La prison pour avoir livré de la drogue par drone

Justice. Shane -Maigar, 45 ans, écope d’une peine de trois ans de détention pour s’être introduit par effraction, à l’aide de drones, dans le périmètre de plusieurs centres de détention du -Québec, dans le but de livrer de la drogue, du tabac, des cellulaires ou encore des lames.

Pour sa participation à un moins grand nombre d’infractions, son frère -Steven, 40 ans, est condamné à 18 mois de prison. Dans les deux cas, une période de détention provisoire leur est créditée, laissant 17 mois de prison à purger à -Shane et 14 mois à -Steven.

À leur peine s’ajoutent une probation de deux ans et diverses interdictions dont celle de posséder des armes pour le reste de leurs jours. Les deux hommes avaient déjà des antécédents judiciaires.

Enquête

L’arrestation des -Maigar, le 17 mars 2021, est le fruit d’une enquête qui a mis à contribution la -Division des enquêtes et de la coordination sur le crime organisé (DECCO) -Montérégie de la -Sûreté du -Québec, le -Service de police de -Sherbrooke et le -Service de police de la -Ville de -Montréal.

Plus d’un an auparavant, le 3 février 2020, un drone avait été récupéré après s’être écrasé dans l’enceinte de la prison de -Sherbrooke. Un tube contenant du tabac et de la résine de cannabis était relié au drone. L’analyse des données extraites de l’appareil a permis de répertorier 35 vols -au-dessus du 1616, rue -Bord-de-l’Eau, à -Noyan, soit l’adresse de -Shane -Maigar.

Précédemment, le 5 janvier 2020, un agent des services correctionnels avait entendu un drone survoler l’établissement de détention de -Montréal et larguer un colis dans la cour. Le colis contenait des rivets, une lame de type -X-Acto et une lame de scie en métal. L’analyse des données de l’aréroscope, un système de repérage de drones, a établi qu’il s’agissait du même drone saisi presque un an auparavant par la police de -Montréal qui l’avait alors remis à -Shane -Maigar.

Autres endroits

Le 21 juillet 2020, un drone était trouvé à la prison de -Bordeaux. La police interceptait -Shane -Maigar qui avait avoué avoir été payé 4000 $ pour des livraisons de tabac à l’intérieur des murs.

Le 7 août 2020, l’accusé et deux autres personnes, dont son frère -Steven, ont été arrêtés par les policiers de -Laval après le vol d’un drone près de la prison de -Bordeaux. Lors de leur arrestation, les policiers ont saisi 40 comprimés de méthamphétamine, 3,5 comprimés de morphine, un drone ainsi qu’un colis contenant du tabac, des cellulaires et une lame de scie. L’analyse des données du drone a permis de relier -Shane -Maigar à deux autres incidents semblables survenus les 28 et 31 juillet 2020.

Le 4 décembre 2020, un drone a été retrouvé coincé sur le toit de la prison de -Bordeaux. Il transportait un colis renfermant deux lames de scie à métaux, 28 grammes de cannabis, des cellulaires et des emballages à tabac. Le même drone avait déjà été saisi en juillet par la police de -Montréal à -Shane -Maigar qui l’avait récupéré en septembre.

Le 14 décembre 2020, un drone vole une nouvelle fois près de la prison de -Bordeaux et un colis est trouvé dans la cour de l’établissement. Les deux frères sont arrêtés.

Perquisition

Deux jours plus tard, une perquisition est effectuée au domicile de -Shane -Maigar, à -Noyan. Plusieurs drones, deux carabines à plombs, des munitions, 1,8 kg de cannabis et des petites quantités d’autres types de drogue sont saisis.

L’analyse des différents drones, saisis lors de la perquisition et au cours de l’enquête, démontre que plus d’une centaine de vols ont été effectués -au-dessus de différents centres de détention de novembre 2018 à décembre 2020. Il s’agit des centres de détention de -Montréal (Bordeaux et -Rivière-des-Prairies), -Sherbrooke et -Sorel, ainsi que des pénitenciers de -Sainte-Anne–des-Plaines, -Archambault et -Cowansville.

Sur certains enregistrements vidéo, les personnes présentes lors du pilotage du drone sont filmées par l’appareil. On peut y reconnaître les frères -Maigar.

Peine

Les -Maigar ont admis leur culpabilité à l’accusation d’avoir gêné le fonctionnement des différents centres de détention par leurs gestes illégaux.

Le juge -Dominique -Dudemaine a entériné les peines recommandées par les avocats. Il a noté qu’il s’agissait d’un dossier d’envergure qui a fait l’objet de longues discussions. Les plaidoyers de culpabilité des accusés évitent la tenue d’un long procès et les frais afférents.