Des candidats participent à un débat de la relève agricole
ÉLECTION – Trois des quatre principaux candidats qui se présentent dans Huntingdon, Stéphane Billette (Parti libéral), Aiden Hodgins-Ravensbergen (Québec Solidaire) et Claire Isabelle (Coalition avenir Québec), ont pris part à un débat organisé par l’Association de la relève agricole de la Montérégie-Ouest (ARAMO), le 19 septembre, à Salaberry-de-Valleyfield.
Samuelle D. Henry, candidate dans Soulanges, était la représentante du Parti québécois à ce débat. À tour de rôle, ils ont répondu à quatre questions qui leur étaient posées par des membres de l’ARAMO.
La première question portait sur les outils que les partis comptent mettre en place pour faciliter les transferts et les démarrages d’entreprises agricoles. Les autres questions portaient sur la hausse de la valeur des terres, l’aide financière dédiée à la relève et la fiscalité foncière agricole.
Transferts et démarrages
M. Billette a rappelé que son parti a haussé l’exonération du gain en capital à près de 1 M$ et a permis de l’étaler sur une période de dix ans, pour aider au transfert des entreprises agricoles.
QS propose d’offrir à la relève un capital-patient pour l’acquisition des terres, un soutien financier pour les diplômés en agriculture qui veulent démarrer leur entreprise et l’assouplissement des critères pour l’obtention de la subvention à l’établissement de la Financière agricole du Québec.
La candidate de la CAQ, Claire Isabelle, veut offrir à la relève un accompagnement humain, financier et technologique. Elle s’engage à créer une table concertation sur l’état de la relève. Son parti veut qu’Investissement Québec ait une filière agroalimentaire. La CAQ mettrait aussi sur pied un fonds annuel de 50 M$ pour moderniser les équipements et les entreprises agricoles.
Hausse de la valeur des terres
«Il est difficile en ce moment de vous dire qu’on va intervenir sur le prix des terres. Il faut être conscient que c’est le libre marché, admet Mme Isabelle, par contre la CAQ s’engage à soutenir davantage la relève agricole à l’aide du fonds d’investissement agricole.»
M. Hodgins-Ravensbergen, candidat de QS, a indiqué que son parti entend taxer les terres laissées en friche, offrir plus de flexibilité pour les programmes d’assurance et d’investissement, offrir du financement aux femmes qui veulent se lancer en agriculture et des subventions pour la construction de bâtiments dans une perspective écoénergétique.
«Les terres ne servent pas à faire de l’argent, mais à nourrir la planète, affirme le candidat du PLQ, Stéphane Billette. Les Pangea [fonds d’investissement qui achète des terres agricoles sans les cultiver: ndlr] de ce monde n’ont pas leur place dans le milieu agricole.» Il croit que le montant maximum de 250 000 $, octroyé dans le cadre du fonds d’investissement pour la relève agricole, doit être rehaussé.
Aide financière pour la relève
Le candidat de QS rappelle que le cofondateur de Pangea, Christian Dubé, est aussi le cofondateur de la CAQ et qu’il se présente comme candidat à cette élection. «Lorsqu’il était à la Caisse dépôt et de placement, il a investi dans cette entreprise», déplore-t-il. Selon lui, les activités de Pangea sont responsables de la spéculation foncière qui augmente la valeur des terres agricoles.
Mme Isabelle affirme que son parti est ouvert à tous les modèles d’affaires, dans la mesure où l’accessibilité aux terres est préservée pour la relève. Citant le rapport Pronovost datant de 2016, Mme Isabelle souligne que l’influence de Pangea sur la croissance de la valeur des terres est marginale.
Stéphane Billette croit qu’il faut évaluer le modèle Pangea. «Pangea, c’est déjà rendu à 8000 hectares au Québec. C’est une très grande superficie.» Sa formation veut limiter à 100 hectares l’achat total annuel de terres agricoles par les fonds d’investissement.
Fiscalité foncière agricole
En ce qui concerne le programme de crédit de taxes foncières agricoles, M. Billette est d’avis qu’il faut agir rapidement, en consultant les municipalités, vision que partage Mme Isabelle.
QS propose d’établir la taxation sur la valeur réelle des terres plutôt que sur leur valeur spéculative.