Fabriquées à Saint-Cyprien: un grand avenir pour les mini-maisons

ACTUALITÉ – Située dans le quartier industriel de Saint-Cyprien-de-Napierville, la jeune entreprise ilo Mini-maison offre un produit unique: des maisons de petites taille (environ 30 m²), haut de gamme et écologiques, qui s’installent sur une fondation en un tournemain. Selon la propriétaire de l’entreprise, Josée Bilodeau, les mini-maisons sont promises à un grand avenir.

Nous avons rencontré Mme Bilodeau dans sa mini-maison modèle, que l’on peut visiter sur la rue Rogel-Lamoureux, à Saint-Cyprien. Elle est située sur le terrain de l’entreprise Stross, qui en fabrique la structure.

L’atelier d’ilo Mini-maison est situé un peu plus loin sur la même rue, où Mme Bilodeau est installée depuis juillet 2017. C’est là que son équipe se charge de la finition intérieure et extérieure des maisons.

Cette dernière possède une vaste expérience dans le domaine de la construction, notamment à titre de chargée de projet. Voilà trois ans qu’elle travaille sur cette entreprise en démarrage.

À l’été 2017, elle a déplacé sa mini-maison modèle dans quatre événements à Montréal, Québec, dans Lanaudière et en Estrie, pour faire connaître son entreprise. «Des milliers de personnes sont entrées pour visiter, dit Mme Bilodeau. On a une liste d’environ 300 noms de gens qui attendent qu’on les rappelle pour leur dire quand un projet va se développer.»

Elle reçoit aussi beaucoup de demandes venant des États-Unis, des États comme la Californie, le Texas, le Vermont, la Floride, le Michigan, New York et Washington.

Elle vient de conclure un premier contrat avec le Spa Natur’Eau, situé à Mandeville, pour la livraison de quatre mini-maisons à l’été 2018. Cela permettra d’offrir de l’hébergement aux clients du spa.

Concept

Le concept de mini-maisons est né aux États-Unis, au lendemain de la crise financière qui a secoué le pays, il y a une dizaine d’années. «Les gens perdaient leur maison, rappelle Mme Bilodeau. Ils se sont mis à dormir dans leur auto ou à convertir leur roulotte en maison.»

L’étude de marché réalisée par Mme Bilodeau a démontré que ses petites résidences s’adressaient à une clientèle de premiers acheteurs ou encore à des retraités. Elle a vite réalisé que son produit plait à un public beaucoup plus vaste. «La tournée que nous avons faite cet été nous a permis de nous rendre compte que notre produit s’adressent aux 20 à 80 ans», dit-elle.

Avantages

Ce type de résidence présente plusieurs avantages, dont le prix. Si l’on accepte de vivre dans un espace réduit, le coût à l’achat est de beaucoup inférieur au coût d’un bungalow. À titre d’exemple, le modèle Billy, d’une superficie de 38 m² (408 pi²), se vend 70 000 $.

Ces maisons demandent peu d’entretien et ont une faible empreinte écologique. Il est même possible de choisir l’option d’une mini-maison complètement autonome, dotée de panneaux solaires pour fournir de l’électricité, de toilette à compostage, d’un système de traitement des eaux usées domestiques ou de récupération d’eau de pluie.

«Elles peuvent aussi être utilisées comme bureau des ventes, une loge, une boutique éphémère ou même comme petit resto», précise Maryse Gauthier, responsable du contrôle de la qualité chez ilo Mini-maison.

Ce mode d’habitation permet aussi de réduire l’étalement urbain puisqu’il ne nécessite pas de grands terrains.

«Nous sommes chanceux par ce que le produit plait et toute le monde veut embarquer avec nous. C’est un nouveau style de vie et il y a un engouement.»

Josée Bilodeau, présidente d’ilo Mini-maison

Obstacles

Bien que de nombreux promoteurs et citoyens se montrent intéressés par ce concept, Mme Bilodeau rencontre un problème de taille lorsque vient le temps de trouver des terrains. La réglementation des municipalités n’est pas adaptée à ce genre de construction.

Pour l’instant, les endroits où l’on peut installer ce type de résidence se comptent sur les doigts d’une main. C’est le cas à Sherbrooke, à Lantier et à Saint-Nazaire. Mme Bilodeau démarre aussi un projet à Saint-Michel-des-Saints. Une quinzaine de terrains pourront accueillir ses mini-maisons.

C’est la raison pour laquelle elle a mis sur pied le Mouvement québécois des mini-maisons (MQMM), dont l’assemblée de fondation s’est tenue le 27 janvier. Quelque 200 personnes étaient présentes. L’objectif de ce regroupement est de faire adopter une réglementation provinciale pour permettre l’installation de mini-maisons, plutôt que de devoir faire pression sur chacune des municipalités.

Deux promoteurs de la région, qui veulent démarrer un projet domiciliaire, l’on déjà approchée. «En 2018, ça va bouger, pense Mme Bilodeau. Les villes en entendent parler. Ce sont les promoteurs et les citoyens qui vont voir les municipalités pour mettre de la pression.»

Les mini-maisons en question

• ilo Mini-maison offre différents modèles, dont la superficie se situe entre 300 pi² et 650 pi².
• La maison que l’on peut visiter à Saint-Cyprien est le modèle Billy. Elle fait 12 pieds de largeur par 34 pieds de longueur, avec un plafond de 9 pieds.
• Ce modèle comprend un salon, qui se transforme en salle à manger, une cuisine tout équipée, une salle de bain avec douche et une chambre fermée de 12 pieds par 9 pieds, dans laquelle on trouve un grand lit (queen).
• La mini-maison est vendue tout équipée. Cela comprend un réfrigérateur, un four à micro-ondes qui agit aussi comme four à convection et hotte, une cuisinière à deux ronds au gaz, un chauffe-eau sans réservoir et un foyer au gaz (option). Une table rétractable située dans le salon peut servir de table à café et de table de salle à manger.
• Le salon est muni de deux portes-patio et une troisième est située dans la chambre. On trouve une grande garde-robe dans l’entrée et une autre dans la chambre.
• ilo Mini-maison offre d’autres modèles, comme le Côté jardin, dont la chambre se transforme en salle à manger grâce à son lit escamotable. Quant au modèle 2 c’est mieux, il offre deux chambres fermées.