Des logements pour aînés à faible revenu condamnés depuis cinq ans
Actualité. Le 20 décembre 2024, cela fera cinq ans que des infiltrations d’eau ont été découvertes aux habitations La Rémoise II, à Saint-Rémi. La prolifération de moisissures et la mauvaise qualité de l’air ont forcé la condamnation de trois appartements. Un recours juridique est en cours dans cette affaire. La valeur des travaux à exécuter est estimée à plus de 1,2 M$. En attendant, les administrateurs du bâtiment réclament une aide financière à la Société d’habitation du Québec (SHQ) pour réaliser les travaux de réparation.
La Rémoise II est un immeuble de 24 logements habité par des personnes âgées, dont la majorité reçoit un supplément au loyer.
Construit en 2012, le bâtiment a laissé paraître des signes d’infiltration d’eau dès décembre 2019. Depuis, trois logements ont été évacués en raison de la présence d’humidité excessive et de moisissures. Les dégâts sont apparents depuis la rue Sainte-Famille. Le parement de brique a été retiré à différents endroits autour du bâtiment.
Propriété
La Rémoise II est la propriété de l’organisme sans but lucratif (OSBL) Les Habitations La Rémoise, qui est financée en partie par la SHQ, qui subventionne une portion des loyers, la Ville de Saint-Rémi, qui contribue annuellement sous forme de rabais de taxes, et une hypothèque qui est remboursée par les locataires.
Cet OSBL est dirigé par un conseil d’administration qui a choisi de déléguer la gestion des baux et des finances à la Fédéraiton régionale des OSBL d’habitation de la Montérégie et de l’Estrie (FROHME).
Délais
En novembre 2021, dans une entrevue accordée au -Coup d’œil, Martin Bécotte, qui était alors directeur général de la FROHME, expliquait les longs délais pour procéder à la réparation de l’immeuble par la pandémie et la difficulté à trouver des professionnels pour réaliser des expertises afin de trouver la cause du problème. À cette époque, M. Bécotte estimait que la situation allait être réglée à l’été 2022.
Nous sommes en novembre 2024 et les travaux n’ont toujours pas été exécutés.
Cause
Dans une nouvelle entrevue que nous a accordée M. Bécotte le 31 octobre, ce dernier a expliqué que ce délai supplémentaire est dû à la difficulté à déterminer la cause des infiltrations et l’absence de source de financement pour l’exécution des travaux.
« Nous avons établi la cause en janvier 2023, dit-il. Ce sont des chantepleures qui n’ont pas été installées, donc l’eau ne peut pas se vider derrière la brique. »
Il s’agirait donc d’un vice de construction. Les parties impliquées ont été mises en demeure. Une firme d’avocats est impliquée au dossier depuis le 5 février 2020, mais à ce jour, aucune date de procès n’a encore été fixée.
On sait maintenant que tout le revêtement extérieur doit être retiré. La valeur des travaux est estimée à plus de 1,2 M$.
Financement
En attendant que le litige juridique se règle, la FROHME a déposé une demande à la SHQ en mars 2023 pour obtenir du financement qui permettrait l’exécution des travaux. « La SHQ doit nous revenir d’ici au 20 décembre avec un plan pour qu’au printemps 2025, on soit en chantier. Ça ne peut plus durer, précise M. Bécotte. C’est la SHQ qui est garante de l’hypothèque, donc l’État doit prendre ses responsabilités. C’est un actif collectif. »
Ce dernier souligne que 38 personnes sont en attente d’un logement à La Rémoise.
« L’objectif est que ça se règle d’une façon ou d’une autre, conclut-il. Soit la SHQ débloque des fonds pour faire les travaux et après on règle le judiciaire, ou l’inverse, pour que la communauté soit dédommagée. »