Parc éolien Des Cultures: le projet prévu à Saint-Cyprien relocalisé à Saint-Rémi et Saint-Michel
ÉNERGIE – Le parc éolien qui devait voir le jour à Saint-Cyprien pourrait être érigé à Saint-Rémi et à Saint-Michel. Le promoteur d’origine, Énergies durables Kahnawake (EDK), s’est allié avec Kruger Énergie, qui opère déjà des éoliennes dans ce secteur. Leur projet, dont la construction pourrait débuter en 2021, représente un investissement de 70 M$.
Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles du Québec, Pierre Moreau, en a fait l’annonce le 17 août. Ce nouveau partenariat entre EDK et Kruger Énergie permettra la construction de 6 à 10 éoliennes, selon le type d’éoliennes choisies, d’une puissance totale pouvant atteindre 24 mégawatts (MW). Le chantier durera entre 4 et 6 mois. EDK a obtenu un prêt avec intérêts de 5,7 M$ de la part d’Investissement Québec pour le paiement de sa mise de fonds, rappelle Catherine Poulin, attachée de presse du ministre Moreau.
Leur projet, le Parc éolien Des Cultures, est issu du bloc de 250 MW destiné à des projets autochtones de l’appel d’offres lancé par Hydro-Québec en 2009.
«C’est une bonne nouvelle à plusieurs points de vue, indique la mairesse de Saint-Rémi, Sylvie Gagnon-Breton. Juste pour les deux villes, l’estimation des retombées est de 180 000 $ par année. Ils emploient aussi plusieurs fournisseurs locaux. Ça aussi c’est un plus.»
Présentement, Saint-Rémi reçoit 60 000 $ annuellement de la part de Kruger Énergie pour les 10 éoliennes situées sur son territoire.
Kruger Énergie opère déjà un parc de 101,2 MW, qui compte 44 éoliennes dans les municipalités de Saint-Rémi, Saint-Michel, Saint-Isidore, Saint-Philippe et Saint-Constant. Ce parc est en fonction depuis le 1er décembre 2012.
Retombées
Des redevances annuelles seront versées aux deux municipalités et aux propriétaires qui accueilleront une ou plusieurs éoliennes sur leur terre, pendant 20 ans.
Saint-Rémi et Saint-Michel se partageront en moyenne 180 000 $ par année pendant cette période, en fonction du nombre d’éoliennes qui se trouveront sur leur territoire respectif.
Les redevances totales versées aux propriétaires terriens s’élèveront à environ 165 000 $ par année, indique Jean Roy, vice-président principal et chef de l’exploitation chez Kruger Énergie.
Au total, les municipalités se partageront environ 3,6 M$, tandis que les propriétaires toucheront environ 3,3 M$, ce qui représente près de 7 M$ en redevances versées pendant la période d’exploitation, estime M. Roy.
En plus des éoliennes, un réseau collecteur, des chemins d’accès ainsi qu’un poste de transformation électrique seront construits. «Pendant la construction, nous allons dépenser entre 8 M$ et 10 M$ localement, avec la construction de routes et l’excavation», précise Jean Roy.
Ce chantier permettra la création de 40 à 50 emplois. De 2 à 4 emplois permanents seront aussi créés pendant la période d’exploitation.
C’est une très bonne nouvelle. Kruger est une compagnie responsable. Les terres et les maisons n’ont pas été dévaluées, et c’est de l’énergie verte. Si on veut vendre de l’électricité, il faut en avoir à vendre.
Jean-Guy Hamelin, maire de Saint-Michel
Site
En 2014, Kruger Énergie avait soumis un second projet auprès d’Hydro-Québec, mais l’entreprise n’avait pas été choisie lors de cet appel d’offres.
Kruger avait alors conclu des ententes avec une quinzaine de propriétaires, qui sont toujours en vigueur aujourd’hui. Les sites visés sont situés au bout des terres situées entre la rue Principale à Saint-Michel, et le rang Saint-Paul à Saint-Rémi, et entre le rang Nord et le chemin Pié.
Il faut préciser qu’il s’agit d’un plan préliminaire, puisqu’une demande devra d’abord être adressée à la Commission de protection du territoire agricole afin d’obtenir une autorisation de construire des éoliennes en zone agricole. Puis, le ministère de l’Environnement pourrait donner le mandat au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) de tenir une consultation publique.
Acceptabilité sociale
Ce projet remplace celui qu’EDK voulait construire à Saint-Cyprien-de-Napierville, mais qui n’a jamais reçu l’accord de la population. À la suite des audiences du BAPE, celui-ci recommandait que le projet soit complètement revu, estimant qu’un tel projet devait absolument obtenir l’adhésion de la communauté d’accueil, ce qui n’était pas le cas à Saint-Cyprien.
Jean Roy assure que son groupe va porter une attention particulière à l’opinion des citoyens avant toute chose.
«Nous allons consulter la population dans les prochaines semaines, avant de soumettre notre étude d’impacts environnementaux, assure M. Roy. On prévoit aussi qu’il va y avoir un BAPE. Nous avons tenu 25 assemblées publiques lors de notre premier projet.»
Les éoliennes que l’on peut voir à Saint-Rémi mesurent 98 mètres de haut. Celles qui pourraient s’ajouter n’ont pas encore été choisies, mais elles auraient environ la même envergure, indique Jean Roy.
«La MRC exige une distance minimale de 750 mètres entre les éoliennes et les résidences, dit M. Roy. Dans notre premier projet, nos éoliennes se situent en moyenne à 1 km des résidences et ce serait la même chose avec ces éoliennes.»
Ce dernier affirme n’avoir reçu aucune plainte de la part des citoyens depuis la mise en service du parc éolien en 2012.
«Une fois que les gens ont accès et qu’ils voient par eux-mêmes, ça répond aux inquiétudes qu’ils peuvent avoir», précise M. Roy
(Avec la collaboration de Jacques Larochelle)