Saint-Jacques-le-Mineur: Dominique Firetto parmi l’élite mondiale des éleveurs de huskies

PORTRAIT – Dominique Firetto se passionne pour les chiens depuis qu’il est enfant. À un très jeune âge, il rêvait déjà de quitter la banlieue lyonnaise où il habitait avec ses parents, pour venir élever des huskies sibériens au Québec. Non seulement a-t-il réalisé son rêve en s’établissant à Saint-Jacques-le-Mineur, mais grâce à son travail et à sa passion, il est devenu l’un des meilleurs éleveurs de cette race dans le monde.

«Quand j’étais jeune, j’étais très malade, raconte M. Firetto. Je faisais de l’asthme et j’étais souvent à l’hôpital. Je ne pouvais pas avoir d’animaux. À cette époque, je lisais des romans de Jack London, comme Croc-Blanc. Mon médecin m’avait aussi dit que ma condition nécessitait de prendre de l’air sec et froid. Tout ça m’a ouvert les horizons et j’ai développé un fantasme sur les huskies et les grandes étendues blanches du Canada.»

Né au sein d’une famille issue de l’immigration qui résidait dans un quartier modeste et étant l’aîné de quatre enfants, ce rêve semblait pour le moins inatteignable.

«À 14 ans, ma mère m’a acheté un scooter, dit-il. Je lui ai alors demandé si je pouvais l’échanger contre un husky.»

Ce premier chien allait être le point de départ de tout le reste de sa vie. À 16 ans, il a eu sa première portée de chiots.

Aujourd’hui âgé de 40 ans, M. Firetto compte déjà plus de 20 ans d’expérience dans l’élevage des huskies sibériens.

M. Firetto, lors de sa première participation à la prestigieuse exposition de Westminster, à New York, en 2016. Son chien, nommé Trinacria’s Black Out, avait remporté le titre de «Best of Winners», devant tous les plus grands champions américains et étrangers.

L’arrivée au Québec

C’est en 2008 que M. Firetto décide de se lancer à la poursuite de son rêve en venant s’installer au Québec. Il était alors accompagné de dix chiens.

«J’étais venu deux années de suite au Québec, l’hiver, pour visiter un ami. Ç’a été une révélation, dit-il. J’avais une relation qui venait de se terminer. J’ai tout perdu et j’ai dû recommencer ma vie à zéro. C’était un coup de poker. J’avais dix chiens et 12 000 $.»

Pendant cinq ans, il a travaillé sept jours par semaine, du matin au soir, comme responsable dans un magasin du Carrefour Laval le jour, puis comme serveur dans un restaurant, jusqu’au petit matin.

«Je cuisinais même des arancinis que je vendais congelés, se souvient M. Firetto. J’ai tout fait pour gratter le moindre sou, mais aujourd’hui, je suis dans mon roman de Jack London. Au cours des dix dernières années, j’ai dû oublier qui j’étais, mais je suis content d’avoir fait ces sacrifices, parce que la croissance de mon élevage, c’est presque de l’irréalisable.»

Dominique Firetto fait partie de l’élite mondiale des éleveurs de huskies sibériens.

Son élevage

Aujourd’hui, M. Firetto récolte le fruit de tous ses efforts. En plus de son élevage de huskies sibériens, il est propriétaire d’un magasin à Brossard, Adorable Doggytown. Il y offre un service de toilettage, de garderie de jour et de pension, pour les chats et les chiens.

Son élevage,  qu’il a nommé Trinacria, compte une trentaine de chiens reproducteurs. «Je suis contre la surproduction et contre toute forme de violence et d’abus, insiste-t-il. Mes chiennes n’ont pas de chiots deux fois par année et j’arrête la reproduction vers l’âge de cinq ou six ans. Après, je les place dans des familles qui ont déjà des chiens de chez moi.»

Mes chiens, c’est ma vie. Je suis allé dans 40 pays avec eux. Ma vie ne peut pas être détachée d’eux.

-Dominique Firetto

L’objectif poursuivi par l’éleveur est d’obtenir des chiots qui ont des caractéristiques qui se rapprochent le plus possible des standards définis, qui sont propres à la race pure.

«Ces chiens, c’est aussi une forme de zoothérapie. J’ai un déficit d’attention et je suis hyperactif, confie M. Firetto. À l’adolescence, les animaux ont été d’une grande aide pour moi. À travers les chiots que je vends, je redonne ça à la population. J’ai cinq chiens qui sont dans une famille avec des autistes. Ça change la vie des gens.»

M. Firetto et quelques-uns des chiens de son élevage Trinacria, à Saint-Jacques-le-Mineur.

Des chiens champions du monde

Plusieurs chiens de l’élevage Trinacria de M. Firetto se démarquent dans les compétitions internationales les plus prestigieuses.

En 2010, son chien nommé Trinacrias’s New York New York a été le tout premier chien de l’histoire, né au Québec, à remporter le titre de «Best of Breed» (meilleure de la race), lors du Championnat européen qui se tenait en Slovénie.

Un de ses chiens a remporté 16 prix dans 16 pays différents.

«J’ai élevé environ 80 champions, dit M. Firetto. Au fil des ans, j’ai remporté au minimum 350 titres.»

Les chiens de son élevage sont en demande partout dans le monde. Aujourd’hui, on en retrouve aux États-Unis, dans toute l’Europe, mais aussi en Russie et même en Tunisie.

«J’ai deux chiots qui devaient partir pour les Philippines en février, mais j’ai décidé d’attendre à l’année prochaine, raconte M. Firetto. En avril, j’ai un chiot qui est parti pour le Mexique et un autre vient d’être vendu en France.»

Club canin canadien

Dominique Firetto pose sa candidature au poste de directeur régional pour représenter le Québec au sein du Club canin canadien. Une élection se tiendra le 1er décembre.

«Je fais ça pour aider l’ensemble des éleveurs québécois, dit-il. Je veux démocratiser cette institution qui encadre le milieu de l’élevage et qui est garante de l’origine des chiens qui se retrouvent dans toutes les familles.»

M. Firetto et son chien Trinacria’s Chamonix Breeze, qui a remporté le titre de «Best of Breed» (meilleur de la race), lors d’un championnat du monde qui se tenait à Amsterdam, en Hollande, en 2018.