Les Canucks limogent l’entraîneur-chef Bruce Boudreau, nomment Rick Tocchet

VANCOUVER — Le directeur général Patrik Allvin est convaincu que ses Canucks de Vancouver avaient besoin d’un changement d’entraîneur — que les passionnés partisans le veuillent ou non.

Ce changement est survenu dimanche, quand les Canucks ont officiellement congédié l’entraîneur-chef Bruce Boudreau pour le remplacer par Rick Tocchet.

L’ancien entraîneur-chef du Lightning de Tampa Bay et des Coyotes de l’Arizona devient le 21e entraîneur-chef de l’histoire des Canucks.

«Ces décisions ne sont jamais faciles, a admis Allvin en conférence de presse. Mais en ce moment, j’ai senti qu’il fallait une nouvelle voix pour voir si nous pouvions amener ce groupe à adhérer à notre vision, à jouer d’une manière différente.»

Les discussions se tramaient depuis longtemps que les Canucks (18-25-3) envisageaient de changer d’entraîneur. Beaucoup ont critiqué la décision de l’équipe de garder Boudreau derrière le banc au milieu des rumeurs selon lesquelles la direction était déjà en pourparlers avec son remplaçant.

Jim Rutherford, le président des opérations hockey des Canucks, a dit qu’il avait été «trop direct et trop honnête» dans des entrevues et que Boudreau en avait été affecté.

«Malheureusement, les choses se sont passées de cette façon. Personne n’en est très fier, a indiqué Rutherford. Je connais Bruce depuis longtemps. C’est un ami et je me sens très mal par rapport à cette situation. Et si j’ai offensé quelqu’un pendant ce processus, je m’excuse personnellement, au nom des Canucks.»

En plus de Boudreau, l’entraîneur adjoint Trent Cull a aussi été démis de ses fonctions.

L’équipe a ajouté Adam Foote au poste d’instructeur adjoint et Sergei Gonchar dans un rôle d’instructeur responsable du développement de la défensive.

«Ces deux hommes ont connu de longues et fructueuses carrières comme défenseurs dans la LNH et ensemble, ils fourniront un large éventail d’expertise dans les deux aspects du travail de défenseur, a aussi affirmé Allvin, au sujet de Foote et de Gonchar. Tocchet, Foote et Gonchar apportent tous un palmarès de champions à l’organisation et nous avons hâte de leur souhaiter la bienvenue à Vancouver.»

Bien que les Canucks aient constamment trouvé des façons de marquer cette saison, l’équipe a également alloué en moyenne 3,96 buts par match. Le désavantage numérique des Canucks s’est avéré un handicap, alors qu’il présente un taux d’efficacité de 65,9 pour cent, le pire de la LNH.

Corriger l’aspect défensif de l’équipe sera une priorité, a déclaré Tocchet.

«Tu ne peux pas gagner dans ce sport si tu te retrouves dans les bas-fonds dans ces catégories, a noté Tocchet. Avec ça, il y a une structure. Il existe des règles strictes pour garder la rondelle hors de ton filet sans sacrifier l’attaque. Nous savons tous que ça doit absolument s’améliorer ici.»

Les changements n’arriveront pas tous en même temps, a ajouté le nouvel entraîneur-chef.

«Nous devons simplement y aller tous les jours et prendre une bouchée à la fois», a soutenu Tocchet, notant qu’il a du travail à faire pour évaluer la formation et déterminer s’il peut soutirer un peu plus des joueurs. 

Les changements derrière le banc des Canucks ont été annoncés au lendemain d’une défaite de 4-2 contre les Oilers d’Edmonton. Pour les Canucks, il s’agissait d’un troisième revers consécutif et d’un neuvième échec à leurs 10 dernières rencontres.

Les Canucks ont gaspillé des avances d’au moins deux buts lors de huit de leurs défaites cette saison. Avant les parties de dimanche, ils occupaient le sixième échelon dans la section Pacifique, à 14 points d’une place qui leur donnerait accès aux séries éliminatoires.

Boudreau a été embauché le 6 décembre 2021, en relève à Travis Green. Après son entrée en scène, les Canucks ont affiché un dossier de 32-15-10 jusqu’à la fin de la saison, mais ont raté les séries par cinq points.

Âgé de 68 ans, Boudreau affiche un dossier global de 617-342-128 en 15 saisons à titre d’entraîneur-chef.

Samedi, après la défaite de son équipe, Boudreau a pris un peu de temps pour se placer debout sur le banc des joueurs et applaudir les spectateurs, pendant que ceux-ci chantaient «Bruce, there it is!» sur l’air de «Whoomp ! (There it is) du duo américain Tag Team.

«Je voulais simplement savourer le fait de regarder vers les gradins, car qui sait si j’aurai un jour cette chance à nouveau, a-t-il déclaré. Et juste garder ça dans mon esprit et dans la mémoire, laisser ça brûler là pour toujours.»

Le défenseur des Canucks Luke Schenn a fait savoir que les joueurs avaient continué à compétitionner pour Boudreau malgré le bruit extérieur et les décevantes séries de mauvais résultats.

«Évidemment, nous avons le sentiment de l’avoir laissé tomber. Il mérite mieux. Je crois que c’est à nous (les joueurs) d’y voir, a-t-il répondu après la défaite de samedi. La plupart du temps, tu dois faire bouger les choses et parfois, les entraîneurs perdent leur vestiaire, mais je ne pense pas que c’était le cas ici.»

Boudreau a fait bonne impression auprès des joueurs et des partisans, a affirmé Allvin, mais la décision de procéder à un changement a été basée sur les résultats, le processus et la position au classement des Canucks.

Lorsqu’on lui a demandé s’il était préoccupé par la confiance à rebâtir avec les fidèles partisans de l’équipe, le directeur général a insisté sur le fait que ce que les partisans veulent vraiment voir, ce sont les succès des Canucks.

«Je crois qu’il manque une bannière au plafond aux partisans ici et à la ville de Vancouver. C’est ce qu’ils attendent, n’est-ce pas? Et gagner des matchs de hockey, a observé Allvin. Je pense que c’est ce que les partisans veulent voir. Je crois que les partisans veulent voir une équipe qui compétitionne chaque soir et qui joue de la bonne manière.»

Après les succès de la saison dernière, les attentes envers les Canucks étaient élevées à l’aube de la campagne 2022-23.

«Ne pas participer aux éliminatoires serait un désastre pour nous», avait reconnu Boudreau avant le début du camp d’entraînement.

«Mais pour participer aux éliminatoires, nous devons faire mieux et jouer avec plus de régularité pendant 82 parties, pas seulement 56 matchs ou quel que soit le nombre. (…) Si nous n’atteignons pas nos objectifs cette année, je qualifierais cela d’échec.»

Les Canucks ont perdu leurs sept premières parties de la saison et sont devenus la première formation dans l’histoire de la LNH à perdre ses quatre premières rencontres après avoir laissé filer des avances d’au moins deux buts lors de chacune d’elles.

Tard au mois d’octobre, Allvin avait dit aux journalistes que Boudreau avait encore son soutien, mais quelques semaines plus tard, Rutherford a critiqué publiquement les performances de l’équipe.

Les Canucks ont embauché Boudreau avant que Rutherford et Allvin acceptent leur rôle à Vancouver.

Boudreau a mentionné samedi qu’il croyait que son passage à la barre de l’équipe était terminé après que «certaines choses eurent été dites» en novembre.

«Et ce n’était pas le cas. Nous avons continué, et continué, a ajouté Boudreau. La dernière séquence de matchs a été très difficile. Les gars ont tout donné. Je suis si fier d’eux.»