Animaux blessés: une responsabilité partagée entre le ministère de la Faune et les municipalités

FAUNE – Chantal Lacelle, une résidente de Saint-Rémi, a récemment communiqué avec Coup d’œil pour déplorer le manque de ressources pour venir en aide aux animaux blessés que l’on croise aux abords des routes. Dans son cas, elle a dû faire appel à un policier de la Sûreté du Québec après avoir trouvé un raton laveur blessé. Il n’a eu d’autre choix que de l’abattre avec son arme de service, afin d’abréger ses souffrances.

«J’ai trouvé deux ratons laveurs, dont un était mort et l’autre blessé, raconte Mme Lacelle. Le bébé blessé s’est en allé tranquillement dans le champ. Nous lui avons apporté de l’eau et de la nourriture.»

Les animaux sauvages, comme les cerfs de Virginie, les ratons laveurs, les renards ou les moufettes, sont sous la responsabilité du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). Lorsqu’un citoyen trouve un animal blessé, il doit communiquer avec SOS Braconnage au 1 800 463-2191.

«J’ai appelé le ministère de la Faune et j’ai laissé un message, mais ils ne m’ont jamais rappelé, déplore Mme Lacelle. Ça arrive vraiment très fréquemment et ce n’est pas très agréable pour le monde qui vit là ni pour les animaux.»

Faune

Les agents de protection de la faune sont formés pour évaluer l’état de santé des animaux et déterminer s’il y a lieu de leur prodiguer des soins.

«L’euthanasie est la dernière option, le dernier recours envisagé par les agents de protection de la faune, explique le porte-parole du MFFP, Sylvain Carrier. De manière générale, on tentera toujours de sauver l’animal lorsque c’est possible. C’est uniquement lorsqu’un animal blessé est jugé inapte à survivre que l’on choisit de l’euthanasier.»

Linda Robertson a fondé la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de la Montérégie, il y a près de 30 ans. Elle est très critique face au travail effectué par le ministère de la Faune.

«Les animaux sauvages ne sont pas sous la responsabilité de la SPCA, explique Mme Robertson. Au Québec, c’est le ministère de la Faune qui s’en occupe, mais qu’est-ce qu’il fait vraiment ? Il y a quelques années, on a trouvé un bébé ours à l’arrière d’une maison, à Saint-Jean-sur-Richelieu. La police est arrivée. La Faune a été appelée, mais ils ne sont pas venus, donc les policiers ont dû tirer l’ours.»

Le directeur général de la SPCA Roussillon (anciennement appelée Refuge A.M.R.), Pierre Bourbonnais, est du même avis. «Au ministère de la Faune, les inspecteurs sont disponibles dans un délai de 24 heures… sauf la fin de semaine. Au Ministère, on va souvent dire de laisser la nature faire, même si être frappé par une auto, ça n’a rien à voir avec la nature.»

«Il y a une zone grise et on est souvent obligés d’abattre les animaux. Je trouve ça de valeur. Il devrait avoir quelque chose de mieux que ça.»

Chantal Lacelle, résidente de Saint-Rémi

Refuge

Il existe bien des refuges pour animaux domestiques, comme la SPCA Roussillon. Pour pouvoir bénéficier de leur expertise, les municipalités doivent d’abord conclure une entente de service, moyennant un frais mensuel de base, auquel s’ajoute un coût pour chacune des interventions.

L’avantage de ce type de service est qu’il est offert 24 heures par jour, 7 jours par semaine.

Les municipalités de la région qui sont desservies par la SPCA Roussillon sont Saint-Jacques-le-Mineur, Saint-Édouard, Napierville, Saint-Cyprien et Hemmingford.

La Ville de Saint-Rémi n’a pas de contrat de service avec un refuge pour animaux.

«Les travaux publics se déplacent seulement pour ramasser les chiens errants ou dangereux, précise Cynthia Ménard, directrice des communications à Saint-Rémi. Ils sont gardés trois jours au garage municipal après quoi, ils sont envoyés dans un centre canin.»

Il est possible de joindre la SPCA Roussillon au 450 638-9698 ou de visiteur son site Internet à l’adresse www.refugeamr.com.