Nouveaux commerces à Saint-Rémi: un projet de 8 M$ retardé par la lenteur du ministère des Transports

ACTUALITÉ – Accusant près d’un an de retard, la construction du projet commercial comprenant un McDonald’s, une station d’essence et un dépanneur, à l’angle de la route 221 et de la rue Notre-Dame à Saint-Rémi, ne pourra pas commencer avant le printemps 2019. Les propriétaires du terrain et promoteurs du projet, les frères Francis et Louis-Jasmin Picard, dénoncent les lenteurs au ministère des Transports du Québec (MTQ), qui n’a toujours pas accordé le permis de construction, ce qui retarde le début des travaux.  

Le MTQ demande aux promoteurs d’apporter des modifications à leur projet, mais chaque fois, plusieurs mois s’écoulent avant que le Ministère ne réponde à leurs nouvelles propositions.

Les frères Picard ont même été contraints d’avoir recours à un avocat pour forcer le MTQ à rendre des décisions dans leur dossier et à accélérer son traitement.

Ils attendent toujours leur permis de construction, alors que ces commerces devaient initialement être ouverts en juin 2018.

Même si le permis était délivré au retour des Fêtes, la construction ne pourrait pas démarrer avant le printemps 2019, parce que le projet comprend une station d’essence et que ce type d’infrastructure ne peut être construit l’hiver, explique M. Picard.

Les promoteurs s’expliquent mal pourquoi le MTQ prend autant de temps à autoriser ce projet, à Saint-Rémi, alors que pour plusieurs autres chantiers qu’ils dirigent ailleurs au Québec, les permis leur ont été donnés en deux ou trois mois.

Report

Les frères Picard ont acheté le terrain en janvier 2018. Ils ont établi un premier contact avec le MTQ en février 2018 pour prendre un rendez-vous avec les responsables de leur dossier, mais leur première rencontre ne s’est tenue qu’en mai. Depuis, les communications sont très difficiles.

«On avait une rencontre de planifiée le 10 mai, mais elle a été annulée la veille, déplore M. Picard. Elle a été remise au 29 mai. Lors de cette rencontre, ils nous ont demandé de changer quelques petites affaires. Nous leur avons donné ça deux semaines après. Après, ils nous ont dit que c’était les vacances et qu’ils allaient nous revenir, mais sans préciser quand.»

Qui plus est, il leur est impossible de parler à quiconque au MTQ. Les promoteurs peuvent seulement laisser des messages.

«On n’a pas eu de nouvelles jusqu’à ce qu’on leur envoie une lettre d’avocat, au mois d’octobre, souligne M. Picard. Ç’a pris cinq mois pour avoir un retour d’une modification qu’ils nous avaient demandé de faire, alors que le dossier était déjà tout étudié.»

Finalement, c’est un supérieur au MTQ qui a repris leur dossier. Cette fois, il leur a alors demandé d’élargir la route 221 et d’ajouter une piste cyclable.

«Un ingénieur civil a fait tous les plans de construction et on leur a donné ça il y a deux semaines, mais là, on arrive aux vacances de Noël», désespère M. Picard.

«Je n’ai jamais vu ça, lance-t-il. Ils ne répondent pas, ils sont en vacances… On est pris là-dedans avec le MTQ et ils ne prennent pas ça au sérieux. Ils auraient pu nous donner un permis conditionnel à l’aménagement de la piste cyclable.»

Entrées

Un autre litige opposant les promoteurs au MTQ porte sur une entrée qu’ils veulent aménager sur la route 221, près de l’intersection avec la rue Notre-Dame.

«Peu importe le locataire des lieux, ils vont tous vouloir cette entrée parce qu’il y a du monde qui entre et qui sort», plaide M. Picard.

Il semble qu’au MTQ, on est réticent à permettre cet aménagement en raison de la densité de la circulation à cet endroit.

Le fait est que les propriétaires ont fait produire deux études de circulation, dont les résultats démontrent qu’il est possible de construire cette entrée dans ce secteur.

«Le MTQ nous a demandé de faire une deuxième étude pour valider les chiffres de la première, dénonce M. Picard. Chaque fois, une firme refait le plan de circulation et ça coûte environ 40 000 $.»

Comme les promoteurs n’ont pas reçu leur permis de construction, ils ne savent toujours pas si le MTQ va leur permettre d’aménager cet accès.

Pertes

Les propriétaires estiment avoir perdu environ 300 000 $ en loyer, en raison du report de l’ouverture des commerces.

«La Ville fait tout ce qu’elle peut pour nous aider, précise M. Picard. On souhaite avoir notre permis et la Ville aussi. On a tellement hâte ! On n’arrête pas de se faire appeler par tout le monde pour savoir quand on va commencer.»

C’est la raison pour laquelle le logo de McDonald’s a été enlevé sur l’enseigne des promoteurs, située sur le terrain en question.

«Ce sont aussi des emplois perdus, dit M. Picard. On parle d’environ 40 emplois pour le McDonald’s ouvert 24 heures sur 24 et une dizaine pour le dépanneur. Cet été, ç’aurait été bien pour les jeunes de la région. C’est un frein pour le développement local.»

S’ils obtiennent leur permis prochainement, la construction pourrait débuter en avril 2019 et les commerces pourraient ouvrir en juillet 2019.

On juge que les délais sont déraisonnables. Tout le dossier est étudié depuis avril.

Louis-Jasmin Picard, promoteur

Le projet en chiffres

Le terrain de 180 000 pi2 a été acquis par les frères Picard au coût de 2,9 M$.

Le projet commercial comprend deux phases. La première inclut un restaurant McDonald’s, un dépanneur et une station d’essence avec cinq pompes double, ouverts 24 heures. La superficie de ces commerces totalise 8000 pi2.

La deuxième phase comprendra trois bâtiments totalisant 26 000 pi2. Les différents locaux, de dimension allant de 1500 pi2 à 10 000 pi2, seront occupés par des commerces au détail et de la restauration.

Les promoteurs sont présentement en négociations avec deux bannières commerciales, qui pourraient occuper un de ces emplacements.

L’entrée pour accéder à la deuxième phase sera située en face de la rue de l’Industrie. Le MTQ exige l’installation d’un feu de circulation à cette intersection, lorsque la deuxième phase sera construite.