Les municipalités frontalières ne s’inquiètent pas

Actualité. Les municipalités frontalières de Lacolle, Noyan et Clarenceville avancent que même si Donald Trump a exprimé vouloir faire sortir massivement les immigrants illégaux des États-Unis, la situation n’a pas créé d’inquiétudes chez leurs citoyens.

De Lacolle à Clarenceville, les administrations estiment que résidents comme commerçants restent sereins face à un possible flux migratoire venant de nos voisins du Sud.

« Pour la Municipalité de Noyan, nous n’entendons pas parler d’inquiétude de la part de nos citoyens jusqu’à maintenant », explique Guy Bérubé, directeur général et greffier-trésorier de Noyan.

« Je n’ai pas de gens qui viennent à mes séances du conseil ou qui me téléphonent pour me poser des questions là-dessus. Je pense qu’on est en attente de voir vraiment ce qu’il va se passer quand il va entrer en poste », renchérit Jacques Lemaistre-Caron, maire de Lacolle.

Surveillance accrue

Les administrations locales ont été avisées que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) accentuera sa présence aux abords de la frontière et qu’elle devra communiquer toutes observations reliées à des activités d’immigration irrégulière.

« [Le ministre] François Bonnardel envoie des courriels pour dire ce que [le ministère de la Sécurité publique fait]. De leur côté, ils ne voient rien de grave non plus pour tout de suite, mais il m’a dit que si jamais il se passe de quoi, on serait au courant », mentionne Serge Beaudoin, maire de Clarenceville.

Facilité

M. Beaudoin ne croit pas que Clarenceville sera la proie d’une vague d’immigration irrégulière, notamment à cause de la situation géographique de la municipalité. Le maire explique que « pour nous, la manière la plus facile pour passer des États-Unis au Canada, c’est par l’eau, mais il y a beaucoup de patrouilles de la Garde côtière ».

Pour ce qui est de Lacolle, les terres qui bordent cette municipalité apportent un sentiment de sécurité similaire à celui qu’éprouvent les résidents de Clarenceville.

« Nous, les places où ça pourrait passer, c’est dans les grands champs, ça fait que c’est facile à attraper comme on dit », indique M. Lemaistre-Caron.

Les municipalités frontalières disent que, de façon générale, elles ne sont pas des destinations ciblées par les mouvements migratoires irréguliers et qu’elles n’ont pas eu à gérer ce genre de problème même quand les passages au chemin Roxham se sont accentués.

Amont

Le ministre François Bonnardel a pris le temps de communiquer avec les administrations des trois municipalités frontalières du Haut-Richelieu. Il a demandé la collaboration de tous, a fait un état des lieux des efforts de la SQ et de la GRC et a expliqué les procédures qui doivent être adoptées si des activités d’immigration irrégulières sont aperçues.

« Ce que j’ai trouvé différent, c’est que c’est la première fois que je vois depuis très longtemps un ministre qui est proactif au lieu d’être réactif. Il prend les devants et prend le temps de nous appeler personnellement pour demander des nouvelles et pour dire comment il va traiter ça », ajoute M. Lemaistre-Caron.

Présence

Même si présentement les administrations municipales ne constatent aucun problème en lien avec l’immigration, « nous demeurons attentifs à la situation », souligne M. Bérubé.

Bien que la SQ et la GRC soient plus à l’affût des mouvements près de la frontière, les administrations municipales n’ont pas remarqué une hausse de leurs effectifs ou de la fréquence de leurs passages.

Les Québécois qui pensent être témoins de cas d’immigration irrégulière peuvent communiquer avec la SQ en appelant au 911 ou au 450 641-9455 pour joindre le centre d’appel de la Montérégie.