L’UPA sensibilise les agriculteurs à la filière éolienne
Agriculture. La Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Montérégie a organisé une rencontre d’information à Mont-Saint-Grégoire le 20 juin, afin d’aborder les enjeux que peut représenter l’implantation d’éoliennes en milieu agricole. Sans s’opposer au portefeuille énergétique provincial, l’organe syndical prône que les projets de ce genre ne doivent pas se faire sur les terres agricoles.
Le gouvernement Legault répète depuis plusieurs mois que le Québec doit augmenter sa production énergétique et qu’une partie de cette production sera faite grâce au déploiement de nouveaux parcs éoliens.
Pour y arriver, Hydro-Québec a fait des appels d’offres, et des développeurs de tous les horizons ont déjà proposé des projets et des tracés qui correspondent au besoin mis de l’avant par le gouvernement.
L’UPA ne s’oppose pas à de nouveaux parcs éoliens, mais elle martèle qu’il ne faut pas utiliser de la sorte le peu de terres agricoles présentes dans la province.
Pourquoi les terres agricoles
Les projets éoliens demandent parfois la participation des acteurs du milieu agricole, car les développeurs souhaitent utiliser des parcelles de leur terre pour arriver à leurs fins.
« C’est de gré à gré entre le promoteur et le producteur agricole. Jusqu’à maintenant, c’est comme ça que le développement éolien s’est fait au Québec. […] Il n’y a pas d’obligation pour les producteurs », résume M. Letellier.
Que ça fasse partie du portefeuille énergétique québécois ou pas, nous autres, on n’a pas de position -là-dessus. Mais notre position organisationnelle est que ça ne devrait pas être sur des terres agricoles.
Jérémie Letellier, président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie
Le pour et le contre
Un producteur agricole qui accepte qu’une éolienne soit installée sur sa terre a pour principal avantage de recevoir une redevance financière annuelle et indexée.
Une entente entre un promoteur et un agriculteur peut aussi permettre au propriétaire d’une terre agricole de négocier une réfection de chemins déjà existants sur la ferme ou un branchement au réseau triphasé.
D’autres arguments militent contre les projets éoliens en milieu agricole. « Les effets sont quand même là au niveau de la perte de sol et au niveau des chemins d’accès. Il y a l’entretien que nécessite l’éolienne et la base de béton qui est dans le sol », détaille M. Letellier.
Le territoire agricole
L’UPA estime qu’il faut utiliser en moyenne un hectare de terre agricole par éolienne.
D’après les chiffres d’Équiterre, la superficie agricole du -Québec représente près de 4,7 % de l’ensemble du territoire provincial.
Lorsque les espaces en friche, les boisés, les forêts et les milieux humides sont retirés du calcul, il ne reste qu’environ 2 % des terres de la Belle Province qui peuvent être exploitées des fins agricoles.
Projets locaux
Deux projets éoliens sont en cours dans la région. Un premier est situé dans la MRC des Jardins-de-Napierville, et un second est partagé entre les MRC de Rouville et la MRC du Haut-Richelieu. Ils pourraient entrer en fonction d’ici décembre 2027.