Le Canada a connu un week-end encourageant à la Coupe des Nations

MILTON, Ont. — Le week-end de Cyclisme Canada à la Coupe des Nations de Milton a pris fin sur une note amer avec la relégation de Lauriane Genest au keirin. Mais si on fait abstraction de cet incident, l’équipe canadienne a connu un week-end encourageant, selon le grand patron des pistards.

«Ça a été un grand week-end. Beaucoup de rythme et nous avons montré notre profondeur, a indiqué l’entraîneur-chef du cyclisme sur piste au pays, Dan Proulx. C’est ce dont nous avions besoin. Nos premières Coupes des Nations (à Jakarta et au Caire) ont été plus ou moins bonnes. Maintenant, c’est davantage des performances qui correspondent à notre niveau.

«Nous avons eu des médailles, mais aussi de belles améliorations, surtout au sprint masculin. Ça regarde bien et on va ajouter de beaux points en vue des qualifications olympiques. On a encore beaucoup de chemin à faire, mais ça nous place dans une bonne position.»

Le Canada a récolté trois médailles lors de cette compétition — le bronze en poursuite par équipe féminine, l’argent en sprint par équipe et l’or de Kelsey Mitchell au sprint individuel — et est passé bien près d’en ajouter deux autres.

Il y a bien sûr eu la relégation de Genest au keirin pour un dépassement jugé trop risqué par les commissaires qui ont transformé sa médaille d’argent en une cinquième place. Mais James Hedgcock est venu bien près de réaliser toute une surprise au keirin en terminant au pied du podium.

«James arrive du BMX, mais même dans les 50 derniers mètres (au keirin), alors que les gars roulent à près de 75 km/h, il prend des décisions et change de voie comme si tout se passait au ralenti dans sa tête. Je pense qu’il a un avantage sur les gars qu’il affronte», a raconté Proulx.

«Nous avons un groupe excitant en sprint masculin. Le secret, selon moi, c’est qu’ils s’entraînent ensemble et se mettent au défi, c’est ce qui fait augmenter leur niveau plus rapidement, a ajouté l’entraîneur. Il ne faut pas négliger l’apport de cette infrastructure (le Centre national de cyclisme Mattamy): c’est leur piste d’entraînement, ils la connaissent bien et c’est clair que ça aide à développer leur pilotage et leur prise de décisions.»

Proulx estime également que le week-end a relancé la saison de Mitchell et Genest, en dents de scie jusqu’ici.

«Le plus difficile quand tu es au sommet est de connaître toujours le même genre de performances. Je pense que Kelsey et Lauriane ont démontré qu’elles sont de retour. Kelsey a connu un bon week-end et cela va la nourrir. Elle a vu qu’elle est de retour au niveau de ses compétitrices et elle retrouvera son niveau bientôt.»

L’endurance arrive à maturité

Proulx a également noté une nette amélioration au sein du groupe d’endurance.

«Le résultat acquis au madison (Dylan Bibic et Michael Foley ont terminé 12es), la course possiblement la plus difficile, la plus dangereuse que nous ayons, est très encourageant. Il y a quelques temps seulement, nous n’inscrivions même pas d’équipe dans cette discipline. Mais les gars sont en confiance. Ils ne marquent pas toujours des points, mais je crois que c’est une question de temps.»

Proulx aurait également pu souligner les top-10 amassés par Sarah van Dam (7e) et Maggie Coles-Lyster (10e) à l’omnium, ou encore les septième et 12e places de Bibic et Mathias Guillemette à la course par élimination.

Alors que le processus de qualification olympique est entamé en cyclisme sur piste, les résultats du week-end auront permis au Canada d’engranger des points précieux, qui lui permettront d’envoyer une équipe plus complète aux Mondiaux, disputés à Glasgow en août prochain.

«Une chose est certaine, la course la plus facile pour qualifier un maximum de coureurs est la poursuite par équipe et nous avons bien fait dans cette épreuve. Le sprint par équipe est important pour nous et nous avons amassé des points de ce côté aussi. Le week-end de Kelsey et Lauriane a aussi été immense.

«Mais au-delà des résultats, nous aimons la façon dont agit notre équipe et je pense que nous aurons le vent dans les voiles pour les Panaméricains (en juin) et les Mondiaux, a raconté Proulx. De connaître de bons Mondiaux peut vraiment faire grandir votre équipe. Ce sera notre prochain grand objectif.»