Maison Saint-Valentin: une boutique d’antiquités digne d’un musée

PORTRAIT – La façade verte de la Maison Saint-Valentin, située au cœur du village du même nom, ne laisse pas présager ce que l’on découvre à l’intérieur. L’ambiance est feutrée, la musique est douce, les éclairages sont chauds. Les murs et le plafond s’effacent pour laisser la place aux meubles et aux objets anciens, magnifiquement restaurés. On visite cette boutique comme un musée. Entrer chez cet antiquaire, c’est faire un voyage. Un voyage dans le temps.

Ce magasin ne ressemble en rien aux traditionnelles boutiques d’antiquités, où des meubles et des objets poussiéreux sont entassés, pêle-mêle.

Le propriétaire, Gilbert Provençal, a fait l’acquisition de cette entreprise en 2015. Il n’a que 39 ans, mais il cumule plus de 20 ans d’expérience dans la restauration et la vente de meubles et d’autres objets antiques. À titre d’exemple, il a restauré une trentaine d’horloges grand-père, dont certaines dataient des années 1700.

M. Provençal se spécialise aussi dans l’encadrement sur mesure. Il tient plus de 350 modèles de cadres en stock, antiques et modernes.

L’entreprise compte cinq employés. Ils réalisent une vingtaine de projets de restauration par semaine.

«Le service à la clientèle, c’est la base ici, explique M. Provençal. C’est primordial d’être honnête envers les clients. On veut que tout le monde soit satisfait.»

Antiquités

Par antiquité, on entend tout ce qui est âgé de 100 ans et plus, précise M. Provençal. Celles qu’il vend, il les déniche un peu partout au Québec, auprès de particuliers, dans des encans ou par le biais de notaires, lors de la vente de successions.

Dans sa boutique, on trouve du mobilier canadien-français, ontarien, américain et européen, datant du début des années 1800, jusqu’à 1950.

Outre des meubles antiques, on peut y acheter de la vaisselle, des bibelots, du bois de grange, et même des peintures d’artistes reconnus. M. Provençal a récemment vendu une toile de la peintre québécoise Corno.

Ce dernier prend grand soin des objets qu’il vend dans sa boutique et il les dispose de manière à recréer des pièces de la maison, comme le salon, la salle à manger ou la chambre à coucher, ce qui rend la visite des lieux d’autant plus agréable.

À l’arrière du magasin se trouve la section brocante, où l’on peut dénicher de beaux meubles antiques qui n’ont pas été restaurés, à moindre coût.

Le fait d’être situé en région permet à M. Provençal d’offrir de bons prix pour ses antiquités.

«À Montréal, une bâtisse comme ça coûterait 20 000 $ par mois de loyer, dit-il. Mes antiquités sont accessibles. En cinq ans, les gens vont changer deux fois leurs meubles IKEA. C’est déjà plus cher qu’un meuble que je vais leur vendre, qu’ils vont conserver et qu’ils pourront même revendre à bon prix.»

«Nous avons de très beaux morceaux au Québec, mais nous ne le savons pas. Un meuble qui a pris 150 ans avant d’arriver dans vos mains, respectez-le. Il faut conscientiser les gens.»

Gilbert Provençal, maître antiquaire

Clients

La grande superficie de la boutique (10 000 pieds carrés), ainsi que la quantité et la qualité des objets qu’on y retrouve attirent des clients de partout au Québec.

«Il y en a qui viennent de Mont-Laurier, de Sorel et de Trois-Rivières, explique M. Provençal. J’ai aussi plusieurs designers ou des décoratrices de Montréal, de Boucherville ou de Saint-Bruno qui veulent des idées et qui viennent fouiner.»

Il sert également des clients en provenance des États-Unis. «J’en ai beaucoup qui viennent du Vermont, explique M. Provençal. Mes prix sont loin d’être ceux des États-Unis, en plus du taux de change qui est à leur avantage.»

Il travaille de pair avec une douzaine de compagnies d’assurance. Il restaure des meubles endommagés lors de sinistres.

Parmi sa clientèle, il compte aussi des maisons de production de cinéma ou de télévision. «Des entreprises viennent louer des éléments de décor, explique M. Provençal. Je restaure aussi des meubles qui sont endommagés lors de tournages dans des résidences privées.»

Patrimoine

Si Gilbert Provençal travaille 80 heures par semaine pour restaurer et vendre des objets anciens, c’est parce qu’il considère qu’il est important de préserver le patrimoine.

«C’est ma mission, parce qu’on est en train de tout perdre, dit-il. C’est avant tout la passion qui m’a amené ici.»

M. Provençal remarque que les nombreuses émissions de télévision portant sur l’univers des antiquités ont pour effet de sensibiliser peu à peu la population.

Son intérêt pour les antiquités tient aussi au fait qu’il s’agit d’un choix qui est respectueux de l’environnement. «C’est écologique, parce que ça permet de donner une seconde vie aux choses, au lieu d’enfouir des meubles récents, qui sont souvent de mauvaise qualité, et qui sont faits de matériaux composites ultra polluants», affirme M. Provençal.

La Maison Saint-Valentin

La boutique est située au 901, chemin de la 4e Ligne, à Saint-Valentin.

Elle est ouverte le samedi et le dimanche, de 10 h à 17 h, ainsi que la semaine, sur rendez-vous.

Il est aussi possible de réserver et d’acheter des antiquités par le biais de leur boutique en ligne. Il suffit de visiter le site Internet www.maisonstvalentin.ca.