Étalement urbain: les préfets des MRC rurales se défendent d’empiéter sur le territoire agricole

ACTUALITÉ – Dans une lettre ouverte signée par 13 préfets de MRC situées à la frontière des municipalités qui forment la Communauté métropolitaine de Montréal, ces derniers réaffirment leur volonté à protéger le territoire agricole et rejettent les accusations voulant qu’ils soient responsables de l’étalement urbain.

Parmi les signataires de cette lettre, on compte le préfet de la MRC du Haut-Richelieu et maire de Noyan, Réal Ryan, ainsi que le préfet de la MRC du Jardins-de-Napierville et maire du canton de Hemmingford, Paul Viau.

«On accuse les communautés périmétropolitaines de faire fi des enjeux de développement durable dans leur exercice de planification, encourageant ainsi un étalement urbain sans considération pour le territoire agricole, rappellent les auteurs de cette lettre. On ajoute que le dézonage continue, et ce, pour la construction de résidences. Or, les données de la Commission de la protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) offrent un éclairage fort différent.»

Haut-Richelieu

Citant les données officielles de la CPTAQ, les préfets signataires de cette missive rappelle que depuis 1987, seuls 35 hectares de la MRC du Haut-Richelieu ont été exclus de la zone agricole, qui couvre 84 964 hectares.

Ils citent aussi l’exemple de la MRC des Jardins-de-Napierville, dont la zone agricole couvre 80 235 hectares, dont on a dézoné que 99,4 hectares depuis 1978. «Il y a deux ans, 3,65 des 8 hectares dézonés visaient l’expansion d’une entreprise de production d’engrais agricole», soulignent les élus.

«En fait, nous souhaitons tous préserver et développer notre territoire agricole. À preuve, la plupart des MRC au Québec ont adopté un PDZA [Plan de développement de la zone agricole]», précisent les signataires.

Aménagement

Pour ces élus qui représentent des secteurs qui se trouvent à l’extérieur des grands centres, l’enjeu de l’étalement urbain ne relève pas tant du dézonage, mais plutôt de «la cohérence du développement local et du bien-être collectif de chacune des régions».

Ils réclament donc que l’aménagement du territoire s’appuie «sur des échanges constructifs entre les intervenants et des diagnostics complets qui présentent l’ensemble des aspects du développement».

«On ne pourra s’attaquer efficacement aux défis posés, notamment par les changements climatiques, en imposant une vision unique de l’aménagement qui ferait porter le poids des décisions passées prises par de multiples acteurs sur les seules épaules des MRC périmétropolitaines», rappellent-ils.

«Il est impératif de travailler en concertation et non en opposition. Il faut une réflexion approfondie sur le développement pour assurer la pérennité et la vitalité de l’ensemble des communautés. Il en va de l’intérêt de la grande région de Montréal», concluent les préfets.