La communauté des Bergeronnes est bouleversée par le drame de Portneuf-sur-Mer

La communauté de Les Bergeronnes, sur la Haute-Côte-Nord, est complètement bouleversée à la suite du drame survenu samedi à Portneuf-sur-Mer, où cinq personnes, dont quatre enfants, ont perdu la vie lors d’une sortie de pêche.

Keven Girard, 37 ans, et quatre enfants ont perdu la vie tôt samedi lorsqu’ils ont été surpris par les marées changeantes du fleuve Saint-Laurent alors qu’ils pêchaient le capelan.

La police a identifié Keven Girard dimanche, mais a refusé de nommer les enfants. La tante par alliance de Keven Girard, Vivian Lavoie, a confirmé que les fils de M. Girard, Patrick et Jérôme, figuraient parmi les victimes.

«Tout le monde se sent vide, a confié Mme Lavoie lors d’une entrevue téléphonique depuis le village des Bergeronnes, où habitait M. Girard. Tout le monde se connaît ici. On est tissés serré», a-t-elle ajouté.

Des plongeurs ont trouvé le corps de M. Girard dans le fleuve Saint-Laurent samedi soir, soit plusieurs heures après la découverte des corps inanimés des quatre enfants en début de journée.

Les enfants — tous âgés de moins de 10 ans — ont été retrouvés plusieurs heures après l’appel initial au 911, à 2 h samedi, pour signaler qu’un groupe de 11 personnes avait été emporté par la marée près de Portneuf-sur-Mer.

Lorsque les cinq décès ont été confirmés, les réseaux sociaux ont été pris d’assaut par des membres de la petite communauté pour offrir du soutien à la famille endeuillée.

Samuel Brassard, le cousin de M. Girard, a publié un message sur Facebook samedi soir, accompagné d’une image d’une bougie.

«Tu étais comme un frère pour moi», a-t-il écrit, avant de se remémorer leur dernière rencontre, une semaine plus tôt, lors de funérailles.

«On réalisait que malheureusement nous avions commencé à dire adieu aux personnes qu’on aimait et on s’est questionné sur qui sera le prochain d’entre nous à partir. Avoir su que quelques jours après que c’était à toi et tes petits bonhommes que je devais dire adieu, j’aurais tout fait que la soirée ne se termine jamais. Vous êtes partis trop tôt, je ne vous oublierai jamais, je vous aime !»

Portneuf-sur-Mer, une municipalité d’environ 600 personnes située à 60 kilomètres au nord-est de la ville natale de M. Girard, a exprimé ses condoléances sur sa page Facebook.

«La Municipalité de Portneuf-sur-Mer et tous les citoyens s’unissent dans un même élan pour souhaiter aux familles éplorées et à leurs amis, bon courage ! Nos plus sincères condoléances et nos pensées vous accompagnent», peut-on lire.

Samedi, des plongeurs de la Sûreté du Québec et des membres des Forces canadiennes ont participé à la recherche de M. Girard tout au long de l’après-midi.

Le maire Jean-Maurice Tremblay a affirmé que tout le monde est touché par ce qui s’est passé, parce que c’est la première fois que ce genre d’événement se produit.

Le capelan — un poisson ressemblant éperlan argenté — est une espèce fourragère consommée par de nombreux animaux marins, et sa pêche est une activité populaire dans cette partie de la Côte-Nord, a rappelé M. Tremblay. Il se fait sur les berges à l’aide de pelles plutôt qu’à la ligne.

Le capelan roule le plus souvent la nuit, alors les gens allument un feu sur la rive et attendent, a ajouté M. Tremblay.

Le banc de sable sur lequel les victimes pêchaient est accessible par véhicule tout-terrain. Ils se sont retrouvés piégés sur une partie de la péninsule où des zones peuvent être submergées par jusqu’à quatre mètres d’eau lorsque la marée montante.

M. Tremblay a souligné qu’il est important de surveiller les marées, qui sont difficiles à identifier la nuit.

– Avec des informations de Sidhartha Banerjee à Montréal