Le maire de Sainte-Clotilde, André Chenail, démissionne

MUNICIPAL – Le maire de Sainte-Clotilde, André Chenail, a démissionné de son poste le 2 novembre.  

Il était absent lors de la séance du conseil municipal qui s’est tenue le 2 novembre. Un des points à l’ordre du jour portait sur l’adoption d’une résolution pour officialiser sa démission.

«Sa démission a été déposée, mais les conseillers n’ont pas voté sur ce point à l’ordre du jour. Il y a eu beaucoup de discussions lors de cette séance et ils ont sauté ce point», indique Mylène Vincent, responsable des communications à la municipalité de Sainte-Clotilde.

Entretemps, c’est le conseiller Guy-Julien Mayné qui occupe le poste de maire suppléant.

Le 3 novembre, c’était au tour de la directrice générale de Sainte-Clotilde, Amélie Latendresse, de remettre sa démission. «Elle a démissionné pour des raisons personnelles, précise Mme Vincent. Elle a trouvé autre chose. Elle n’a pas été remerciée.»

Auparavant, quatre conseillers avaient démissionné en bloc, le 16 juillet. Une élection partielle a eu lieu le 4 octobre pour élire de nouveaux conseillers. Entretemps, la municipalité a été administrée par la Commission municipale du Québec pendant quelques semaines, parce que le conseil municipal n’avait pas quorum.

Une seule rencontre

Le maire suppléant, Guy-Julien Mayné, s’explique mal cette décision du maire.

«On a eu une première rencontre le 28 octobre avec M. Chenail. Ça s’est relativement bien passé. Rien ne laissait paraître qu’il allait partir, dit-il. Le 2 novembre, la directrice générale nous a dit que M. Chenail ne serait pas là et qu’on avait reçu une lettre de démission. Nous n’avons jamais eu de nouvelles.»

Rémunération des pompiers

Dans une entrevue qu’il a accordée au Coup d’œil, M. Chenail indique qu’il ne veut pas «participer avec le nouveau conseil à des ententes en catimini et donner des montants exagérés à des cadres pompiers.»

M. Chenail affirme que la municipalité doit payer dix heures par semaine au directeur des incendies et cinq heures au directeur adjoint.

«Ça fait 15 heures par semaine et ça donne environ 25 000 $ par année, pas 110 000 $, comme le conseil veut faire, dit M. Chenail. Le ministère des Affaires municipales a recommandé d’aller en négociations avec un arbitre dans ça. Avec les connaissances que j’ai, je ne peux pas me permettre de travailler avec des gens qui ne respectent pas le code municipal et qui sont là juste par vengeance personnelle.»

«Comme maire, je suis spectateur. Je ne suis pas le boss, clame M. Chenail. Je suis là pour m’assurer qu’on respecte la loi. J’ai fait mon travail et je suis fier de tout ce qui a avancé.»

Questionné au sujet de la rémunération des pompiers, le maire suppléant nie les affirmations de M. Chenail.

«M. Chenail refusait de payer les pompiers même si c’était une entente qu’il avait lui-même signée à l’époque, dit M. Mayné. Il voulait qu’on prenne un médiateur, mais ça coûte entre 200 $ et 350 $ l’heure. Au lieu de dépenser cet argent, on va regarder combien on doit aux pompiers, on leur paye ce qu’on leur doit et ça s’éteint là. Même si c’est cher, c’est du salaire qu’on leur doit.»

Élection partielle

La loi prévoit qu’une municipalité doit tenir une élection partielle si la prochaine élection générale se tient à plus de 12 mois de la date de démission d’un élu.

Les dernières élections partielles coûté 12 000 $. Ça pourrait coûter le double pour élire un nouveau maire.

-Guy-Julien Mayné, maire suppléant

M. Chenail a démissionné le 2 novembre et la prochaine élection générale se tiendra le 7 novembre 2021, soit 12 mois et 5 jours plus tard. Cela force la municipalité à organiser une élection partielle.

Les conseillers veulent demander à la ministre des Affaires municipales de nommer quelqu’un, plutôt que d’avoir à organiser des élections, comme la loi le prévoit.

«Nous avons trois nouveaux conseillers sans expérience, nous devons faire les états financiers et le budget d’ici au 31 décembre et on n’a plus de directrice générale, rappelle M. Mayné. Je vais sensibiliser la ministre à la situation. On va respecter sa décision, mais je pense qu’elle va être consciente que ça va créer d’énormes problèmes.»

Procès

De son côté, M. Chenail n’exclut pas la possibilité de se présenter à nouveau lors de la prochaine élection générale. «Ça va dépendre de ce qui va arriver dans les prochaines semaines, dit-il. Il va y avoir du mouvement. Après, on verra.»

M. Chenail est présentement cité en déontologie municipale. On lui reproche sept manquements, de l’ordre du conflit d’intérêts, dans des dossiers de raccordement d’égout sur des terres situées à proximité de terrains qu’il possède. Ces manquements se seraient produits entre janvier 2018 et janvier 2020. L’audience a eu lieu le 11 novembre.

Il a aussi plaidé non coupable à une accusation d’agression sexuelle, en novembre 2019. Le procès n’a pas encore eu lieu.