Une première au Canada: deux guépards nés au Parc Safari réintroduits en nature au Zimbabwe
ACTUALITÉ – Kumbe et Jabari, deux frères guépards nés au Parc Safari, en 2019, sont arrivés à Imire, une réserve située au Zimbabwe, où ils contribueront à la survie de leur espèce. C’est la première fois que des guépards sont réintroduits en Afrique à partir du Canada.
Cette opération a été réalisée par le Parc Safari, en collaboration avec The Aspinall Foundation, dédiée à la conservation des espèces en danger, et la réserve Imire Rhino and Wildlife Conservation du Zimbabwe.
Le Parc Safari héberge des guépards depuis 2013. Le projet de remettre des animaux nés au Parc Safari en nature a toujours fait partie des plans de cette institution. Le défi était de s’assurer que les deux félins ont une génétique assez forte pour qu’ils puissent contribuer à la reproduction de l’espèce en milieu naturel.
«Nos animaux, nous les aimons profondément. C’est aujourd’hui très difficile de les voir partir, mais nous savons que nous contribuons à une cause beaucoup plus grande que nous, indique Jean-Pierre Ranger, président du Parc Safari. C’est pourquoi nous sommes fiers de cette aventure, réalisée avec de nombreux partenaires, dont le gouvernement du Zimbabwe. L’objectif principal est de repeupler les réserves du Zimbabwe et de participer à la croissance de la diversité génétique de l’espèce, ce qui s’inscrit dans la mission du Parc: protéger, prendre soin, aimer.»
Un long voyage
Les deux guépards ont quitté la région de Montréal par transport routier le 29 janvier, avant d’entreprendre un vol de 14 heures, à bord d’un avion d’Ethiopian Airlines, qui a quitté Toronto en direction d’Addis-Abeba, la capitale de l’Éthiopie. Ils se sont ensuite dirigés vers Harare, où ils ont été pris en charge par les équipes de The Aspinall Foundation et de la réserve Imire, le 31 janvier.
«Une fois à Imire, Kumbe et Jabari devront faire 60 jours de quarantaine et s’habituer à leur nouvel environnement, sous le soleil africain, explique Nathalie Santerre, directrice zoologique du Parc Safari, qui a préparé les guépards pour ce voyage. Ils seront introduits à la chasse graduellement avant d’être relâchés dans une réserve de 4500 hectares. Leur instinct naturel prendra le dessus. Ils seront suivis de près et des suppléments leur seront offerts, si nécessaire.»
Dès l’âge de six mois, ces deux guépards ont été sélectionnés pour être réintroduits en nature. Depuis, le Parc Safari s’est assuré de bien les préparer à cette aventure, notamment en ayant recours à un appareil comme celui utilisé par les chiens de course, pour les faire courir et ainsi développer leur musculature.
«Cette portée a l’instinct très développé, sans avoir appris avec leur maman dans la nature», remarque Mme Santerre.
Si la reproduction continue de bien aller et que nous avons de bons individus au niveau génétique, d’autres guépards pourrait partir vers l’Afrique.
-Nathalie Santerre, directrice zoologique du Parc Safari
Contribuer à la survie de l’espèce
Le Parc Safari participe au Plan de survie des espèces, un programme panaméricain de reproduction des guépards, depuis 2013. Cette initiative a été mise sur pied et est gérée par l’Association américaine des zoos, dont un des mandats est d’assurer et de maximiser la diversité génétique des animaux.
La mère des deux guépards qui ont été réintroduits en nature, Cléo, est arrivée au Parc Safari en 2016. Elle provenait du Zoo de Toronto afin de participer au programme de conservation et d’élevage en captivité.
Au mois de juillet 2019, elle a mis au monde quatre petits, soit Asani, Dalia, Kumbe et Jabari.
«On cherchait les meilleurs individus à réintroduire, précise Mme Santerre. Il faut qu’ils soient très forts, tant au niveau musculaire qu’au niveau médical.»
«L’objectif de cette opération est d’injecter de la diversité génétique dans ce pays qui en a grandement besoin, explique Mme Santerre. Au début des années 1990, il y avait 1500 guépards au Zimbabwe, alors qu’aujourd’hui, on n’en compte plus que 120.»
Les deux guépards de Hemmingford pourront s’accoupler dans la nature lorsqu’ils auront atteint leur maturité sexuelle, dans deux ans, environ.
«Le Parc Safari est extrêmement reconnaissant d’étendre son partenariat mutuel avec le Zoo de Toronto au-delà de la reproduction en captivité et d’aller de l’avant avec la réintroduction de Kumbe et Jabari au Zimbabwe», conclut l’équipe du Parc Safari.