Nouvelles normes pour les animaux en captivité: le Parc Safari demande d’être exclu de cette réglementation

ACTUALITÉ – Les parcs animaliers et les jardins zoologiques ont obtenu un délai supplémentaire pour mettre leurs installations à niveau, comme l’exigent les nouvelles normes du Règlement sur les animaux en captivité. Comme le Parc Safari possède des troupeaux entiers, son propriétaire, Jean-Pierre Ranger, demande que son entreprise soit exclue de l’application de cette réglementation.

En vertu du Règlement sur les animaux en captivité, qui est en vigueur depuis le 6 septembre 2018, les gardiens d’animaux avaient jusqu’au 6 septembre 2020 pour se conformer à de nouvelles normes, notamment en ce qui a trait à la grandeur des enclos et des bassins et à l’identification des animaux.

L’application de ces nouvelles normes s’étale maintenant jusqu’au 31 décembre 2022 en raison de la pandémie, qui a provoqué le report de plusieurs travaux de mise aux normes.

Si ce règlement était appliqué à la lettre, le Parc Safari aurait l’obligation d’investir des millions de dollars pour agrandir les bâtiments qui hébergent ses animaux l’hiver.

Réaction

M. Ranger se réjouit de cette annonce du report de l’application de ces normes.

«Nous désirons être exclus de cette législation et être reconnus pour ce que nous sommes, car en plus d’être un parc animalier et d’attractions, nous sommes un centre de reproduction d’espèces menacées, avec des milieux de vie spécifiques et uniques», précise-t-il.

«Ce délai accordé nous permettra de faire valoir notre réalité, nos besoins et de poursuivre nos démarches, poursuit M. Ranger. Nous faisons la reproduction d’espèces menacées depuis 1972. Notre vocation est de préserver ces espèces. Leurs conditions de garde ne sont pas les mêmes que dans un zoo, où il n’y a que deux individus de chaque espèce. Au Parc Safari, nous avons des troupeaux entiers. De manière naturelle, ces animaux s’agglutinent entre eux. C’est une question de défense. Il est déraisonnable de calculer l’espace prévu pour un animal et de le multiplier par vingt, pour un troupeau. Si nos animaux étaient malheureux, ils ne se reproduiraient pas, mais ce n’est pas le cas. Le Parc Safari a été le premier au Canada à exporter des animaux en Asie, parce que nos animaux démontraient un patrimoine génétique exemplaire.»

Notre réputation fait le tour du monde. C’est pourquoi nos animaux se retrouvent dans plus de 25 pays.

-Jean-Pierre Ranger, propriétaire du Parc Safari

Deux solutions seraient satisfaisantes aux yeux de M. Ranger. Soit le gouvernement applique une clause grand-père, ce qui exclurait le Parc Safari de cette nouvelle réglementation, soit le gouvernement défraie le coût pour que ses installations respectent les nouvelles normes.

Visite du ministre Dufour

Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Pierre Dufour, était de passage au Parc Safari, le 3 septembre, pour échanger avec M. Ranger à ce sujet.

«Le dialogue avec les intervenants du milieu est crucial quand vient le temps de revoir une réglementation, soutient le ministre Dufour. Ma visite se voulait donc un moment d’échange sur les enjeux vécus par certains acteurs dans le domaine des parcs animaliers.»

«Nous nous réjouissons du travail effectué par Madame Claire Isabelle [la députée de Huntingdon], a déclaré M. Ranger. C’est la première fois que nous recevions un ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs en 50 ans d’existence et ce dernier nous a accordé beaucoup de temps. Ces heures avec nous nous ont permis de faire valoir notre réalité et nos besoins.»

«Nous poursuivrons le travail amorcé avec M. Ranger afin de faire valoir les spécificités du Parc Safari auprès du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, explique Mme Isabelle. La province de Québec compte quelques parcs animaliers et jardins zoologiques et nous avons la chance d’en avoir un dans le comté de Huntingdon, qui accueille les familles depuis près de 50 ans. Il s’agit d’une grande fierté pour la région, car en plus d’être un attrait touristique d’envergure et un important levier économique pour le territoire, il assure à de nombreux jeunes, près de 400 par année, un emploi d’été stimulant et structuré. Le Parc Safari, c’est voir une partie de l’Afrique en sol québécois, chez nous à Hemmingford. C’est un lieu qu’il faut absolument visiter.»