Projet de 42 logements à Saint-Rémi: des citoyens manifestent leur mécontentement

ACTUALITÉ – La salle du conseil municipal de Saint-Rémi était bondée, le 22 octobre, lors de l’assemblée publique de consultation à propos d’un projet de construction d’un bâtiment d’habitation multifamilial de 42 logements, sur un terrain vacant situé sur la rue Lachapelle Est, à l’angle de la rue Saint-Hubert. Plusieurs résidents de ce secteur sont venus exprimer leur opposition à ce projet.

C’est le promoteur lui-même, Daniel Lussier, qui a présenté son projet aux citoyens lors de la séance ordinaire du conseil. Il s’agit d’un édifice de quatre étages, dont l’étage supérieur serait en retrait par rapport aux étages inférieurs, pour laisser place à des balcons en façade, ce qui permet d’atténuer la grosseur du bâtiment.

On retrouverait 10 espaces de stationnement à l’avant, 12 à l’arrière et 38 souterrains. Les logements auraient une superficie allant de 900 à 1200 pieds carrés. Il s’agit d’appartements à louer de 3­ ½ et de 4 ½ pièces, destinés à des personnes de 55 ans et plus, autonomes. Le bâtiment serait équipé d’un ascenseur et d’une salle d’exercice.

Acceptabilité

Les élus ne se sont pas encore prononcés sur ce projet qui nécessite l’adoption d’un règlement pour autoriser le promoteur à aller de l’avant.

Une seconde assemblée de consultation se tiendra le 19 novembre. À ce moment, si le conseil appuie le projet, les citoyens qui résident autour des lots concernés pourront signer un registre pour demander la tenue d’un référendum, dont le résultat déterminerait le sort du projet. Les élus pourraient aussi décider de ne pas adopter le projet de résolution. La tenue d’un registre serait alors inutile, puisque le projet, en sa forme actuelle, se trouverait à être refusé.

L’acceptabilité citoyenne est importante pour nous. Les gens donnent leur opinion et on est réceptifs.

Sylvie Gagnon-Breton, mairesse de Saint-Rémi

Contestation

Les citoyens ont été nombreux à prendre la parole pour s’opposer à ce projet. L’un d’entre eux a demandé quel était l’impact financier pour la Ville de la venue d’un tel bâtiment.

«Ça rapporterait 71 000 $ par année juste en taxes foncières», expliquait la directrice générale, Nancy Corriveau.

La plupart des critiques formulées par les résidents du secteur étaient en lien avec la hauteur du bâtiment et le nombre élevé de nouveaux locataires qui l’habiteraient.

«Avoir 80 nouveaux voisins, ça ne m’intéresse pas du tout», a lancé l’un d’eux.

«Moi, de mon côté, je vais avoir un mur de 42 pieds de haut ! Je vais avoir peut-être 12 nouveaux voisins chez nous. Je ne suis pas sûr que ce serait plaisant pour vous, membres du conseil, d’avoir ça chez vous», disait un autre citoyen.

«Vous êtes peut-être aveuglés, vous en avant, par l’entrée d’argent, mais moi je vais être aveuglé par un mur de quatre étages», affirmait un voisin du terrain visé par ce projet.

Une autre question a porté sur la capacité du réseau d’aqueduc. «C’est sûr qu’on est en recherche d’eau, mais il ne devrait pas y avoir de problème», a répondu la mairesse.

Quant à l’impact que peut avoir une telle construction sur la valeur des maisons avoisinantes, Mme Gagnon-Breton a admis qu’il était impossible de le prédire.

Vue du bâtiment à partir de la rue Prud’Homme Est.