Paroisses de la Frontière: deux des quatre églises seront vendues

Actualité. Le comité sur l’avenir des lieux de culte des quatre paroisses de la Frontière a présenté le fruit de son travail de réflexion aux quelque 80 citoyens présents lors d’une rencontre qui s’est tenue le 22 novembre, à Lacolle. Les paroissiens ont appris que l’église de Saint-Paul, à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix, ainsi que l’église Notre-Dame-du-Mont-Carmel, à Lacolle, seront mises en vente. 

Ce comité a été formé parallèlement à l’annonce faite par l’évêque de la fusion de des quatre paroisses de la Frontière en une seule, au mois de septembre. Cette réorganisation était nécessaire étant donné la situation financière difficile des paroisses et l’essoufflement des bénévoles. « Nous ne pouvons pas garder la charge financière des quatre lieux de culte », expliquait alors Réjean Poirier, responsable diocésain du comité sur l’avenir des paroisses.

Un représentant de chacune des quatre paroisses siège au comité sur l’avenir des lieux de culte, ainsi que Robert Viau, qui a été choisi par l’évêque pour piloter le comité. Ce dernier ne réside pas sur le territoire des paroisses de la Frontière. « L’évêque cherchait quelqu’un de neutre, qui n’a pas de parti prix », explique-t-il.

Critères

Les membres du comité ont pris leur décision en s’appuyant sur une série de critères, dont la croissance de la population entre 2016 et 2021, la fréquentation hebdomadaire des différents lieux de culte, ainsi que le nombre et l’âge moyen des bénévoles dans chaque paroisse.

Ils ont aussi pris en compte les sommes qui seront nécessaires pour effectuer les travaux de réparation majeurs d’ici 2027 et les coûts d’opération annuels. 

Enfin, ils ont considéré la cote patrimoniale des bâtiments, la présence sous l’église ou près de ses murs de sépultures, ainsi que la volonté affichée d’un organisme ou d’une municipalité d’acheter une église. 

Saint-Bernard

Le comité a décidé de conserver l’église Saint-Bernard pour quatre raisons. D’une part, elle est la seule dont la cote patrimoniale est « B », qui donne droit à des subventions pour la réalisation de travaux. Les autres églises ont la cote la moins élevée, soit « E ». « Les dépenses anticipées pour des travaux majeurs d’ici 2027 sont de 245 000 $, mais s’ils sont acceptés, ces travaux sont admissibles à une subvention de 70 % », indique M. Viau. Les coûts d’opération y sont aussi élevés, de l’ordre de 190 000 $ par année. 

D’autre part, c’est à Saint-Bernard-de-Lacolle où on note la plus grande vitalité. La fréquentation et le nombre de bénévoles y sont plus élevés qu’ailleurs et la moyenne d’âge des bénévoles est plus basse. 

On soupçonne aussi la présence de sépultures dans son sous-sol, ce qui en compliquerait la vente. « Des plaques rectangulaires ont été déposées par terre dans le sous-sol, indique M. Viau. Est-ce qu’il y a des sépultures en dessous ou si ce sont des plaques du cimetière qui ont été récupérées au fil du temps ? On ne peut pas le savoir parce que les anciens registres ont passé au feu. »

Enfin, le comité a considéré l’aspect historique, puisque le célèbre curé Labelle a été curé à Saint-Bernard-de-Lacolle, avant d’être transféré dans les Laurentides. 

Saint-Valentin

La décision de conserver l’église de Saint-Valentin s’appuie sur le fait qu’elle est plus récente. Un système de thermopompe assure le confort des paroissiens. 

« Elle est aussi très belle à l’intérieur, précise M. Viau. Elle offre une atmosphère de cocon et elle est chaleureuse. C’est aussi celle qui coûte le moins cher en termes de coûts d’opération et de réparations majeures à venir. »

Suite des choses

Le processus de mise en vente des églises de Lacolle et de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix ne pourra commencer que lorsque la nouvelle paroisse unifiée sera créée, quelque part au mois de mars ou avril, estime M. Poirier. 

« Ces églises vont rester des lieux de culte tant qu’elles ne seront pas vendues », assure-t-il.