ce sont principalement ses commanditaires, puisque les bourses remportées par les gagnants des courses sont très modestes. On parle de 5000$ ou 6000$.