Décès au Camping plage Grégoire: l’organisation du travail était déficiente

ACTUALITÉ – Le 6 septembre 2017, vers 15 h 20, un travailleur bénévole est décédé lors de travaux de creusage de fondations au Camping plage Grégoire, à Lacolle. L’enquête conclut que l’organisation du travail d’excavation était déficiente.

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail en arrive à cette conclusion puisqu’aucune mesure n’avait été mise en place pour empêcher l’accès à la zone de travail de la pelle mécanique.

«Alors que l’opérateur de la pelle mécanique surveille les fils électriques, tout en manœuvrant le godet de la pelle lors de son mouvement de retour, le godet vient frapper le travailleur bénévole et le projeter au fond de la tranchée», décrivent les enquêteurs dans leur rapport publié le 21 février.

Accident

Le camping est situé sur la route 221. Le chantier de construction se trouvait à proximité de l’entrée principale. Des travailleurs effectuaient des travaux d’excavation des fondations d’une nouvelle salle multifonctionnelle.

Le matin des événements, la victime offre ses services pour aider à la réalisation des travaux. En après-midi, l’opérateur de la pelle s’affaire à enlever du matériel à proximité d’un bâtiment électrique et doit veiller à ne pas toucher à un fil électrique.

La zone de travail est marquée au sol à l’aide de peinture en aérosol. La victime se trouve alors en bordure de l’excavation, en dehors de la zone de travail. Pour une raison inconnue, l’homme change de position et se retrouve dans la zone de travail de la pelle. Au même moment, l’opérateur effectue une manœuvre et le godet de la pelle vient happer la victime et la projeter au fond de l’excavation. L’homme est transporté à l’hôpital et son décès est constaté.

Enquête

Selon le témoignage de l’opérateur de la pelle, il possédait de l’expérience dans l’opération d’une telle machinerie, mais il n’avait pas reçu de formation spécifique à titre d’opérateur d’engins de chantier. Il n’avait pas suivi non plus de cours de santé et de sécurité lui permettant d’être présent sur des chantiers de construction. La pelle avait été prêtée par une entreprise voisine du camping.

«Le fait que l’opérateur de la pelle surveille le fil électrique situé au-dessus du mât lors de ses manœuvres de chargement et de déchargement de matériel l’empêche de voir le mouvement du godet, exposant ainsi le travailleur bénévole à un risque de happement», retiennent les enquêteurs de la Commission.

Ils en concluent que l’organisation des travaux sur ce chantier était déficiente puisqu’aucune mesure n’avait été mise en place afin d’empêcher l’accès à la zone de travail de la pelle mécanique.

Rectifications

À la suite de l’intervention de la Commission, le 6 septembre 2017, il a été interdit de procéder aux travaux de creusement en raison de l’instabilité des parois de la tranchée. L’interdiction a aussi été faite à du personnel non qualifié d’utiliser une pelle mécanique.

Les travaux ont pu reprendre après l’installation d’un mur de protection à l’aide d’une clôture de chantier. Un opérateur qualifié a été mis aux commandes de la pelle mécanique pour la poursuite des travaux de creusement.