En zone inondable: les propriétaires doivent conserver leurs terrains vacants

ENVIRONNEMENT – Avec la réception de leur compte de taxes municipales, les propriétaires de terrains vacants en zone inondable doivent résister à la tentation de s’en départir, indique Guy Langlois, président de l’Association des citoyens de la plaine inondable (ACPI).

Depuis plusieurs années, M. Langlois est au front dans la bataille pour faire corriger les niveaux qui ont servi à l’établissement de la cartographie des zones inondables et à l’établissement de la ligne hydrique. L’ACPI a convaincu la municipalité régionale de comté (MRC) du Haut-Richelieu de s’impliquer dans le dossier. Cette dernière a commandé une étude d’un ingénieur hydrologue pour vérifier les niveaux utilisés par Québec.

L’étude de l’ingénieur Pierre Dupuis vient démontrer que les cotes d’inondation utilisées sont trop élevées. Qui plus est, il estime que le niveau du Richelieu et du lac Champlain est artificiellement trop élevé, notamment en raison de l’élargissement du canal de Chambly, au début des années 1970.

En conséquence, des terrains inclus dans la cartographie de la zone inondable ne devraient pas l’être. La MRC a transmis l’étude au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques pour contester la cartographie. Le ministère étudie le dossier.

Interventions

Actuellement, les interventions sur ces terrains sont à toutes fins utiles impossibles. Face à l’impossibilité d’y construire, des propriétaires les vendent à vil prix, affirme M. Langlois. Certains les remettent tout simplement à la municipalité pour défaut de paiement de taxes. Lors d’assemblées de la MRC, des citoyens sont venus témoigner de cette situation.

Bien des propriétaires ignorent les démarches actuellement en cours, observe M. Langlois. Il déplore que les municipalités n’en informent pas les citoyens concernés. Il convient que l’issue des démarches est incertaine, mais il invite quand même les citoyens à patienter et à garder leur propriété.

Il réclame de la MRC qu’elle imite la Ville de Laval dans la correction de la cartographie. À Laval, le même ingénieur, Pierre Dupuis, a démontré que les cartes des zones inondables ont été tracées sur de fausses prémisses. Laval a corrigé les cartes en se basant sur son opinion et les a transmises au ministère des Affaires municipales. Québec ne les a pas contestées.