Avec une autre marque personnelle, Mathias Guillemette confirme sa progression rapide

MILTON, Ont. — Après une quatrième place lors de l’enlevante course par élimination la veille, le Trifluvien Mathias Guillemette a abaissé une autre marque personnelle à la poursuite individuelle de la Coupe des nations de Milton, samedi.

Guillemette a réussi un temps de quatre minutes, 19, 690 secondes (4:19,690), ce qui lui a valu le 10e temps de l’épreuve présenté au Centre national de cyclisme Mattamy.

Bien que ça n’eut pas été suffisant pour se qualifier, Guillemette avait toutes les raisons de sourire après la course de qualification dominée par les Allemands Thomas Buck-Gramcko (4:06,232) et Nicolas Heinrich (4:07,974).

«J’y allais plus pour un temps qu’une position, a noté l’athlète de 20 ans. Les Allemands sont dans une classe à part en poursuite individuelle. On ne peut pas vraiment courir contre eux en ce moment, donc on y va plus pour des temps. Mon objectif c’était 4:19, alors je suis très content.»

Son jeune coéquipier Chris Ernst y est aussi allé d’une marque personnelle en 4:17,712, bonne pour le huitième rang, mais également insuffisante pour poursuivre sa journée de travail. C’est l’Australien James Moriarty en 4:13,932 qui a réussi le quatrième et dernier temps donnant accès à la ronde des médailles.

«J’espérais un meilleur temps aujourd’hui, mais au final, c’est mon meilleur temps par plus de deux secondes et une demie, a noté l’Ontarien de 22 ans. Comme je le disais à mes entraîneurs plus tôt, je ne peux pas analyser ça trop longtemps, je dois en être satisfait.»

«Les deux avaient un plan et l’ont exécuté, a indiqué l’entraîneuse Laura Brown, médaillée de bronze en poursuite par équipe aux Jeux de Rio de Janeiro, en 2016. Votre classement, vous n’avez pas vraiment de contrôle là-dessus. Mais on niveau du temps, avec deux marques personnelles, on ne pouvait demander mieux.»

Passion familiale

Guillemette franchit les échelons que son frère, Tristan, a franchis avant lui. Sauf que le frère cadet semble vouloir monter les degrés deux par deux au lieu d’un à la fois.

Brown n’a pas hésité à louanger son poulain.

«C’est un super cycliste, a-t-elle affirmé. De voir ce qu’il a fait dans la course à élimination, c’est une performance remarquable. Il est encore si jeune, de la façon dont il se développe, il a un avenir radieux.»

Guillemette, qui court aussi l’omnium, le scratch et la poursuite par équipe, est lui-même un peu surpris de sa progression.

«Je pensais que ma progression allait prendre plus de temps. C’était plus lent comme progression pour mon frère. C’est sûr que la mentalité était différente envers les nouveaux membres de l’équipe à l’époque. […] Ça m’a surpris cette année de courir toutes les Coupes des nations.»

Cyclisme Canada semble donner plus de place aux jeunes cyclistes. La progression fulgurante de Kelsey Mitchell et Lauriane Genest, qui se sont joints à l’équipe quelques années seulement avant de monter sur le podium des Jeux de Tokyo, a sûrement aidé à faire changer les mentalités.

«Ils donnent plus d’opportunités aux nouveaux coureurs, donc plus d’opportunités de progresser, a estimé Guillemette. C’est inspirant de voir des filles comme Lauriane et Kelsey progresser aussi vite. Ça donne aussi confiance en nos entraîneurs: si ces filles ont pu aussi rapidement passer du top-10 à gagner aux Olympiques, c’est donc dire que nos entraîneurs savent ce qu’ils font. Deux médailles aux Jeux et la cinquième place des gars en poursuite, c’est immense.»

Pour l’instant, Guillemette ne pense aux JO qu’en termes d’équipe: il veut aider ses coéquipiers à amasser le plus de points possible afin d’obtenir le plus de places possible pour le Canada à Paris. D’un point de vue personnel, ce sont davantage les Mondiaux de Saint-Quentin-en-Yvelines, en octobre prochain, qu’il a dans la mire.