Le syndicat qualifie d’échec les services privés de réadaptation pour les vétérans

OTTAWA — Le syndicat représentant les travailleurs d’Anciens Combattants Canada qualifie d’échec l’accord de privatisation des services de réadaptation, six mois après sa mise en œuvre.

Un contrat avec Lifemark Health Group et WCG International Consultants était censé alléger la charge des gestionnaires de cas et aider les anciens combattants à accéder aux services.

Les deux organisations ont formé Partenaires des services de réadaptation aux vétérans canadiens et ont obtenu un contrat de 57 millions $ en juillet 2021 pour fournir des services de réadaptation et d’assistance professionnelle. La transition des dossiers a commencé en octobre 2022.

Le Syndicat des employé-e-s des Anciens combattants (SEAC) affirme qu’au lieu de simplifier les services, les gestionnaires de cas doivent composer avec plus de paperasse et des clients frustrés.

Le syndicat a publié lundi un nouveau «bulletin d’information», affirmant que seuls les dossiers les moins complexes ont effectivement été transférés et que les retards dans la mise en œuvre ont entraîné des arriérés pour les vétérans. 

«Nous avons soulevé des inquiétudes au sujet de ce contrat de réadaptation avant même qu’il ne soit vraiment mis en œuvre… et personne n’écoute», a dénoncé la présidente du syndicat, Virginia Vaillancourt.

Le syndicat pointe du doigt un manque de formation sur les lignes directrices d’Anciens Combattants Canada, ainsi qu’un manque de compréhension des besoins des clients.

Mme Vaillancourt a déclaré que les délais d’exécution «irréalistes» de l’entrepreneur rendent difficile pour les gestionnaires de cas d’examiner et d’approuver les plans de réadaptation à temps, car ils gèrent également leurs propres charges de travail.

Le SEAC demande la résiliation du contrat.

Le ministre des Anciens Combattants, Lawrence MacAulay, n’était pas disponible pour répondre aux questions lundi. Dans une déclaration écrite, une porte-parole de son bureau a indiqué que le programme fournit déjà des services à des milliers d’anciens combattants dans 800 emplacements, et a déclaré que l’annuler serait extrêmement irresponsable.

«Si Anciens Combattants Canada devait annuler ce contrat, comme le (syndicat) l’a demandé, plus de 14 000 clients vétérans n’auraient aucun accès aux plus de 12 000 experts en services médicaux, de réadaptation et professionnels à travers le pays», a soutenu Erika Lashbrook Knutson. 

«Les gestionnaires de cas ne sont pas des experts cliniques en physiothérapie, en psychiatrie ou en formation professionnelle, et ils n’ont jamais directement fourni ces services aux anciens combattants. Le travail des gestionnaires de cas n’est pas et n’a jamais été sous-traité.»

Mme Vaillancourt a fait valoir que les services de réadaptation étaient autrefois facilités par les gestionnaires de cas du département et que les services étaient couverts par Medavie Blue Cross, une compagnie d’assurance médicale. Les références aux prestataires de services doivent désormais passer par Lifemark.

«Et Lifemark paie en fait moins que ce qu’ils recevaient via Blue Cross», a-t-elle spécifié, ajoutant que certains fournisseurs de services avaient par conséquent cessé de travailler avec les anciens combattants.

Une porte-parole de Lifemark a posé des questions aux Anciens Combattants. Le ministère n’a pas répondu aux questions lundi.

Le programme d’Anciens Combattants Canada vise à aider les anciens combattants et leurs familles à «faire la transition vers la vie après le service», selon son site Web, en coordonnant les services médicaux, psychosociaux et professionnels pour les anciens militaires malades et blessés.

Lifemark a été achetée par Loblaw Companies en mai 2022. Son partenaire dans le contrat des anciens combattants, WCG International, a travaillé avec le ministère pour fournir des services d’assistance professionnelle et de réadaptation aux anciens combattants depuis plus d’une décennie.