Sécurité routière: une simulation choc pour les élèves de l’école Louis-Cyr

ACTUALITÉ – Des pompiers de Napierville, des paramédics d’Ambulances Demers, des agents de la Sûreté du Québec (SQ), et de jeunes comédiens, ont présenté une simulation d’accident automobile à quelque 200 élèves de 4e et 5e secondaire de l’école Louis-Cyr, à Napierville, le 8 mai.

Pendant près d’une heure, cette mise en scène des plus réalistes, qui se déroulait à l’aréna, a permis aux jeunes de prendre toute la mesure des conséquences de la conduite avec les facultés affaiblies.

La présentation débutait par une courte vidéo pour nous mettre en contexte. On voit une voiture qui roule à haute vitesse, avant de déraper et faire plusieurs tonneaux.

Au centre de l’aréna se trouvent deux voitures accidentées. Le scénario est le suivant: une voiture avec à son bord deux jeunes de 17 et 18 ans, fait une violente sortie de route. Une seconde voiture, dans laquelle se trouvaient trois jeunes, est aussi impliquée dans la collision.

Les occupants de la voiture fautive s’en sortent indemnes, mais on réalise vite qu’une personne a été éjectée du second véhicule et est retrouvée décédée par les policiers qui arrivent sur les lieux. Ses deux autres occupants sont gravement blessés et ils sont prisonniers de la carcasse.

L’agente de la SQ Nancy Clair passe les menottes au conducteur fautif.

Les véhicules d’urgence arrivent sur place. Dans l’obscurité, les gyrophares allumés et le bruit assourdissant des sirènes ajoutent au drame.

Les spectateurs sont témoins de l’arrestation du conducteur fautif par les agents de la SQ. Après quoi, nous assistons au sauvetage des blessés. Les pompiers déploient leur équipement et procèdent à la désincarcération des deux victimes, avec l’aide des paramédics.

À la fin de la simulation, l’agente Nancy Claire de la SQ a expliqué aux jeunes que le conducteur fautif est accusé de conduite avec les capacités affaiblies et de conduite dangereuse causant la mort. Ces crimes sont passibles d’une peine de prison à perpétuité, rappelle-t-elle.

«Dans notre secteur rural, chaque année, on perd un ou deux jeunes», déplore Mme Clair.

Les pompiers ont utilisé leurs pinces de désincarcération pour sortir les blessés de la voiture accidentée.

«Ça prend 15 secondes pour prendre le champ, mais ça nous prend 30 minutes pour vous sortir de là, insiste Patrick Gagnon, directeur du service des incendies de Napierville-Saint-Cyprien. On est là pour sauver des vies, mais on aime mieux ne pas vous avoir comme clients.»

«Je croise des gens dans la rue que je ne connais pas. Il y en a d’autres que je vais sortir dans des accidents. Puis, il y a des jeunes que je vais chercher en CHSLD pour les transporter en ambulance, parce qu’il n’y a pas de place ailleurs pour les jeunes qui ont de graves séquelles d’accidents de la route, rappelle René-Pierre Bergeron, superviseur chez Ambulances Demers. Arrangez-vous pour ne pas que j’aille vous chercher dans le cadre de mon travail! C’est la seule chose que je vous demande.»

Réaction

Les lumières éteintes dans l’aréna, l’atmosphère était lourde. Un silence de mort régnait dans les gradins, pendant la présentation.

«J’espère que cette activité vous aura permis de prendre de bonnes décisions et de devenir des conducteurs responsables», a dit Stéphane Brault, directeur de l’école Louis-Cyr, à la fin de la simulation.

Quand on a une auto en main, c’est comme avoir une arme chargée. Il faut avoir les capacités de s’en servir.

-Nancy Clair, agente de la SQ

«C’était vraiment intéressant de voir tout le protocole. Ça nous a permis de voir à quel point l’impact peut être grave, a commenté Sarah-Ève Saint-Amant-Lavoie, une élève de 5e secondaire, qui détient son permis de conduire. Je connais des jeunes dans mon année qui en font des courses. Ça pourrait être eux.»

«En 5e secondaire, les gars trouvent ça cool. Ils fument leur joint et ils roulent vite, dit Ariane Forino, une élève de 4e secondaire, qui possède son permis d’apprenti conducteur. Mais ce n’est pas juste les jeunes…»

Cette mise en scène d’envergure, qui représente un coût d’environ 10 000 $, a été réalisée à coût presque nul, grâce à la contribution de nombreux commanditaires. Une équipe technique a filmé l’événement, dont l’enregistrement pourra être prêté à d’autres écoles.

Une quinzaine de membres des services d’urgence et de jeunes comédiens ont participé à cette simulation.

Un concours pour sensibiliser les jeunes

L’agente Nancy Clair, de la SQ, avait joint un concours à cette activité. Les élèves devaient inventer un slogan pour sensibiliser les jeunes à ne pas conduire avec les capacités affaiblies.

Molly Chicoine et Gabrielle Jade Lévesque ont terminé en 2e place avec le slogan: «Se poser la question, c’est se dire non».

Les gagnantes sont Émilie Doiron et Élodie Ricard, de Sherrington. Elles sont remporté le concours avec le slogan: «Un verre de plus, une vie de moins». Ce slogan sera diffusé sur les réseaux sociaux de la SQ.

Leur prix est un raccompagnement à leur bal des finissants, le 21 juin, à bord d’une voiture de la SQ, conduite par l’inspecteur-chef Patrick Bélanger.